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Et Dieu donnera la victoire

Et Dieu donnera la victoire

Titel: Et Dieu donnera la victoire
Autoren: Michel Peyramaure
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réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »
    © Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 1999
    EAN978--2-221-12097-2
    Ce livre a été numérisé avec le soutien du Centre national du livre Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo

À Marie-Claire
et Yves Viollier.

En ce temps-là, alors que Jeanne, que l’on appelle Jeannette, sort tout juste de l’enfance et va s’engager dans sa mission, la France a deux rois.
    L’un d’eux, Henri, est encore un enfant. C’est un Plantagenêt, français d’origine mais né outre-Manche. Il a été proclamé roi de France... et d’Angleterre.
    Le second se prénomme Charles. C’est un Valois né d’un père dément (Charles VI) et d’une mère débauchée (Isabeau de Bavière), avec un soupçon de bâtardise qui le hantera une longue partie de sa vie ; on l’appelle par dérision le « roi de Bourges » ; il promène de château en château son personnage falot, jusqu’au jour où une bergerette des marches de Lorraine viendra le réveiller.
    Ni Henri ni Charles n’ont encore reçu l’onction du sacre : Henri est trop jeune et Charles trop éloigné de Reims, cité rebelle.
    Leurs territoires sont à leur image. Henri a trouvé dans son berceau l’Angleterre – sauf l’Écosse contre laquelle son pays est en guerre –, la France au nord de la Loire, la Guyenne avec Bordeaux. Charles a dans sa mouvance les provinces du sud de la Loire.
    Le problème essentiel des Anglais est d’occuper, avec de faibles ressources en hommes et en moyens, avec l’aide des Français reniés (les « collaborateurs »), un immense territoire. L’inconvénient de cette situation pour les Français est la légitimité contestée du dauphin Charles (futur Charles VII), des favoris corrompus et aucune armée digne de ce nom.
     
    Si nous revenons quelques années en arrière, avant la naissance de Jeannette (1412), nous constatons que le pauvre roi de France, Charles VI, a bien des malheurs : une situation embrouillée, une épouse qui ne songe qu’à ses plaisirs, des fils malingres dont la vie semble suspendue à un fil, et surtout son état de démence à éclipse. Il refuse de se laver et de changer de vêtements, se bat avec ses proches, passe des nuits à hurler comme un loup. Certains jours, cependant, on le trouve attablé dans son cabinet, traitant avec ses conseillers des affaires courantes. Lorsqu’il mourra dans une crise de folie furieuse, la France se retrouvera sans roi.
    À l’avant-scène de ce drame shakespearien avant la lettre, deux partis s’opposent : Armagnacs et Bourguignons. Et là, les événements se compliquent et s’aggravent.
    Les premiers, dont le chef est Bernard d’Armagnac, sont alliés au dauphin Charles, le fils putatif du roi fou, et au duc Louis d’Orléans ; les seconds ont pris position pour l’Angleterre et pour le roi Henri.
    Sans oser prendre parti ouvertement dans ce conflit, le duc de Bourgogne Jean sans Peur joue les arbitres mais choisit son camp en vertu de ses intérêts, qui le rapprochent des Anglais ; il est riche, puissant, presque un roi lui-même.
    1407... Alliés pour le pire et le meilleur, les Anglo-Bourguignons vont faire disparaître leur principal adversaire : le duc Louis d’Orléans. Amant de la reine Isabeau (de Bavière), épouse de Charles, le roi fou, il revenait un soir de chez elle, à l’hôtel Barbette, rue Vieille-du-Temple, lorsqu’un coup de hache lui fendit le crâne.
    Suite logique de cette vendetta : le meurtre annoncé du duc Jean sans Peur, instigateur présumé de l’attentat. Attitude peu conforme à son surnom, il s’enferma dans une sorte de forteresse, rue d’Artois (aujourd’hui au 20 de la rue Étienne-Marcel), en proie à la terreur d’une vengeance exercée par les Armagnacs du comte Bernard. Il vécut là jusqu’en l’an 1419, où les Armagnacs lui réglèrent son compte au pont de Montereau. On tint rigueur au dauphin Charles de cet attentat ; il n’y était pour rien : un simple spectateur impuissant.
    Ces tragiques événements allaient susciter un regain d’activité de la guerre de Cent Ans, qui a débuté en 1337. Le nouveau duc de Bourgogne, Philippe le Bon, ne pardonnera jamais au dauphin Charles le meurtre de son père.
    Décor de ce « drame aux cent actes divers » , la France du début du XV e siècle : un pays en ruine, éclaboussé de sang et d’incendies,
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