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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne
Autoren: Jean Markale
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pourquoi il se
mit en quête d’un métier.
    Un matin, il rencontra un tailleur.
    — Où vas-tu, tailleur ? demanda-t-il.
    — Je vais à mon travail.
    — Voudrais-tu m’enseigner ton métier ?
    — Je le veux bien. Tu n’as qu’à venir avec moi.
    Le Diable, tout content, accompagna le tailleur. Celui-ci
lui donna de la toile déjà taillée pour faire une culotte, puis une aiguille et
du fil. Mais il n’avait pas fait de nœud au fil.
    — Regarde bien et fais comme moi, dit le tailleur.
    Le Diable piqua son aiguille dans la toile, la tira ensuite
par la pointe, mais le fil ne s’arrêta pas. Il eut beau recommencer, il lui fut
impossible de faire comme le tailleur. Il commençait à se décourager.
    L’heure du dîner arriva.
    Tandis que le Diable mangeait son écuellée de crêpes au lait,
le tailleur sortit de la maison et étendit un grand drap blanc sur l’orifice
d’un puits qui était très profond. Puis, revenant trouver le Diable, il lui
dit :
    — Viens. Nous allons changer de place. Tu vas te mettre
au milieu de ce drap. Je m’assiérai à côté de toi et je t’apprendrai à
coudre comme moi et à faire de belles culottes de toile pour nos gars.
    — J’ai compris, dit le Diable.
    Il monta sur le puits, fit un pas en avant et, bien entendu,
il tomba immédiatement au fond du puits, à la grande joie du tailleur qui
s’empressa d’aller raconter partout la mésaventure du Diable.
    Mais le Diable n’avait pas pour autant renoncé à trouver un
métier. Il aperçut un jour un bûcheron qui émondait des arbres. Il s’approcha
de lui et lui dit :
    — Apprends-moi ton métier.
    — Bien volontiers, dit le bûcheron. Tu verras, ce sera
très facile. Prends ma hache et monte sur ce beau chêne que tu vois là. Tu vas
t’asseoir sur la plus haute branche et tu la couperas le plus près possible du
tronc. Tu feras de même pour la seconde, la troisième et ainsi de suite
jusqu’au bas de l’arbre.
    — J’ai compris, dit le Diable.
    Il se mit immédiatement au travail, enchanté de faire
quelque chose qu’il ne connaissait pas. Le chêne était haut et les branches
étaient grosses comme des arbres ordinaires. Le Diable s’assit à califourchon
sur la branche et commença à manœuvrer sa hache. Bientôt la branche fut coupée,
mais le Diable qui était assis dessus tomba de cette hauteur vertigineuse et se
rompit les os en atteignant le sol. Et pour comble de malheur, l’énorme branche
lui arriva dessus. Il mit plusieurs mois à s’en remettre.
    Cependant, quand il fut guéri, il se remit encore en
campagne. Il fallait bien s’instruire.
    Il fit la rencontre de deux scieurs de long. Il se dit que
faire des planches, ce devait être intéressant. Il demanda aux deux hommes
s’ils voulaient bien lui apprendre le métier. Ils acceptèrent bien volontiers.
On le laissa choisir sa place, sous le chevalet ou au-dessus. Il se mit dessous
et tira vigoureusement sur la scie. Mais une chose l’ennuyait : la sciure
de bois lui tombait dans les yeux et l’aveuglait. Il changea donc de place et
monta sur le chevalet. Alors, il vit une croix dans le haut de la monture de la
scie.
    — Je n’aime pas la croix, dit le Diable. Changeons de
bout. Je prendrai celui où il n’y a pas de croix.
    Ce qui fut dit fut fait. Mais le travail était pénible pour
le Diable.
    — Allons, dit le scieur, tire sur ta scie. Cela ne va
pas, tu n’as pas de sciure.
    Le Diable faisait tous ses efforts. Il suait à grosses
gouttes et n’en pouvait plus. Pourtant il n’arrivait à aucun résultat. Alors,
pendant la nuit, il s’enfuit, dégoûté du métier de scieur de long.
    Il entra dans une forge et examina attentivement, et non
sans admiration, les belles choses que fait un forgeron.
    — Quel beau métier, dit-il, je veux l’apprendre !
    — Eh bien, dit le forgeron, prends-moi ce gros marteau
et quand le fer que j’ai dans la forge sera rouge, je le mettrai sur l’enclume
et tu taperas dessus vigoureusement, mais en alternant les coups de marteau
avec les miens.
    — J’ai compris, dit le Diable.
    Il frappait très fort. Mais les étincelles sautaient autour
de l’enclume. Mais si le forgeron avait un tablier de cuir pour protéger son
ventre, il n’en était pas de même pour le Diable. Il n’avait pas de tablier, il
n’avait que son poil de bouc. Aussi les étincelles le mordirent-elles
cruellement. De plus, le forgeron, par inadvertance probablement, laissa le fer
rouge
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