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Bataillon de marche

Bataillon de marche

Titel: Bataillon de marche
Autoren: Sven Hassel
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était venue ; bientôt on n’entendit plus rien.
    – Seigneur ! soupira Heide. Je me voyais déjà à Kolyma.
    – Je les aurais eus, gronda Petit-Frère. Ils n’étaient que six.
    – On n’aurait pas mieux fait de les tuer ? avança Barcelona. Un N. K. V. D. en vaut cinq de ton espèce. Si un de ces types crie a Stoï  », ça vous glace le sang !
    – Moi, je n’ai peur de rien, fanfaronna le géant. Qu’ils essaient seulement de m’empêcher de revenir ! Je dois une fessée à deux types. (Il se pencha vers Barcelona et dit, menaçant :) Petit-Frère n’oublie jamais ce qu’il a promis, tu comprends, rêveur d’oranges ?
    – Mais je ne t’ai rien fait ! s’exclama Barcelona.
    – Heureusement ! Sans ça, adieu ton vallon d’orangers.
    La tempête prenait de la force, elle ne soufflait plus, elle hurlait. L’ouragan lui-même semblait nous haïr, nous les étrangers, a Je suis la Russie, criait-il, et je vous écraserai. »
    Le vent éparpillait notre équipement à travers la steppe, et il fallait courir après, haletants, avec des poumons sur le point d’éclater ; on se relevait, pour tomber encore ; en jurant, tout le monde revint enfin au campement.
    – Jamais on n’en sortira, gémit Heide.
    – Je suis si fatigué, pleurnicha le « Professeur ».
    Crétin ! gronda Porta. Qui. t’empêchait de rester en Norvège au lieu d’atterrir chez les SS ? Tu l’as voulue, ta guerre, et tu es un héros, mon gars, un rempart contre le bolchevisme. Quisling a dû t’embrasser quand tu es parti ? Mais attends que tu reviennes, on te pendra par les pieds.
    – Je ne veux pas rentrer, murmura le « Professeur ».
    – Alors c’est Ivan qui te pendra. T’as pas entendu la  Voix libre de Moscou » ?
    – Non, que disent-ils ? C’est interdit de prendre les émissions étrangères.
    – Sainte Vierge ! cria Petit-Frère en se frappant le front de désespoir. Tu ne sais donc pas où on en est ?
    Le Norvégien secoua tristement la tête :
    – Tu crois que la guerre est perdue ?
    – Et alors ? On l’espère depuis 1939 ! Là-bas, très loin (il tendait le doigt vers le nord), il tonne assez de canons pour écraser notre 6 e armée. Et toutes les autres avec, moins le dernier soldat. Et tu sais qui sera le dernier soldat ?
    Le Professeur » cillait, effrayé.
    – Personne d’autre que Petit-Frère ! Dans les ruines de la Chancellerie du Reich, c’est moi qui cracherai sur les os blanchis des héros fatigués !
    – Ça ne me surprendrait pas tant que ça, marmonna Alte.
    Soudain, un cri retentit. Le géant venait de trouver quelque chose dans la neige. Il se mit à creuser. Le légionnaire arriva à la rescousse et on vit apparaître une main – une main qui sortait tout droit de la terre. Un visage atroce et bleu se montra, les yeux ternes ; bientôt nous déterrions deux cadavres de fantassins allemands et l’un d’eux nous menaçait de sa main accusatrice. Petit-Frère donna un coup de pied à la main morte.
    – Pas ragoûtant. J’ai jamais vu ce type de ma vie.
    – Voyez donc s’il a quelque chose dans sa giberne, cria Barcelona.
    – Vas-y tout seul, dit Porta. Je n’aime pas ce macchabée qui me montre du doigt.
    Le légionnaire en un tournemain mit un des cadavres sur le ventre et coupa la courroie d’une gourde qu’il tendit à Heide. Julius, que nous regardions en silence, flaira le contenu.
    – Ça sent la vodka. Mais je n’ai pas envie de vodka. – Et il tendit la gourde à Barcelona qui devint subitement allergique à l’alcool.
    Petit-Frère refusa d’y toucher. Le légionnaire l’arracha aux mains de Porta qui flairait avec précaution.
    – Idiots ! grogna-til en buvant au goulot.
    Nous suivions des yeux chaque mouvement de sa gorge comme s’il allait tomber foudroyé :
    – Pas mauvais, dit-il en s’essuyant la bouche d’un revers de la main. Ce n’est pas de la vodka mais c’est bon et ça réchauffe.
    Alte reçut la bouteille et but à son tour. Du coup, Porta et Petit-Frère se jetèrent sur la deuxième gourde et finirent par en venir aux mains. Steiner prit les papiers des deux morts et les deux moitiés des plaques d’identité.
    Puis nous nous glissâmes dans les igloos, roulés les uns contre les autres comme les chiens, et nous nous endormîmes aussitôt, malgré les protestations d’Alte. Personne ne voulut veiller.
    – Nous avons douze chiens de garde, dit Petit-Frère en cachant sa tête
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