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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne
Autoren: Jean Markale
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bien-aimée,
sortir de chez elle pour aller faire quelque course dans le bourg. Mais il ne
la vit pas. Il est probable que son père, ne voulant pas risquer une rencontre
possible entre elle et son soupirant, la tenait enfermée chez lui.
    — Par le diable ! s’écria Yann, il faut absolument
que j’épouse Janed et je ferai n’importe quoi pour l’avoir.
    Il se mit en route pour Lignol. Là résidait un vieillard qui
était renommé pour sa sagesse. On racontait même qu’il était capable de faire
des « tours de physique » et qu’il pouvait résoudre les problèmes les
plus difficiles. Yann alla le trouver et lui exposa son cas en long et en
large.
    — J’aime cette fille, dit-il, et je veux l’épouser.
    — Ne t’inquiète pas, dit le vieillard, je vais
t’enseigner un moyen infaillible. Mais pour cela, il faut que tu me jures de
suivre mes instructions à la lettre, et surtout que tu n’aies aucun scrupule de
conscience. Qui veut la fin veut les moyens.
    Et il se pencha à l’oreille de Yann et il lui murmura
certaines choses que personne ne put entendre.
    Yann, en sortant de chez le vieillard qui avait la
réputation d’être un peu sorcier, se précipita chez sa mère. Ce qu’il dit à sa
mère, nul ne le sait, mais il est certain que la personne qui ressortit de la
maison n’était pas un garçon. C’était une fille du plus bel aspect. Elle
portait un beau vêtement de fête, avec un châle de soie et une coiffe comme on
en porte au Guéméné. Ne soyez pas impatient, je vous dirai qui était cette
personne : c’était Yann, sous un déguisement de fille. Et en fait, on l’aurait
pris vraiment pour une fille tant sa mise était soignée, tant sa démarche était
souple, tant son comportement était distingué. Qui aurait pu reconnaître le
garçon meunier de Cravial ?
    Vers le soir, Yann entra dans l’auberge du Guéméné. Quand le
maître de la maison vit cette jeune fille s’avancer dans la salle à une heure
aussi tardive, il fut un peu étonné.
    — Bonjour à vous, gens de cette maison, dit Yann. N’y
a-t-il pas moyen de loger ici ?
    — Certainement, répondit l’aubergiste, nous pouvons
vous loger. Mais dites-nous d’où vous venez.
    — Je ne viens ni de la foire, ni du marché, mais je me
suis un peu attardée et je ne veux pas revenir chez moi dans la nuit.
    — Approchez et asseyez-vous près du feu, nous allons
vous apporter de quoi souper, dit l’aubergiste.
    — Je n’ai ni faim, ni soif, je vous remercie. J’ai
seulement besoin de dormir.
    — Comme vous voudrez. Nous allons vous conduire à notre
plus belle chambre. Vous y serez très bien.
    — C’est que, dit Yann, je suis un peu chagrinée de vous
le dire, mais je ne peux pas dormir toute seule dans une chambre. J’ai bien
trop peur et je ne pourrai pas trouver le sommeil.
    — Qu’à cela ne tienne, dit l’aubergiste, il ne faut pas
que vous soyez chagrinée. Je ne laisserai pas une demoiselle dans l’embarras.
Vous irez coucher avec ma fille Janed, ainsi vous ne serez pas seule.
    Ainsi fut dit, ainsi fut fait. Janed, la fille de
l’aubergiste, accepta bien volontiers de partager son lit avec cette jeune
fille qui avait peur d’être seule. En vérité, elle était tout heureuse de pouvoir
bavarder avec quelqu’un car son père la surveillait un peu trop à son goût.
Elle mena la jeune fille jusqu’à sa chambre et toutes les deux s’y enfermèrent.
Mais à peine s’étaient-elles mises au lit que Janed entendit sa compagne lui
parler mariage.
    — Comment ? dit Janed. Quelle drôle de femme
êtes-vous pour me proposer le mariage ?
    — Il ne faut pas m’en vouloir, dit la fausse jeune
fille. C’était le seul moyen pour vous approcher et pour vous faire ma demande.
    Et Yann raconta à Janed qui il était et pourquoi il avait
pris ce déguisement. Janed rit beaucoup du bon tour que Yann avait joué à son
père, mais elle tint cependant à préciser qu’elle ne se marierait jamais sans
le consentement de son père.
    — N’ayez crainte, belle Janed, dit Yann, demain, j’irai
demander votre main à votre père, et je suis sûr qu’il ne me la refusera pas.
    Et la nuit se passa sans que le conte précise ce que firent
les deux jeunes gens. Mais au matin, Yann se faufila dehors et il revint
quelque temps après, sous son aspect de garçon meunier.
    — Bonjour à vous, gens de cette maison.
    — Comment, dit l’aubergiste, c’est encore toi ? Je
croyais pourtant
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