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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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le meilleur et le
pire, qui ne tarde pas. La jeune femme lui avoue le lendemain qu’elle n’a
jamais été enceinte. C’était un moyen pour se faire épouser. Vidocq s’est fait
berner. Furieux, il regagne son régiment à Tournai. Il fait son service sans
entrain lorsqu’une missive devant être portée à Arras, on le désigne d’office.
     
    Arrivé, aux alentours de minuit,
plutôt que de réveiller ses parents, il se rend chez lui. Mais, il a beau
tambouriner à la porte de l’appartement qu’il occupe au-dessus de la boutique
de sa femme, Anne-Marie met beaucoup trop de temps à ouvrir. Elle lui crie
qu’elle ne trouve plus la chandelle, puis la clef. Vidocq intrigué, redescend
l’escalier sans faire de bruit et passe par l’arrière-cour, juste à temps pour
voir sauter de la fenêtre de sa chambre, un militaire, à moitié dévêtu.
Aussitôt, le mari bondit sur l’amant. Branle-bas de combat. Bientôt tous les
locataires se sont mis aux fenêtres et encouragent les adversaires. Comme on ne
voit pas grand-chose, les deux hommes décident de régler leur différent, à
l’aube. Les voisins applaudissent et veulent tous être témoins. Vidocq exulte,
remonte chez lui et chasse l’infidèle.
    Avec cette nouvelle affaire, il est
certain d’obtenir le divorce pour inconduite. Las, le lendemain, les gendarmes
l’arrêtent dans son lit. Cette fois, il ne se laisse pas conduire aux Baudets
et exige d’être présenté à Lebon.
    Le représentant du peuple le
toise :
    « Ainsi, tu reviens sans
permission pour maltraiter ta femme. C’est inadmissible.
    — J’ai une permission »,
coupe Vidocq en présentant son ordre de mission.
    « Quant à maltraiter ma femme… »
Il lui raconte l’aventure, le séducteur sautant en chemise et fesses au vent
dans le potager et lui l’accueillant à coups de plat de sabre. Le charivari
dans tout le quartier… Lebon rit à perdre haleine et ne s’arrête que lorsque
Vidocq prononce le mot de divorce. À cet instant, il se souvient que Chevalier
est son adjoint et qu’il ne peut accepter de laisser ainsi la sœur de son
collaborateur sans ressources. Reprenant son sérieux, il se plonge dans les
papiers apportés par Vidocq, remplit les renseignements demandés et réexpédie
le tout à Tournai.
    Vidocq, furieux, quitte Arras avant
que la famille Chevalier ne lui impose un sort plus dur. Sur la route, comme il
s’arrête pour étancher sa soif dans une auberge, il retrouve un ancien
camarade, Albert Labbre, monté en grade. Vidocq siffle d’admiration en
contemplant ses épaulettes chamarrées : « Bigre colonel. Ça s’arrose… »
     
    À force de trinquer, ils en viennent
aux confidences. Son ami lui vante son existence. Les logements prestigieux
dans les diverses villes où il cantonne, la solde, les subsistances des bureaux
des armées. Une vie de nabab. Il sourit finement et caressant ses galons finit
par lui souffler : « À toi d’en faire autant ! ». Et il lui
explique la « combine ». La guerre, c’est trop dangereux. Plutôt que
d’être encaserné, il suffit de choisir une armée fictive, la
« Roulante ». Tous les avantages, sans les inconvénients. Un jour
ici, un autre ailleurs. L’aventure plus la liberté. Comme Vidocq le regarde
avec stupeur, il précise :
    « Il suffit d’une fausse
identité. Dans ce monde troublé où les archives sont détruites et les populations
en déplacement, rien de plus facile. Une fois ton faux nom acheté, je
t’indiquerai à qui t’adresser, tu choisis même ton grade. Je me suis décidé
pour lieutenant-colonel. Et demain peut-être général. Pourquoi revenir à
Tournai. Qu’as-tu à y trouver. Viens avec moi. Je te présenterai aux membres de
la bande. À toi la belle vie ! »
    Ne résistant pas à la tentation,
Vidocq accompagne le faux officier à Bruxelles. Au dernier moment, il
« cale », ne se décidant pas à devenir clandestin.
    « Tu préfères être un
déserteur ? À ta guise, si tu te ravises, tu peux me trouver au Café turc,
j’y fais souvent une partie. » Aussi désinvolte que galonné, le
lieutenant-colonel, faisant sauter ses médailles, la main sur son sabre
s’éloigne, suivi avec admiration des yeux par la population féminine qui vaque
sur la grand-place.
    Vidocq s’installe au Café de la
monnaie et tache de faire durer la sienne le plus longtemps possible. À force
d’être désœuvré, il regarde les nombreux joueurs faire leurs parties.
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