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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne
Autoren: Jean Markale
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Elle ne dit rien et rentra chez elle,
tout heureuse.
    Le garçon fut lui aussi tout heureux d’apprendre la
nouvelle. Sa mère lui indiqua le chemin qu’il fallait prendre, le village qu’il
fallait traverser et l’endroit où se trouvait le château du monsieur vêtu de
noir. Le jeune homme prit congé de la veuve et, sans plus tarder, il se mit en
route.
    Six mois s’écoulèrent. Un beau jour, la veuve eut envie
d’aller voir son fils. Elle se dirigea vers le château. Dès que son garçon
l’aperçut, il la salua et lui dit :
    — Ma mère, sais-tu à qui tu m’as loué ?
    La veuve parut tout interdite. Le garçon continua :
    — Eh bien, c’est au diable ! Et en plus, tu ne
m’as pas seulement loué mais bel et bien vendu en acceptant que je reste un an
et un jour. Lorsque l’année sera accomplie, je ne t’appartiendrai plus et je
serai à lui. Tu viendras chercher tes cent écus et il te les donnera, mais dès
que tu lui demanderas où je suis, il te répondra que je suis parti et que tu
n’as plus de fils.
    La mère ne savait plus quoi penser. Elle se mit à pleurer.
Le garçon essaya de la consoler.
    — Allons, ma mère, ne nous laissons pas aller, dit-il.
Depuis que je suis au service du diable, je n’ai pas laissé mes yeux au fond de
mes poches et j’ai appris bien des choses qui pourront nous être utiles. Je
sais ce qu’il faut faire pour me tirer de là.
    — Mais comment ?
    — Voici ce que tu feras quand tu viendras toucher tes
cent écus. Quand il t’aura payée, au lieu de te laisser abattre par le refus du
diable de dire où je me trouve, tu insisteras pour me voir. Le diable t’ouvrira
plusieurs pièces et te dira de me chercher. Bien sûr, tu ne me verras pas, mais
tu pourras me reconnaître. Je serai enfermé dans une grande cage pleine
d’oiseaux de toutes les couleurs, et moi-même sous forme d’un oiseau. Dès qu’on
te fera entrer dans la chambre, je battrai des ailes aux barreaux de ma cage.
Alors tu demanderas à m’emporter et le diable ne pourra pas refuser.
    La bonne femme promit à son fils de suivre ses instructions.
Et elle partit, le cœur bien lourd de savoir que son fils était au service du
diable et qu’il risquait d’y rester pour toute l’éternité.
    Au bout de six mois et un jour, elle s’en retourna au
château. Le monsieur, vêtu de noir, l’attendait sur le pas de la porte. La
veuve lui dit aussitôt :
    — Mon garçon, mon bon monsieur, mon garçon, je viens le
chercher !
    L’autre lui répondit froidement :
    — Bonne femme, voici les cent écus que je vous avais
promis. Quant à votre garçon, je ne l’ai plus et je ne sais pas où il est.
    — Mais si, insista la veuve, vous l’avez et vous savez
où il est !
    — Encore une fois, je vous assure qu’il est parti.
    Et le diable de fermer la porte. Mais avant que celle-ci fût
coincée, la veuve l’avait retenue. Elle s’écria :
    — Je veux que vous me laissiez entrer pour m’assurer
que mon fils n’est point là.
    — Bon, dit l’homme en noir, allez-y, vous ne le
trouverez pas.
    On la fit entrer dans la maison. C’était une grande maison
avec des couloirs qui n’en finissaient pas et des portes partout. Elle se fit
ouvrir une des portes. Dans cette pièce, il y avait des gens qui dormaient à
même le sol, des gens qui venaient de partout, semblait-il.
    — Est-ce que votre fils est parmi ces hommes ?
demanda le diable.
    — Non, répondit la vieille, mais je veux voir ailleurs.
    — Suivez-moi, dit l’homme en noir.
    Il la conduisit à une autre chambre. En y pénétrant, la bonne
femme fut glacée d’épouvante, car d’innombrables bêtes venimeuses grouillaient
et rampaient sur le parquet de cette chambre. Il y avait là des scorpions, des
couleuvres, des vipères, des serpents de toutes sortes qui dressaient leurs
têtes hideuses et remplissaient l’air de leurs sifflements et de leurs cris.
Évidemment, comme vous le pensez, c’étaient des hommes que le diable avait
transformés et qui attendaient leur délivrance. Le diable demanda à la bonne
femme d’un ton narquois :
    — Alors, votre garçon est-il là ?
    La veuve allait lui répondre, mais à ce moment, elle
entendit des gazouillements d’oiseaux qui paraissaient provenir de l’autre côté
de la cloison. Elle écouta plus attentivement et comprit que cela se passait
dans la chambre voisine. Elle n’attendit même pas l’autorisation du
diable : elle sortit précipitamment de
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