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Contes populaires de toutes les Bretagne

Contes populaires de toutes les Bretagne

Titel: Contes populaires de toutes les Bretagne
Autoren: Jean Markale
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fort déconcerté. Il se tourna vers le père
et dit à celui-ci qu’il n’était pas normal qu’on refusât ainsi les richesses
qu’il proposait en échange d’un malheureux anneau. Le père, qui n’était pas
riche, se sentit enflammé par les propos du visiteur. Il dit à sa fille de
donner l’anneau, mais en vain. Toutes les prières ne servaient à rien. Alors il
en vint aux menaces et s’écria :
    — Puisqu’elle ne veut pas vous donner l’anneau,
prenez-le de force !
    Évidemment, le diable n’attendait que cette permission. Il
bondit vers sa proie, mais la jeune fille, plus prompte que lui, avait fait
glisser l’anneau de son doigt et le lança sur le plancher. Le diable se pencha
pour le ramasser, mais au moment où ses doigts crochus allaient toucher le
cercle d’or, l’anneau disparut et à la place il y eut treize grains de blé noir
éparpillés sur le plancher. Qu’auriez-vous fait à la place du diable ? Il
se transforma immédiatement en poule noire qui se mit à dévorer les grains l’un
après l’autre. Douze d’entre eux avaient déjà disparu dans l’estomac du
volatile, et il n’en restait plus qu’un qui avait roulé sous le bahut. La poule
se mit à le chercher, et, l’ayant trouvé, elle allongea le cou pour le croquer.
Mais alors, le grain se transforma en renard, et le renard se précipita sur la
poule. Malheur au diable ! d’un coup de dent, le renard tua la poule noire
et l’emporta dans la nuit.
    C’est ainsi qu’un jeune homme mangea le diable et fut sauvé.
Et on ajoute qu’il épousa la jeune fille qui l’avait si bien aidé.
    Pleine-Fougères (Ille-et-Vilaine).
     
    Ce
conte, recueilli en 1881 par Oscar Havard, de la bouche d’une femme de
Chambleau, village de Pleine-Fougères, laquelle l’avait entendu raconter par sa
mère morte en 1870 à 94 ans, est extrêmement ancien dans sa structure. On y
trouve des éléments mythologiques de la tradition celtique la plus pure. Le
même thème est développé dans un conte du pays bretonnant, la Saga de Koadalan , que j’ai publié dans la Tradition
celtique en Bretagne armoricaine , Payot, Paris, 1975, p. 169-185. L’un des
épisodes de ce conte contient les péripéties des transformations dans des
conditions analogues. Il en est de même dans un texte gallois archaïsant, l’Histoire de
Taliesin , que
j’ai publié dans l’Épopée celtique en Bretagne , Payot, Paris, 2 e  édition,
1975, p. 94-108. La poursuite accompagnée de changements de formes
rappelle également un ancien texte irlandais, les Deux Porchers , dont j’ai donné le résumé dans l’Épopée celtique
d’Irlande ,
Payot, Paris, 1971, p. 34-38.
LA JEUNE FILLE EN BLANC
    Il était une fois un jeune homme dont la famille était si
pauvre qu’il était obligé de passer son temps à ramasser du bois mort pour
permettre à la maisonnée de se chauffer. Un jour qu’il était dans la forêt à
chercher des branches, il rencontra un monsieur qui lui demanda :
    — Que fais-tu dans la forêt, mon garçon ?
    — Je cherche du bois mort, répondit-il, car chez nous,
nous n’avons pas assez d’argent pour acheter de quoi nous chauffer.
    — Si tu veux être mon serviteur, dit le monsieur, viens
me retrouver ici dans un mois, et je te donnerai de l’argent.
    Un mois après, le jeune homme retourna à l’endroit où il
avait vu le monsieur, mais il eut beau regarder de tous côtés, il ne le vit
pas. Il se mit alors à chercher dans les environs et arriva sur le bord d’un
étang. Là, trois jeunes filles se baignaient. Le jeune homme n’osa pas
s’avancer parce que les jeunes filles étaient nues. Mais quand elles revinrent
sur le rivage et qu’elles se furent habillées, il s’avança vers elles. L’une
des jeunes filles était vêtue de blanc, la seconde de gris et la troisième de
bleu. Il ôta poliment son bonnet pour leur dire bonjour, et il leur demanda si
elles n’avaient pas vu le monsieur qu’il cherchait.
    — Certainement, répondit la jeune fille qui était
habillée en blanc, je vais t’indiquer le chemin qu’il faut suivre pour aller
jusqu’à son château. Lorsque tu le verras, tu lui demanderas s’il a besoin d’un
domestique. Mais lorsqu’il aura accepté de te prendre à son service, fais bien
attention : il voudra te donner à manger et te présentera lui-même un
plat. Il faut que tu refuses. Tu lui diras que c’est toi qui dois le servir.
Alors il sera content et t’engagera pour de
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