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Dissolution

Dissolution

Titel: Dissolution
Autoren: Christopher John Sansom
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air surpris et vexé.
    Je traversai le cloître en direction de l’église, surveillant
d’un œil les ouvriers qui se déplaçaient sur le toit. Déjà des tuiles
parsemaient la cour carrée du cloître. À l’intérieur de l’église, la lumière
entrait à flots par les vitraux richement décorés, créant toujours un
chatoiement de chaudes couleurs sur le sol de la nef. Mais les murs et les
chapelles latérales étaient nus, désormais. On entendait un bruit de voix et
des coups de marteaux sur le toit. À l’extrémité de la nef, le sol défoncé n’était
plus qu’un amas de carreaux brisés. C’était là qu’Edwig avait dû s’écraser et
les cloches se fracasser quand on les avait détachées du toit. Je levai les
yeux vers l’espace vide et béant du beffroi, tout à mes souvenirs.
    Contournant le jubé, je vis que les pupitres et même le grand
orgue avaient été enlevés. Je secouai la tête et m’apprêtai à partir.
    C’est alors que j’aperçus une silhouette encapuchonnée assise,
le dos tourné, dans un coin des stalles du chœur. J’éprouvai un bref frisson de
terreur superstitieuse, imaginant que Gabriel était revenu pleurer la
destruction du travail de toute une vie. La silhouette se retourna et je
faillis pousser un cri, ne voyant tout d’abord aucun visage sous le capuchon, avant
de distinguer les traits bruns et émaciés du frère Guy. Il se leva et s’inclina.
    « Frère infirmier, dis-je, un instant je vous ai pris
pour un fantôme. »
    Il fit un sourire triste.
    « C’est ce que je suis en un sens. »
    Je m’approchai et m’assis dans une stalle, lui faisant signe
de m’imiter.
    « Je suis content de vous voir, dit-il. Je voulais vous
remercier pour ma pension, messire Shardlake. J’imagine que c’est à vous que je
dois son importance.
    — Vous avez été élu abbé, après tout, quand l’abbé
Fabian a été déclaré incapable. Vous avez droit à une plus forte pension, même
si vous n’avez occupé le poste que quelques semaines.
    — Le prieur Mortimus n’a pas été content que les frères
m’aient préféré à lui. Il est redevenu maître d’école dans le Devon, vous savez.
    — Que Dieu protège ses élèves !
    — Je me suis demandé s’il était convenable d’accepter
une plus forte somme alors que les frères doivent vivre avec cinq livres par an.
Mais si j’avais refusé ils n’auraient pas reçu un penny de plus. Et, vu mon
visage, les choses ne vont pas être faciles pour moi. Je compte garder mon nom
de moine, Guy de Malton, au lieu de reprendre mon nom séculier d’Elakbar… J’en
ai le droit, même si l’appellation de « frère » est désormais
interdite, n’est-ce pas ?
    — Bien entendu.
    — N’ayez pas l’air gêné, mon ami… Vous êtes mon ami, je
pense ?
    — Oui. Croyez-moi. C’est à contrecœur que je suis de
retour ici. Je n’ai plus envie d’être commissaire. » Je frissonnai.
« Il fait froid ici.
    — Oui. Ça fait longtemps que je suis assis là. Je
pensais aux moines qui se sont assis dans ces stalles chaque jour, pendant
quatre siècles, pour chanter et prier. Les vénaux, les paresseux, les dévots. Ceux
qui étaient tout cela à la fois. Mais… » Il désigna le toit sur lequel on
cognait et tambourinait tant et plus. « C’est dur de se concentrer. »
    Comme nous regardions le plafond, il y eut un coup de marteau
particulièrement violent accompagné d’un nuage de poussière. Des morceaux de
plâtre s’écrasèrent sur le sol et un flot de soleil fusa brusquement par une
ouverture.
    « Le toit est crevé, espèces de brutes ! lança une
voix au-dessus de nos têtes. Allez-y mou ! »
    Guy émit un son bizarre, entre soupir et grognement. Je lui
touchai le bras.
    « Il faut partir. D’autres morceaux de plâtre vont
tomber. »
    Dans la lumière de la cour, son visage était lugubre mais
serein. Copynger lui fit un bref signe de tête comme nous prenions le chemin de
la maison abbatiale.
    « Quand les moines sont partis à la fin de novembre, sir
Gilbert m’a demandé de rester, expliqua Guy. Il avait été chargé de surveiller
le monastère en attendant Portinari et il m’a demandé de l’aider. L’étang a
énormément débordé en janvier, vous savez. J’ai pu l’aider à l’assécher.
    — Ç’a dû être dur de vivre ici tout seul, maintenant que
tout le monde est parti.
    — Pas vraiment… Jusqu’à ce que les gens des Augmentations
arrivent cette
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