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11 Septembre... 1973

11 Septembre... 1973

Titel: 11 Septembre... 1973
Autoren: Héctor Pavón
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qui
se sont épanouies dans l'ombre. Le consortium énergétique chilien Copec a,
ainsi, déclaré une augmentation de ses bénéfices de 26,8%, c'est-à-dire de
424,5 millions de dollars, en 1995, par rapport à 1994. De la même façon,
Colbun, une entreprise électrique chilienne, a enregistré une augmentation de
ses bénéfices de plus de 60% en 1995, par comparaison avec l'année précédente.
Le groupe Polar, qui travaille dans le secteur de la mise en bouteilles, a vu
ses bénéfices grimper de 62% en 1995 par rapport à 1994.
    Après le
retour à la démocratie, "le contenu des décisions que l'on a prises, dans
son essence, ne répondait qu'aux intérêts des grands groupes industriels et des
forces armées, analyse le sociologue Pena Aguilar. Le gouvernement était soumis
à ces groupes et administrait le pays conformément à leurs demandes qui étaient,
certes, parfois conflictuelles. Cela ne constitue, assurément, pas une
nouveauté dans l'histoire du capitalisme chilien. La nouveauté réside dans
cette classe politique, qui prenait autrefois la défense des intérêts
populaires, et qui est aujourd'hui extrêmement timide et respectueuse, ayant
faite sienne la raison utilitaire de la pensée néolibérale. Elle n'a pas de
projet socio-politique propre et elle a assimilé celui des secteurs dominants.
Elle continue de répandre une conception minimale de la démocratie. La
démocratie est aujourd'hui subordonnée au marché".
    Dans ce contexte, Pinochet a joué un rôle
fondamental, en continuant à exercer la double fonction de commandant en chef
de l'armée et de sénateur à vie. Pendant longtemps, il est resté président dans
l'ombre et tous les Chiliens savaient où se trouvait réellement le pouvoir au
cours des années 1990. Par leur complicité, les premiers gouvernements
démocratiques ont, ainsi, largement contribué à assurer la continuité du régime
militaire, au désespoir de millions de Chiliens.
     
     

Épilogue :
La cueca des adieux.
     
    Le 11 septembre 2001, l'histoire commença à suivre
un rythme différent. Ce fut l'aube violente du XXIe siècle et le prétexte que
choisit le président américain George W. Bush pour réaliser son rêve : étendre
l'emprise militaire des États-Unis sur le monde, au nom de la
"démocratie" et de la "compassion". Ainsi naquirent le "nouvel
humanisme militaire [72] "
et "l'exportation militaire de la démocratie [73] ".
    Le nouvel empire américain cumule tous les
pouvoirs : économique, militaire et technologique. Il envoie ses missiles pour
vaincre, puis ses cadres pour régner. George W. Bush est parvenu à faire
augmenter le budget militaire de son pays de 20% en 2003. Au total, 48
milliards de dollars ont été ajoutés aux 380 milliards de dollars déjà
consacrés par les États-Unis à leur armée. Ce chiffre est dix fois supérieur
aux budgets militaires cumulés de la Chine et de la Russie et deux fois
supérieur à celui de l'ensemble des pays de l'Union européenne.
    Le Chili, pour sa part, panse encore les blessures
de son propre 11 septembre. Trente ans après le coup d'État, un autre
socialiste, Ricardo Lagos, occupe le palais de la Moneda. Mais sa position est
fragile. S'il est toujours président, il a perdu le soutien de la Concertation
des partis pour le "non". La coalition qui avait gouverné le pays
depuis le retour à la démocratie s'est rompue en décembre 2002, faute de
résultats et sous le coup d'une accusation de corruption portée à l'encontre du
député socialiste Juan Pablo Letelier, fils d'Orlando Letelier et figure
emblématique du régime. La disparition de la scène politique d'Augusto
Pinochet, a privé la coalition de son principal facteur de cohésion et
précipité la rupture. Cette conjoncture peut profiter à l'opposition lors des
prochaines élections législatives et présidentielle, prévues en 2005.
    Quel que soit l'avenir, Pinochet n'est plus
aujourd'hui qu'une ombre qui oppose au sein de la droite les modérés aux
extrémistes. Le général n'a plus le poids ni l'influence dont il jouissait au
cours des années 1990. Il n'inspire plus la terreur. Sa haine est impuissante.
Elle n'est que pathétique lorsqu'elle s'exprime, par sursauts, en réaction aux
confessions de tel ou tel ancien compagnon d'armes venu avouer au peuple
chilien, mais un peu tard, certaines des atrocités commises pendant la
dictature.
    Un socialiste occupe de nouveau la Moneda. Mais,
paradoxalement, le Chili fait toujours
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