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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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reconnaître dans ses appels, les cris de « Vive le
roi ». Cela a suffi.
    — Pour un perroquet »,
balbutie Vidocq, en s’asseyant lourdement, les jambes coupées.
    « Ce perroquet appartient
maintenant à madame Lebon, une ancienne béguine défroquée de l’abbaye du Vivier
qui a épousé l’ex-prêtre Lebon qui contrôle désormais toute la ville. Vois-tu,
le fait de changer de propriétaire a républicanisé cet oiseau !
    — Quelle époque, les curés se
défroquent, se marient et avec une religieuse. Tiens, donne-moi de ton
café », reprend Vidocq, sa bonne humeur retrouvée.
    Baissant la voix, la mère de Vidocq
se mit à chuchoter : « Ça ne la rend pas meilleure pour autant. Il
faut dire qu’elle a placé toute sa famille parmi les membres de la Commission
de la ville. Son beau-frère et trois de ses oncles y siègent, comme juge ou
comme juré. Un soir, en plein spectacle, elle s’est dressée dans sa loge en
apostrophant le parterre : « Sans-culottes ! On dirait que ce
n’est pas pour vous la guillotine. Allez que diable, il faut dénoncer les
ennemis de la patrie. Connaissez-vous quelque noblion, quelque riche, quelque
marchand aristocrate ? Dénoncez-les et vous aurez leurs écus. » Tu
imagines combien je tremble pour ton père.
    — Et quoi mon père, il n’est ni
aristocrate, ni propriétaire de perroquet.
    — Il s’agit d’argent. Les
boulangers passent pour riches. Par chance, il n’exerce plus mais les gens ont
de la mémoire. Il a dû accepter un poste bénévole de surveillant des ateliers
de fourniture du ravitaillement. Il répartit le pain lorsqu’il y a disette. Tu
vois d’ici les jalousies. Sans la protection de Lebon et de ses acolytes, il y
a longtemps qu’il serait guillotiné.
    — Ça ne peut quand même pas
être tout le temps si terrible… » la coupe son fils, en dégustant à
petites goulées, le café qu’elle lui a versé dans un grand bol. Sa mère se
retourne, après avoir reposé la cafetière au coin du fourneau.
    « Regarde par la fenêtre. Tu
vois cette grosse femme passer, coiffée d’un bonnet phrygien.
    — Elle ne vendait pas des
pommes au marché ?
    — Et Dieu merci, elle se
souvient que l’on était de ses clients. Maintenant, c’est une
« tricoteuse » qui hurle à mort à tous les procès. On l’a surnommée
la « mère Duchesne » par allusion au journal d’Hébert qui demande
toujours que l’on coupe des têtes. Elle fait de même, assiste à toutes les
séances de la Commission. Elle crie, apostrophe les juges, hurle des sentences.
Elle a fait guillotiner tous les habitants d’une rue, qui autrefois, ne lui
achetaient pas ses fruits. Elle n’a honte de rien. Si je te disais qu’elle ose
se pavaner aux bals qui se donnent chaque semaine, dans son costume de déesse
de la Liberté.
    — Il y a encore des bals ?
    — Plus que jamais. Les gens
sont pris d’une frénésie de vivre et de s’amuser. On rencontre des filles à
tous les coins de rue… »
     
    Ragaillardi par cette dernière
nouvelle, Vidocq dès le premier soir, reprend ses habitudes dans les estaminets
et les guinguettes. Qu’aurait-il à craindre, lui, un volontaire, héros de Valmy
et de Jemappes. Lutinant ses cavalières, bousculant leurs amoureux, il profite
de son congé. Chaque semaine, une nouvelle conquête, passant d’une brune à une
blonde. S’il change de partenaire, il n’admet pas la réciprocité. Le 8 janvier
1794, fâché de rencontrer, au bras d’un militaire, une blondinette avec
laquelle il riait la veille, il saute sur l’officier, l’insulte, le bouscule, fait
le terrible. Comme le soldat recule derrière la fille, Vidocq pousse cette
dernière sur le côté et le gifle à tour de bras.
    Rendez-vous est pris le lendemain,
afin de venger leur honneur dans le sang. Fier de lui, François Vidocq, se
frayant un passage dans la foule, part avec la donzelle ravie. Dès qu’il a
disparu, ceux qui l’ont reconnu, avertissent son adversaire :
    « Mon pauv’gars, c’est
l’Vautrin à qui vous avez affaire.
    — Vous n’avez pas une chance de
vous en tirer.
    — Feriez mieux de quitter la ville. »
    Chacun opine du chef, plaignant le
militaire qu’ils voient tous déjà mort.
    Le lendemain matin, alors que
Vidocq, en chemise blanche, sabre à la main, s’échauffe en se fendant de taille
et d’estoc sur le pré choisi pour le duel, une escouade de gendarmes arrive au
pas cadencé.
    « Citoyen François
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