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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne
Autoren: Jean Markale
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bon.
    Le jeune homme remercia la jeune fille en blanc. Il la
trouvait bien jolie et il aurait aimé parler avec elle un peu plus longtemps.
Mais il avait à faire. Il suivit le chemin indiqué et parvint bientôt à la
porte du château.
    C’était un grand château enclos de murailles très hautes,
avec une porte de bronze. Comme elle était entrouverte, il entra dans la cour
et vit le monsieur qui prenait le frais.
    — Ah ! dit le monsieur, je te reconnais :
c’est toi que j’ai rencontré dans la forêt, il y a un mois. Veux-tu être mon
domestique ?
    — Je le veux bien, dit le jeune homme.
    Le monsieur le fit entrer dans le château. Puis il présenta
un plat de viandes en l’invitant à manger.
    — Non, merci, monsieur, dit le jeune homme avec
politesse. C’est moi qui suis ici pour vous servir.
    Le monsieur insista :
    — Prends le plat et ne te fais pas prier.
    — Non, monsieur, répondit le jeune homme brusquement.
C’est moi qui suis ici pour vous servir.
    — Prends, te dis-je !
    Cette fois, il prit le plat, le jeta par terre et le brisa.
    — Ah ! dit le monsieur sans se fâcher. Voici un
domestique qui me plaît. C’est bien. Si tu veux faire les trois choses que je
vais te commander, tu auras une de mes trois filles, je te le promets.
    Le lendemain, le monsieur donna au jeune homme une hache en
plomb, une scie en carton et une brouette en écorce de chêne.
    — Voici tes instruments de travail, dit-il. Tu vois ce
taillis, là-bas ? Il a sept lieues de tour. Il faut que tu me l’abattes
dans la journée, et en plus, que tu mettes le bois en cordes.
    — Bien, dit le jeune homme.
    Et il partit vers le taillis pour commencer sa besogne. Mais
au premier coup qu’il donna, la hache en plomb se brisa et la scie en carton ne
résista pas davantage. Quant à la brouette en écorce de chêne, elle fut écrasée
par la petite branche qu’il posa dessus.
    Quand il vit cela, il fut désespéré et renonça à travailler
davantage. Il s’assit sur le gazon, plongé dans ses tristes pensées.
    Cependant, à midi, il vit arriver la jeune fille en blanc,
celle qu’il avait rencontrée au bord de l’étang et qui lui avait indiqué le
chemin du château. Elle venait lui apporter à déjeuner.
    — Comment ? dit-elle en le voyant ainsi. Mon père
t’a donné un travail à accomplir et tu restes sans rien faire. Si mon père te
voit, il est capable de te tuer.
    — Que veux-tu que je fasse, dit le jeune homme. Je n’ai
que de mauvais instruments.
    — Voici une baguette, dit la jeune fille en blanc. Tu
vas la prendre à la main et tu feras le tour du taillis en disant :
« que le bois tombe, qu’il soit débité et rangé en cordes ! »
    Le jeune homme fit comme le lui avait dit la jeune fille en
blanc. Les arbres tombaient si vite que l’ouvrage fut achevé avant la fin de
l’après-midi. Le soir, le monsieur lui demanda :
    — As-tu accompli ta tâche ?
    — Oui, monsieur, vous pouvez aller voir.
    Le monsieur alla voir le travail. Il fut un peu étonné.
    — C’est bien, dit-il. Demain je te donnerai autre chose
à faire.
    Le lendemain, le monsieur dit à son domestique :
    — Vois-tu la butte, en face du château. Je veux que ce soir
il y ait à sa place, un jardin planté d’arbres fruitiers, et, au milieu, un
étang rempli de poissons et sur lequel nageront des canards. Voici tes outils.
    Il lui présenta une pioche en verre et une bêche en faïence.
Le jeune homme s’en alla vers la butte et commença son travail. Mais au premier
coup qu’il donna, ses outils se brisèrent en mille morceaux. Il fut désespéré
et s’assit sur le gazon en se disant qu’avec de tels instruments, ce n’était
pas la peine d’essayer davantage.
    À midi, la jeune fille en blanc vint lui apporter son dîner.
Quand elle le vit assis sur le gazon, elle s’écria :
    — Eh bien ! malheureux ! je te retrouve
encore les bras croisés. Si mon père te voyait, il te tuerait sûrement.
    — Que veux-tu que je fasse avec une pioche en verre et
une bêche en faïence ?
    — Tiens, dit la jeune fille en blanc, voici une
baguette. Tu vas faire le tour de la butte en disant : « que la butte
soit aplanie, et qu’à sa place il y ait un beau jardin planté d’arbres
fruitiers, et au milieu un étang poissonneux sur lequel nageront des
canards ».
    Le jeune homme prit la baguette et s’en alla faire le tour
de la butte. Et tout ce qu’il demandait s’accomplit rapidement.
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