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Consolation pour un pécheur

Consolation pour un pécheur

Titel: Consolation pour un pécheur
Autoren: Caroline Roe
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et sur le sol qu’il foulait de ses pieds.
    Parfois un autre être humain croisait son chemin – un individu qui, pour des raisons bien à lui, avait eu à sortir cette nuit-là. Mais aucun ne le remarqua. Seules les créatures de la nuit le voyaient passer, presque aussi silencieux qu’elles.
     
    Le matin était venu. L’évêque était confortablement installé avec son médecin dans un coin ombragé du jardin épiscopal.
    — Sebastià, dit-il. Je n’aurais jamais pensé cela de lui. Il me paraissait si fragile. Cupide certes, et peu agréable. Mais il n’avait rien d’un assassin.
    — Je crois qu’il a été assisté par l’un de ses anciens serviteurs, dit Isaac. Votre Excellence se souvient-elle de ce personnage que l’on appelait Marc le Fauve ?
    — Oh oui, ce fut un jour béni que celui où il quitta le diocèse.
    — À moins que je ne me trompe, il est revenu.
    Un serviteur leur apporta une cruche emplie d’une boisson fraîche.
    — Ses bras robustes furent sans conteste très utiles à maître Sebastià. Malgré tous ses geignements et ses indigestions, Votre Excellence, maître Sebastià est lui aussi très fort.
    — Le jeune Yusuf s’en est montré très indigné, fit l’évêque en riant. Il avait l’air de penser qu’un gentilhomme ne pouvait être doté d’une telle force. Mais ce qui m’étonne, mon ami, c’est qu’un homme comme lui ait pu tremper dans de telles vilenies.
    — Ah, Votre Excellence sait bien que la naissance et la lignée ne sont pas les garants de la vertu. Je dois dire que, moi non plus, je n’ai eu aucun soupçon. Je le tenais pour un personnage négligeable. Pourtant, c’est à lui que j’aurais dû songer en premier. Cet homme riche se plaignait constamment des souffrances qu’il endurait à cause de sa pauvreté. La façon dont il traitait ses malheureux serviteurs était révélatrice de son avarice. À l’en croire, le premier venu en possédait plus que lui et menait une existence plus heureuse. Cet homme a tout de même dépensé assez d’or pour obtenir ce qu’il désirait.
    — Il dépensait beaucoup chez les voyants et les astrologues…
    — Et chez les médecins, Votre Excellence. Ne nous oubliez pas. Bien qu’il eût volontiers évité de régler nos honoraires s’il en avait eu la possibilité.
    — Vous refuseriez de rendre visite à un malade sans le sou ? s’étonna l’évêque. Je ne vous croyais pas…
    — Quand c’est un miséreux ou quelqu’un qui a subi des revers de fortune, je ne réclame jamais mon dû. Mais avec un être aussi avaricieux que Sebastià… j’insisterais plutôt pour être rétribué, en menaçant de ne pas revenir, dit le médecin en riant.
    — Sebastià vous a donc toujours payé ?
    — Oh oui, Votre Excellence. Non que j’espérais le guérir. Sebastià souffre d’une maladie qui échappe à mes capacités. Il est tourmenté par le désir – des femmes, de l’or, de la puissance. C’est une terrible faiblesse. C’est pour ça qu’il a cru Baptista quand ce dernier lui a raconté que la coupe lui apporterait des richesses infinies. Il croyait aussi les rumeurs concernant ses pouvoirs maléfiques.
    — Des rumeurs répandues par l’un de mes chanoines. Avec, insiste-t-il, les meilleures intentions du monde.
    — Sebastià a dû être extrêmement contristé que Baptista attende de l’or en échange de cette coupe.
    — Vous pensez donc qu’il fut le seul à attirer Gualter pour le tuer et le dépouiller ? Baptista n’aurait rien à voir là-dedans ?
    — Oui. Gualter n’était pas homme à se montrer discret quand quelque chose le passionnait. Dès que Sebastià a appris qu’il était prêt à payer une fortune, il semble probable qu’il ait monté un stratagème pour le prendre.
    — Avec l’aide de Marc le Fauve.
    — Sans aucun doute, Votre Excellence. Après tout, si Marc et Baptista avaient été complices, ce dernier se serait attendu à la mort de Gualter et n’aurait pas enterré la coupe dans la précipitation. Il savait que quelqu’un d’autre avait tué Gualter pour avoir la coupe ou l’argent. La nuit de sa mort, il prévoyait de quitter la ville. Il craignait pour sa vie, mais Sebastià l’a trouvé avant.
    — Sauf qu’il n’avait plus la coupe avec lui.
    — D’après ce qu’a dit Sebastià, ils ont eu une conversation à ce propos avant sa mort – plus tôt dans la même journée ou juste avant sa fin, je l’ignore. Sebastià a
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