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Essais sceptiques

Essais sceptiques

Titel: Essais sceptiques
Autoren: Bertrand Russell
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début à la fin de son seul traité systématique de morale
Human Society in Ethics and Politics
(La société humaine en Morale et en Politique) [1954]. À l’occasion, nous pouvons y entrevoir l’origine de ses propres convictions morales.
    Ce conflit au cœur même de l’œuvre de Russell, dont l’évolution peut être suivie dans le flot d’écrits qu’il déversa entre les deux guerres, est, à sa façon, révélateur. On ne doit pas l’assimiler à la confusion et au désordre. C’était un conflit dont il était bien conscient et il l’avait soumis à l’analyse avec de grands dons d’acuité et d’impartialité ; et cela l’obsède toujours.
    Whitehead dit de la Philosophie du monde occidental qu’elle n’est qu’une « série de notes explicatives sur Platon ». On pourrait dire également que la philosophie de la Post-Renaissance n’est faite, en grande partie, que de notes marginales sur la Théorie de la Connaissance de Descartes. En séparant l’esprit et la nature, Descartes posa un problème, qui, sous diverses formes, a pratiquement dominé la pensée moderne. Un philosophe actuel, sans une théorie de la connaissance, serait comme un homme d’État sans politique extérieure. Il invoqua Dieu comme suprême garantie de l’exactitude de nos opinions sur le monde extérieur ; car Dieu, ayant créé des êtres intelligents, ne les aurait pas placés dans un monde incompréhensible pour leurs esprits. Toutefois la solution cartésienne, fondée sur la foi, ne rallia pas les rationalistes et les empiristes qui vinrent ensuite ; et avec les grands progrès de la physique et de la psychologie, le problème devint plus déconcertant. Russell modifia considérablement ses idées sur ce sujet. En dehors de sa période hégélienne, il ne conçut jamais la pensée philosophique comme une acceptation craintive des vérités immuables ou « sacrées ».
    Russell distingua la connaissance immédiate de la connaissance médiate
    De même que le physicien remanie sans cesse ses théories, de même le philosophe, dont la tâche est en partie d’analyser « les perspectives universelles de la physique », doit modifier ses vues, même si cette correction mentale est violente et douloureuse. Dans un petit livre, qui connut un immense succès
The Problems of Philosophy
(Les Problèmes de la Philosophie) [1912], Russell traça les premières grandes lignes de sa célèbre distinction entre « la connaissance par rencontre
(acquaintance) »
et « la connaissance par description
(description) »
 : c’est-à-dire la connaissance immédiate et la connaissance médiate. Par cette distinction Russell entendait que la notion de table, par exemple, nous est directement communiquée par les données des sens, et seulement indirectement en tant qu’objet physique (la
cause
des données des sens) ; cependant cette distinction révélait que nous percevons intuitivement l’existence d’une connaissance immédiate sans laquelle l’intelligence humaine serait un instrument d’erreur. Ceci, aussi, impliquait un autre élément de connaissance : la réalité de l’identité personnelle ; car, nous connaissons cette vérité : « Je connais cette donnée des sens » et par conséquent « Il est difficile de voir comment nous pourrions atteindre cette vérité ou même en comprendre la signification, à moins de connaître ce quelque chose appelé
je. »
Même ainsi, Russell avec son habituelle circonspection va jusqu’à suggérer que, cette connaissance de nous-mêmes, bien que très probable, n’est pas certaine ; et il y eut même un temps où, pour citer Leslie Paul, il mit en opposition le doute et le moi cartésiens. Dans un ouvrage ultérieur, son scepticisme se porta sur l’autre aspect de la dichotomie cartésienne : la nature. Car si nous doutons de notre propre réalité en tant qu’êtres identiques à travers le temps, et si nous ne pouvons prouver que notre donnée des sens implique l’objet qui les « donne », comment pouvons-nous alors admettre l’existence de la nature ? Cela le conduisit à l’idée extrême que « en dehors des préjugés et des habitudes, il y a peu d’éléments pour soutenir qu’il existe même un monde, (
The Scientific outlook
, L’Esprit scientifique) [1931].
    C’est le positivisme logique qui l’attira le plus
    Ce scepticisme total, entretenu en partie, il faut l’admettre, par son désir de confondre les orthodoxes, mais
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