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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne
Autoren: Jean Markale
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j’apprendrai quelque chose et je
pourrai gagner mon pain.
    Ayant donc résolu cela, il partit et emporta une grande
aiguille, une alouette et de l’opium. Pourquoi ? Il n’en savait rien, et
moi non plus.
    Comme il traversait une prairie, il aperçut une grenouille.
Il voulut l’écraser, mais la grenouille se trouvait entre les dents d’un
râteau : il leva le pied et, tandis que la bête s’échappait, il donna un
coup violent sur les dents du râteau tant et si bien que le manche de
l’instrument se souleva et heurta violemment la figure du petit tailleur.
    — Bien, dit-il. C’est donc idiot de vouloir écraser les
grenouilles. Marchons toujours.
    Un peu plus loin, il aperçut un énorme essaim de grosses
mouches dorées. Il leva ses deux mains pour les écraser, et d’un coup, il en
abattit et écrasa soixante-quinze. Il était si heureux de cet exploit qu’à
peine arrivé dans la ville voisine il fit écrire sur son chapeau en grandes
lettres : « J’en tue soixante-quinze d’un coup, sans être en
colère. » Justement la ville était en fête, parce que le roi devait se
promener dans les rues. Tout le monde courait pour avoir une bonne place sur le
parcours que devait suivre le cortège royal. Mais le petit tailleur était si
menu qu’il se glissa sans peine entre les jambes des hauts gaillards de ce
pays. Il se trouva ainsi tout près du roi. Celui-ci, voyant l’inscription sur
le chapeau de cet étranger, s’écria :
    — Dieu ! si tu en massacres soixante-quinze
lorsque tu n’es pas en colère, combien en assommes-tu lorsque tu te
fâches ?
    Et, plein d’admiration, le roi plaça le petit tailleur à
l’arrière de sa voiture, parce que toutes les banquettes de devant étaient
occupées par de belles demoiselles. Tout en causant, le roi lui dit :
    — Dans le bois qui entoure le château, nous avons une
ourse grise qui nous gêne beaucoup. Puisque tu es si fort, tu seras bien
aimable de nous en débarrasser.
    — Rien de plus facile, dit le petit tailleur.
    Il alla donc dans le bois. L’ourse, en le voyant s’élança.
Aussitôt, il se retira derrière un arbre sur lequel la bête s’abattit. Quant à
lui, il enfonça sa grande aiguille dans la patte du monstre, qui fut ainsi
retenu. Le roi vint contempler ce spectacle et put tuer tranquillement l’ourse
grise.
    Mais le roi dit encore :
    — Dans une autre forêt, nous avons une biche qui fait
beaucoup de ravages : elle met à mort tous ceux qui la poursuivent.
D’ailleurs, on ne peut jamais l’atteindre, car elle est d’une légèreté sans
pareille.
    — Oh ! répondit le petit tailleur, voilà une biche
à qui je voudrais donner une bonne leçon !
    Il partit et atteignit bientôt la forêt. Dès que la biche le
vit, elle se précipita sur lui. Il grimpa dans un arbre élevé dont les branches
étaient nombreuses et larges. L’animal hésita un instant, puis grimpa à son
tour jusqu’au sommet. Mais le petit tailleur redescendit avec une agilité
prodigieuse. La bête voulut alors le suivre, mais plus elle essayait de
descendre, plus elle s’embarrassait dans les branches. Elle finit par rester
suspendue misérablement. Alors, le petit tailleur alla chercher les soldats qui
n’eurent aucune peine à tuer la biche.
    — Décidément, dit le roi, tu es un homme précieux.
Écoute : je suis résolu à te donner ma plus belle fille en mariage si tu
me délivres des trois géants qui nous causent des ennuis sur la frontière.
    Le petit tailleur alla donc voir ces terribles personnages.
Ils étaient en train de manger leur soupe.
    — En voulez-vous ? dirent-ils au nouveau-venu.
    — Oui, un peu dans une assiette.
    Quand ils se furent régalés, les géants voulurent s’amuser.
Ils décidèrent de jouer aux boules. Malheureusement, ils se servaient de boules
grosses comme des tonneaux, et le petit tailleur comprit qu’il ne pouvait
lutter avec eux, car sa faiblesse apparaîtrait.
    Il joua le tout pour le tout.
    — Allons ! dit-il brusquement, gare !
gare ! je vais lancer ma boule ! gare à droite ! gare à
gauche ! gare aux moutons qui sont dans les prairies ! j’écrase
tout !
    — Non ! non ! crièrent les géants. Ne lance
pas la boule ! tu ferais trop de dégâts !
    — Comme vous voudrez, dit-il. À la place de ce petit
jeu-là, voulez-vous lancer des pierres en haut ?
    — Oui, oui ! dirent les géants.
    — Mais je vous préviens, dit le petit tailleur, que je
lance les
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