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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur
Autoren: Bernard Cornwell
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aussi était maintenant en proie à la rage de la
bataille qui le poussait vers notre ligne. Une poignée d’hommes courageux l’entouraient,
suivis par certaines âmes démentes de Nimue, aussi ce fut une charge
désordonnée qui fonça sur notre ligne, mais parmi ces hommes, il y avait de
nouveaux arrivants qui voulaient faire leurs preuves, aussi nous pliâmes de
nouveau les genoux et nous nous tapîmes derrière nos boucliers. Le soleil était
maintenant aveuglant et, avant que la ruée folle ne s’abatte, j’aperçus des
éclairs de lumière sur la colline ouest et compris que d’autres lanciers s’y
trouvaient. J’avais l’impression que toute une armée était arrivée au sommet,
mais d’où, et qui les menait, je ne pouvais le dire, et n’eus pas le temps d’y
penser car mon bouclier en heurta un autre, le choc fit chanter de douleur mon
moignon et je lançai un long cri de souffrance tandis qu’Hywelbane fendait l’air.
Un Bloodshield s’opposait à moi et je le terrassai, trouvant l’interstice entre
son plastron et son casque et, lorsque, d’une secousse, j’eus libéré mon épée
de sa chair, je tailladai sauvagement l’ennemi suivant, un dément, et l’envoyai
tournoyer, le sang jaillissant de sa joue, de son nez et de son œil.
    Ces premiers
adversaires étaient arrivés en courant, devant le mur de boucliers de Mordred,
mais maintenant le gros des ennemis nous assaillait ; nous nous
arc-boutâmes pour contrer leur attaque et hurlâmes nos défis en allongeant des
bottes par-dessus le bord de nos boucliers. Je me souviens de la confusion, du
bruit des épées et des boucliers s’entrechoquant. La bataille est une question
de coudées, pas de lieues. La coudée qui sépare un homme de son ennemi. Vous
sentez l’hydromel dans son haleine, vous l’entendez respirer, grogner, vous le
sentez passer d’un pied sur l’autre, il vous postillonne dans l’œil, et vous
guettez le danger, vous regardez dans les yeux celui que vous devez tuer, vous
trouvez une brèche, vous l’utilisez, vous refermez le mur de boucliers, vous
avancez d’un pas, vous sentez la poussée des hommes qui vous suivent, vous
trébuchez sur les corps de ceux que vous avez tués, vous reprenez votre
équilibre, vous faites un pas en avant, et après vous vous rappelez peu de
choses, sauf les coups qui ont failli vous tuer. Vous poussez le bouclier de l’adversaire
avec le vôtre, vous portez des coups de pointe et vous vous efforcez de
pratiquer une brèche dans leur mur de boucliers, puis vous grognez, vous
allongez une botte et vous ferraillez pour l’élargir, et alors la folie s’empare
de vous lorsque l’ennemi cède et vous commencez à tuer comme un dieu de la
guerre, parce que l’ennemi épouvanté s’enfuit, ou se fige sur place, et tout ce
qu’il peut faire c’est mourir pendant que vous moissonnez des âmes.
    Et de nouveau,
nous les battîmes. De nouveau, nous utilisâmes les flammes de notre bûcher
funéraire, et de nouveau, nous rompîmes leur mur, mais ce faisant, le nôtre
aussi. Je me souviens du soleil brillant derrière la grande colline, à l’ouest,
et de m’être avancé en titubant sur une parcelle de sable inoccupée et d’avoir
crié à mes hommes de me soutenir, et je me souviens d’avoir abattu Hywelbane
sur la nuque exposée d’un ennemi, d’avoir regardé le sang couler dans la
chevelure tranchée et sa tête retomber en arrière, puis j’ai vu que les deux
murs s’étaient mutuellement rompus que nous n’étions plus que de petits groupes
d’hommes ensanglantés combattant sur une étendue de sable tout aussi ensanglantée
et jonchée de tisons.
    Mais nous
avions gagné. L’arrière-garde ennemie s’enfuit plutôt que de souffrir plus
longtemps nos épées, pourtant au centre, où Mordred combattait, où Arthur
combattait, l’affrontement continua et devint acharné autour de nos deux chefs.
Nous tentâmes d’encercler les hommes de Mordred, mais ils se défendaient
valeureusement et je vis combien nous étions peu nombreux, et que beaucoup d’entre
nous ne se battraient plus jamais parce qu’ils avaient versé leur sang sur le
sable de Camlann. Une foule d’ennemis nous regardaient des dunes, mais c’étaient
des lâches et ils ne descendraient pas secourir leurs camarades, aussi ce qui
restait de nos hommes combattit avec ce qui restait de ceux de Mordred, et je
vis Arthur tailler l’ennemi avec Excalibur en essayant d’atteindre le roi ;
Sagramor
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