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Essais sceptiques

Essais sceptiques

Titel: Essais sceptiques
Autoren: Bertrand Russell
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d’inconséquence
(Human Knowledge : its scope and limits
, Étendue et Limites de la Connaissance humaine) [1948]. En considérant comme un principe établi que « la connaissance scientifique doit être acceptée dans ses données générales », Russell modifie son point de vue sur la place à accorder à la logique. « La logique, conclut-il, ne fait pas partie de la philosophie ». Pour parvenir à cette conclusion, il est clair qu’il n’abandonne pas seulement un mode de pensée incompatible avec son hypothèse sur la vérité de la science, mais il fait prendre au mot « philosophie », déjà rejeté dans l’une de ses acceptions, le sens de « 
corpus
de la philosophie », justifié par le succès de ses applications. Ainsi les « résultats fragmentaires, détaillés et vérifiables » ajoutés les uns aux autres, prennent la place des anciens systèmes métaphysiques. Dans
The Analysis of Matter
(Analyse de la Matière) [1927], Russell a soutenu que « Toute connaissance humaine est incertaine, inexacte et partiale », mais, comme Descartes avant lui, Russell affirme sa croyance que la science, ou plus exactement la Science, nous trompe rarement. C’est en la Science que nous mettons toutes nos espérances, comme Descartes les mettait en Dieu.
    Quand ce raisonnement atteint son plus haut point, la forme de pensée de Russell s’apparente alors à un système. Il l’appelle Monisme Neutre. Employé pour la première fois dans
The Analysis of Matter
(Analyse de la Matière), ce nom ne figure pas, bien qu’il y soit impliqué, dans la
Human Knowledge
(Connaissance humaine), le meilleur livre de son âge mûr, celui qui constitue la synthèse à laquelle il visait. Par Monisme Neutre, Russell entend apporter la notion d’identité entre la « matière » des deux mondes physique et mental ; car, à la lumière de la physique moderne, « la matière et le moi ne sont tous les deux que des agrégations convenables d’événements ». La physique et la psychologie, jadis si distantes l’une de l’autre, se sont rapprochées ; elles se sont unies pour former une seule science : la psycho-physique. Comme l’esprit et la nature ne sont plus distincts, savoir comment l’un vint à connaître l’autre, devient un problème sans réalité. Après avoir résolu la dichotomie cartésienne entre l’esprit et le corps, nous nous débarrassons de l’épistémologie cartésienne. « La distinction entre le
mental
et le
physique
appartient à la théorie de la connaissance, pas à la métaphysique » (
Human Knowledge
, Connaissance humaine).
    Russell reste un fondamentaliste
    Bien qu’il ait renoncé à envisager un monde philosophique fondé sur la physique classique, Russell s’en tient à cette conception de l’univers, que la science moderne, depuis le XVII e  siècle, reconnaît comme une orthodoxie. De la Trinité kantienne, Dieu, la Liberté et l’Immortalité, seule la Liberté subsiste : Dieu et l’Immortalité sont rejetés dans l’Absolu hégélien. La physique moderne, fondée sur la théorie de la relativité et de la mécanique quantique, n’est pour lui que le Nouveau Testament scientifique. Il fait suite, sans toutefois l’annuler, à l’Ancien Testament établi par Galilée, Képler, Descartes et Newton ; car les deux Testaments forment ensemble une
Weltanschauung
qui contraste directement avec les vues de la religion traditionnelle. Dans ses perspectives strictement scientifiques, Russell reste un fondamentaliste. Même comprise ainsi, la physique, et surtout après Einstein, manque inévitablement du caractère concret que doit présenter une science complète de la nature. Russell en convient : « Le but de la physique, note-t-il dans
The Analysis of Matter
(Analyse de la Matière), a toujours été de découvrir ce qu’on peut appeler la structure causale du monde ». Or cette affirmation même laisse penser qu’on a perdu de vue l’essence de la nature, comme on la comprenait depuis l’époque des philosophes pré-socratiques jusqu’à Lamarck et Darwin, en passant par Aristote. C’est là son aspect
organic.
Le désintéressement de Russell vis-à-vis du concept de système marque sa rupture avec Whitehead ; car, tandis que Whitehead continuait à élaborer une philosophie systématique complète, Russell, par attachement à l’atomisme logique de sa jeunesse, conservait sa méfiance instinctive envers les philosophies qui « usent
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