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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne
Autoren: Jean Markale
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miennes si haut qu’on ne les voit plus et qu’elles ne retombent pas.
Elles restent accrochées au ciel !
    Ayant prononcé ces paroles, il lâcha son alouette, qui fila
au ciel comme un trait.
    — Ne vous l’avais-je pas dit ! cria-t-il d’un ton
triomphant.
    — Cela vaut la peine de manger des cerises !
répondirent les géants.
    Les cerisiers étaient d’une hauteur extraordinaire. Mais de
leurs longs bras et avec leurs doigts comme des fourches, les géants
abaissaient les branches pour cueillir les fruits. Le petit tailleur voulut y
mettre la main. Mais il était trop faible, il ne put retenir la branche qui se
redressa d’un coup en l’emportant et qui le fit sauter à une belle hauteur.
Quand il retomba, les géants s’écrièrent :
    — C’est l’ange Gabriel qui vient du Ciel !
    — Mais non, imbéciles ! dit le petit tailleur. Je
m’amuse simplement à sauter. Faites-en autant si vous en êtes capables.
    Les géants avouèrent qu’ils étaient trop lourds pour ce
genre d’exercice.
    — Alors, dormez un bon somme et ronflez, dit le petit
tailleur.
    En même temps, il servit une bonne dose d’opium à deux
d’entre eux, ce qui les plongea dans un sommeil écrasant. Et il en profita pour
leur couper la tête. Puis il commanda au troisième de le suivre et de lui obéir
comme un chien fidèle. L’autre essaya de résister, mais le petit tailleur le
menaça de lui faire comme aux deux qu’il avait tués. Il l’emmena ainsi au
palais du roi.
    — Embrasse-moi ! dit le roi. Tu l’as bien mérité.
Tu es un brave, et je te donne ma fille.
    Les noces furent célébrées avec magnificence et durèrent
plus de huit jours. On dansa et on s’amusa follement. Mais comme je ne suis pas
retourné dans le pays depuis des années, je ne sais pas quelle vie on y mène
maintenant.
    Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
     
    Ce conte
est une variante sur le thème du jeune niais qui réussit à se sortir
d’aventures périlleuses à cause de son inconscience. Car sa bravoure n’est au
fond qu’une témérité due à son manque d’expérience, aucun être intelligent
n’acceptant ce genre d’épreuves parce que trop dangereuses ou impossibles.
LES TREIZE GRAINS DE BLÉ NOIR
    Il était une fois une veuve qui avait un garçon. Elle
l’avait élevé de son mieux pendant plusieurs années, mais il arriva qu’elle se
trouva sans ressources. Elle se dit que le temps était venu de se séparer de
son fils et de l’envoyer gagner sa vie chez les autres. Certes, ce n’était pas
de gaieté de cœur. Elle dit un jour au garçon :
    — Mon fils, je vois que nous n’avons plus le moyen de
vivre. Il va falloir que tu te mettes en condition.
    — Je le veux bien, répondit le garçon à qui le travail
ne faisait pas peur.
    La mère se mit donc en route et s’en alla de village en
village, et de ferme en ferme, chercher une place pour son garçon. Mais,
malheureusement, la moisson était déjà faite et les temps étaient durs. Les
gens accueillaient la vieille avec beaucoup de politesse, mais ils ne pouvaient
rien lui promettre. Ils se contentaient de lui dire de repasser l’année
prochaine.
    La pauvre veuve était toute triste. Partout on lui faisait
la même réponse et elle voyait bien que son garçon et elle passeraient l’hiver
dans la plus grande misère. Elle en était là de ses réflexions, lorsqu’à un
carrefour de trois routes, elle rencontra un monsieur tout de noir habillé qui
l’aborda et qui lui dit :
    — Qu’avez-vous donc à pleurer, la mère ?
    — C’est que, mon bon monsieur, je cherche une place
pour mon garçon et que je n’en trouve point.
    — Eh bien ! ma brave femme, répondit l’inconnu, si
vous voulez mettre votre garçon en condition chez moi, je ne demande pas mieux
que de l’occuper.
    La veuve se sentit soulagée d’un grand poids. Sans hésiter,
elle accepta l’offre qui lui était faite. Alors l’homme en noir demanda :
    — Combien me demanderez-vous pour votre garçon ?
    Elle réfléchit un instant, puis elle se décida :
    — Oh ! pas moins de cent écus.
    Elle s’attendait à ce que l’autre discutât.
    — Eh bien ! va pour cent écus, dit-il, mais à une
seule condition : c’est que votre garçon fera un jour de plus que
l’année ! [2]
    Cette demande parut un peu étrange à la vieille femme, mais
après tout, du moment que l’homme en noir avait accepté de donner cent écus, il
n’était guère opportun de tergiverser.
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