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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur
Autoren: Caroline Roe
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mais…
    — Nous verrons plus tard, coupa le capitaine. Quant à toi, Yusuf, ton maître doit être enchanté de te revoir. Son Excellence en sera également très heureuse. Et moi, je suis content de retrouver mon élève.
    — Si j’avais porté mon épée, capitaine, dit crânement l’enfant, ils auraient peut-être hésité avant de chercher à me capturer.
    — Peut-être. Si tu peux parler, tu vas revenir avec nous. Alors, Yusuf ? Te sens-tu capable de raconter ce qui t’est arrivé ?
    — Je meurs de faim !
     
    — Qu’est-ce qui vous a conduits jusqu’ici ? demanda Isaac alors que les gardes s’occupaient de Sebastià et se préparaient à repartir.
    — Il y a eu un sifflement, répondit le sergent.
    — Qui était-ce ? intervint Daniel. Moi aussi, je l’ai entendu. C’est ce qui m’a amené à vous.
    — C’est lui, dit Yusuf en désignant Sebastià, coincé entre deux gardes. Il appelait son sbire, mais l’autre n’est pas venu.
    Il regarda autour de lui comme s’il s’attendait à le voir rôder parmi les arbres.
    — Je me demande où il est passé.
    — À mon avis, déclara le sergent, dès qu’il a vu comment les choses tournaient, il a détalé comme un lapin. Et il ne s’arrêtera que dans une ville où personne ne connaît son nom !

CHAPITRE XXVI
     
    Dès que les secours eurent franchi la porte du Call, le sergent et l’un de ses hommes escortèrent Raquel jusqu’à la maison du médecin. Folle d’angoisse, sa mère attendait dans la cour. Judith leva la lanterne qu’elle tenait à la main afin d’éclairer le visage et la tunique de sa fille. Elle poussa un cri de surprise.
    — Raquel ! Mais que t’est-il arrivé ?
    — Rien, maman. Nous allons tous très bien. Nous avons retrouvé Yusuf. Ce n’est que de la terre, maman. En revanche, Daniel… sa tête…
    Elle éclata en sanglots dans les bras de sa mère.
    — Ce n’est rien, fit celle-ci en la consolant. Je suis heureuse de voir que tout se finit bien. Viens boire quelque chose de chaud et nous discuterons demain matin. Merci, sergent, ajouta-t-elle. Puis-je vous offrir quelque chose ?
    — Non, merci, maîtresse Judith. Malheureusement, je dois regagner le palais.
    — Où sont mon mari et le garçon ?
    — Ils ne vont pas tarder.
     
    En dépit des paroles optimistes du sergent, les autres acteurs de cette longue nuit n’étaient pas destinés à retrouver leur lit avant longtemps. Ils étaient réunis autour d’une table du palais épiscopal. Grâce à la magie qui règne sur des cuisines telles que celles de l’évêque de Gérone, des mets – une soupe chaude, des viandes froides, des fruits et du pain – avaient miraculeusement fait leur apparition devant eux. Yusuf n’avait rien pris depuis midi et il fit honneur à chaque plat. Épuisé, Daniel ne se sentait pas très bien, mais il tenta tout de même de fournir une explication cohérente des événements tels qu’il les avait vécus.
    — Je crains, conclut-il, que ce ne soit pur hasard si j’ai échappé à la dague de Sebastià.
    — Pourquoi dites-vous pareille chose ? lui demanda Bernat.
    — J’en sentais déjà la pointe sur ma peau quand il a perdu l’équilibre. Il est tombé et a lâché son arme.
    — Le hasard n’y est pas pour grand-chose, intervint Yusuf sans cesser de manger. Je n’avais pas d’arme, ajouta-t-il comme pour s’excuser, et je n’ai rien trouvé d’autre.
    — Explique-toi…
    — Eh bien, fit Yusuf, l’air gêné, il était sur le point de vous tuer et comme il était trop fort pour moi pour que je l’affronte à mains nues, je lui ai lancé une poignée de terre en pleine figure. Il en a reçu dans les yeux.
    — Ce fut suffisant, Yusuf. Je te dois la vie.
    — Justement, dit Berenguer, nous ferions mieux de nous en occuper. Ramenez le jeune homme dans son lit avec tout le soin dont vous êtes capables, et faites diligence !
     
    Pendant que Daniel était emporté sur un brancard pour être confié aux bons soins de sa tante Dolsa et que les scribes notaient les déclarations des ultimes témoins, Raquel regardait, épouvantée, le visage sale que lui présentait son miroir. La sueur et les larmes s’y mêlaient à la terre pour dessiner de longues traînées.
    — Je ne suis pas étonnée qu’il ne m’ait pas reconnue, dit-elle doucement.
     
    À la lueur de la lune, Joaquim marchait à grands pas. Son regard se posait en alternance sur les étoiles qui le guidaient
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