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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur
Autoren: Caroline Roe
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l’imagine. Ma curiosité n’est pas allée jusqu’à vérifier cela !
    — Je l’espère bien, fit son mari en la prenant par la taille. Cela serait trop exiger de la part d’une mère, à mon goût tout au moins. Mais si leurs enfants ressemblent à leur grand-mère, ils auront la force du lion et la beauté des plus grandes reines du monde.
    — Bien plus encore, dit malicieusement Judith. Et vous courrez le danger de vous retrouver avec un enfant et un petit-enfant jouant ensemble sur vos genoux !

ÉPILOGUE
     
    Le pas rapide de Joaquim l’entraîna très loin de Gérone. Il prit la route du nord en direction de Figueres, puis alla bien au-delà, le plus vite possible, avant de couper vers l’ouest à travers les montagnes. Il ne retournait pas chez lui, même s’il en avait parfois des souvenirs agréables, et ne cherchait pas non plus un quelconque autre village. Lui aurait-on demandé où il se rendait, il aurait eu l’air totalement désemparé et aurait répondu qu’il ne le saurait qu’en arrivant.
    Nul ne l’importuna. Sous le couvert du crépuscule et de la nuit, il traversa des villages et croisa d’autres marcheurs solitaires, aussi preste que le vent, perturbateur mais invisible. Seuls les oiseaux et les bêtes semblaient le voir ; c’était peut-être aussi le cas des esprits de l’air. Ceux qui veillaient la nuit sentaient son passage, ouvraient leurs volets, regardaient au-dehors et ne voyaient rien ; ceux qui dormaient se retournaient sur leur couche, mal à l’aise sans savoir pourquoi. Quand il faisait halte pour se reposer, les habitants des montagnes, hardis mais méfiants, lui offraient à boire et à manger. Ils le reconnaissaient comme l’un des leurs, mais étaient troublés par sa présence et heureux de le voir repartir avec une miche de pain supplémentaire ou un morceau de viande séchée.
    Il s’installa quelque part, car sa présence inquiétante ne se fit plus sentir dans les montagnes et l’on ne retrouva pas ses os le long du chemin qu’il parcourait.
     
    Au cours des années qui suivirent le printemps 1354, on parla d’un saint homme qui vivait dans une petite cabane construite à l’entrée d’une grotte. L’habitat de cet ermite jouissait d’une belle situation en lisière d’une prairie ensoleillée où broutaient quelques chèvres, protégé des vents qui, en hiver, arrivaient du nord en hurlant. On racontait que, si l’on parvenait à le trouver et si l’on était un pénitent sincère, une visite à l’ermite amenait la grâce et peut-être même la santé. Ceux qui venaient recevoir sa bénédiction lui laissaient toujours un modeste présent sous forme de nourriture – un pain ou une poignée de grain. Il n’aurait rien accepté de plus.
    Un jour, quelqu’un qui prétendait être monté à l’assaut de la forteresse montagneuse raconta que, quand il lui avait demandé qui il était et quelle était sa fonction, l’ermite avait répondu qu’il s’appelait Joaquim et qu’il était gardien. Il n’avait rien pu ni voulu ajouter à cela.

NOTE HISTORIQUE
     
    Peu de symboles religieux ont autant enflammé l’imagination de l’Occident que le Saint-Graal, cette coupe dans laquelle le Christ et ses disciples burent à l’issue de la Cène – leur dernière Pâque commune.
    De nombreux lieux sont censés abriter le Graal, mais une longue tradition plaçait – et place encore – la péninsule Ibérique au premier rang de ceux-ci. Selon divers récits, le Graal, une simple coupe, y fut apportée il y a longtemps. Quand les invasions islamiques, qui débutèrent au VIII e siècle par le littoral sud-est de l’Espagne, firent craindre pour la sécurité de la relique sacrée, celle-ci fut emportée vers le nord du pays, à Huesca, en Aragon.
    La lutte pour le contrôle de la péninsule dura plusieurs siècles et atteignit les Pyrénées, avant que le vent de l’histoire tourne en faveur des chrétiens. Huesca devint vulnérable, et le Graal fut porté en grand secret au monastère de San Juan de la Peña, dans la montagne, au nord-ouest de Huesca. À San Juan, ses gardiens et la rigueur de l’environnement en furent les meilleurs protecteurs.
    Il demeura en ce lieu jusqu’au règne de Martin le Vieux, fils cadet de Pedro IV et roi d’Aragon de 1395 à 1410. Il fit transporter le Graal à Barcelone et l’y conserva jusqu’à ce qu’il pût être placé dans la chapelle fortifiée du Saint-Calice, dans la cathédrale de
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