Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur
Autoren: Bernard Cornwell
Vom Netzwerk:
arrière pour lui porter un coup, mais le roi réussit à
garder son équilibre et à parer en reculant, puis revint à la charge en un
éclair.
    J’aperçus
Guenièvre, debout à la proue du Prydwen , Ceinwyn était juste derrière
elle. Dans la superbe lumière vespérale, la coque semblait d’argent et la voile
du lin écarlate le plus fin qui soit. Les longues rames plongeaient et se
relevaient régulièrement, le bateau avançait lentement, mais enfin une bouffée
de vent tiède gonfla l’ours peint sur la voile et l’eau clapota plus fort sur
ses flancs d’argent. En cet instant, Mordred chargea en criant, les épées
résonnèrent, et Excalibur arracha le sinistre crâne du cimier du roi. Celui-ci
répliqua en frappant de toutes ses forces et je vis Arthur grimacer lorsque la
lame de son adversaire fit mouche, mais il le repoussa avec son bouclier et les
deux hommes se séparèrent.
    Arthur appuya
la main droite contre son flanc, là où il avait été touché, puis secoua la tête
comme s’il voulait nier qu’il était blessé. Sagramor avait lui aussi tenté de l’ignorer.
Il regardait le combat, mais soudain, il se pencha en avant et s’effondra dans
le sable. Je courus à lui. « Une lance dans le ventre », dit-il et je
vis qu’il appuyait des deux mains sur sa blessure pour empêcher ses entrailles
de se répandre sur le sable. Au moment même où mon ami avait tué Loholt, un
Bloodshield l’avait frappé de sa lance et payé cet exploit de sa vie, mais
maintenant Sagramor se mourait. Je passai mon bras indemne autour de ses
épaules et le retournai sur le dos. Il me prit la main. Il claquait des dents
et gémissait, mais avec un grand effort, il releva sa tête casquée pour
regarder Arthur reprendre le combat avec prudence.
    Du sang
tachait sa taille. Le dernier coup de Mordred avait percé son armure, entre les
mailles de métal semblables à des écailles, et avait profondément pénétré dans
le flanc d’Arthur. Tandis qu’il avançait, du sang frais et brillant coulait
toujours par la déchirure de sa cotte, mais il bondit soudain et son épée
menaçante s’abattit comme une hache, coup que Mordred para avec son bouclier,
rejetant Excalibur de côté pour passer, lui aussi, à l’attaque. Arthur reçut le
coup sur son bouclier, mais celui-ci s’inclina dangereusement et l’épée de
Mordred, en remontant, déchira son revêtement d’argent. Le roi cria en appuyant
de toutes ses forces sur la lame, et Arthur ne vit pas la pointe venir jusqu’à
ce qu’elle passe par-dessus le bord de son bouclier et s’enfonce dans l’œillère
de son casque.
    Du sang coula
de la blessure, mais Excalibur redescendit du ciel pour porter le coup le plus
fort qu’Arthur ait jamais asséné.
    L’épée
transperça le casque de Mordred. Elle déchira le fer noir comme si c’était du
parchemin, puis fendit le crâne du roi et pénétra jusque dans sa cervelle. Le
sang scintillant sur l’œillère de son casque, Arthur tituba, recouvra l’équilibre
et libéra Excalibur en aspergeant l’air de gouttelettes rouges. Mordred tomba
raide mort, la tête la première, aux pieds d’Arthur. Son sang bouillonna sur le
sable et sur les bottes de son vainqueur, et ses hommes, voyant leur roi mort
et le chef ennemi toujours sur ses pieds, poussèrent un long gémissement et
reculèrent.
    Je retirai ma
main de l’étreinte mourante de Sagramor. « Le mur de boucliers !
criai-je, le mur de boucliers ! » Les survivants abasourdis de notre
petite bande se regroupèrent devant Arthur, nous mîmes bord contre bord nos
boucliers déchiquetés et passâmes en grondant par-dessus le cadavre de Mordred.
Je croyais que l’ennemi chercherait à se venger, mais au contraire, les hommes
reculèrent. Leurs chefs étaient morts et nous ne cessions pas de les braver ;
ils n’avaient plus, ce soir-là, le courage d’affronter la mort.
    « Restez
où vous êtes ! » criai-je au mur de boucliers, puis je revins auprès
d’Arthur.
    Galahad et moi
lui ôtâmes son casque, libérant ainsi un flot de sang. L’épée avait manqué de
peu l’œil droit, mais avait brisé l’os temporal et la blessure saignait
abondamment. « Du linge ! » criai-je et un blessé déchira la
chemise d’un mort, nous en fîmes un tampon que nous appliquâmes sur la
blessure. Taliesin la banda avec un lé de sa robe. Arthur me regarda lorsque le
barde eut terminé et tenta de parler.
    « Tais-toi,
Seigneur,
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher