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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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1 000
habitants au m 2 . La place manquant depuis des siècles, les maisons
se sont élevées et sont devenues des immeubles de cinq et sept étages qui
assombrissent les rues. On cite la rue de la Vieille-Lanterne où deux hommes
ont peine à se croiser tant elle est étroite. Dans ces ruelles, il y fait
sombre même en plein jour, telle la rue du Cherche-Midi où l’on chercherait en
vain à apercevoir le soleil, d’où son nom.
    Les trottoirs sont inexistants et
dès la moindre averse, des ruisseaux se forment entre les maisons qui sont
autant de sentines puantes. Des planches posées en travers permettent de
traverser à pied sec, à condition de payer son obole au chômeur qui les aura
installées. Le long des murs, de modernes gouttières glissent leurs conduits
jusqu’au sol, au lieu de s’épandre directement, comme en province, par des
dégueuloirs qui inondaient les passants. Les bâtiments ne sont pas en meilleur
état que les rues. On entre à Notre-Dame par une passerelle suspendue. Quant à
la cathédrale elle-même, pour plus de sûreté, les édiles au XVIII e siècle ont déjà fait démolir toutes les gargouilles jusqu’au ras des
murs, de crainte qu’elles ne tombent sur les passants.
    Les Parisiens doivent surtout subir
les voitures et leurs cochers. Une véritable haine existe entre roulants et
piétons. Ils s’insultent et s’écrasent. L’exiguïté des rues n’arrange pas les
choses. Elle étrangle la circulation et maintient les ordures dans ces étroits
passages, parcourues par les fiacres et les charrettes.
    L’odeur infecte s’impose jusqu’à
piquer les yeux. Chaque tour de roue soulève un répugnant fumier noir, dans
lequel les sabots des chevaux pataugent allègrement et, au milieu duquel les
Parisiens circulent de jour comme de nuit. Malgré la boue et les voitures qui
encombrent les rues, tout un petit peuple grouille dans chaque quartier pour
effectuer diverses livraisons.
    On propose tous les produits, la
marchande de quatre saisons comme celle de gâteaux ou celle de boissons, sont
prêtes à gravir les étages pour servir à domicile. Si on en a les moyens, on
peut vivre sans jamais sortir de chez soi, se faisant livrer, ses vêtements, sa
nourriture et jusqu’à sa baignoire. Les habitants, guettent chaque jour l’un
des quinze cents porteurs qui assurent le ravitaillement en eau tirée de la
Seine et dite potable. Une fois chez eux les Parisiens y vivent en ignorant
superbement leurs voisins et surtout les passants dans la rue, sur lesquels ils
déversent leurs immondices. Les procès-verbaux regorgent de plaintes de
promeneurs qui « ont reçu une chaudronnée d’eau et de savon gâtant un
chapeau gris neuf et ses plumes ».
    Un chirurgien se plaint
« qu’allant voir un malade, il s’est fait dépêcher dessus la tête, une
potée d’urine et de matières fécales qui a empuanti tous ses vêtements et taché
jusqu’à ses bas ».
    Car la plus grande modernité côtoie
des habitudes moyenâgeuses. C’est ainsi que si les grands seigneurs et la
famille royale ont des « commodités à l’anglaise », appelées aussi
« commodités hydrauliques », les Parisiens sont restés fidèles, par
force, à la chaise percée. En cas d’urgence les fiacres servent clandestinement
à cet usage, mais gare si le cocher surprend le contrevenant, c’est à coup de
fouet qu’il règle ce différend.
     
    Il n’y a ni quartier riche ni
quartier pauvre mais des étages qui reflètent l’échelle sociale mais à
l’envers : plus on monte l’escalier et plus on la descend. Le premier
étage est réservé aux riches, le second aux gens aisés, le troisième aux
salariés et à partir du quatrième, on ne trouve que des ouvriers. Ils nichent sous
les toits ou se terrent dans les caves. Il est très difficile de se loger, les
hôtels étant à la fois inconfortables et peu nombreux. D’ailleurs, les députés,
obligés de rester dans la capitale, trouvent plus pratique d’habiter chez les
particuliers. Ainsi s’explique la présence de Robespierre chez le menuisier
Duplay, à qui il louait une chambre.
    Le provincial qui débarque à Paris
est ébloui par les devantures des magasins. Toutes sont vitrées, y compris
celles de rôtisseries et des pâtissiers. Ce luxe inouï fait le même effet qu’un
siècle auparavant la galerie des Glaces à Versailles. Parmi les services les
plus modernes, spécifiques de la capitale, les facteurs.
    Le bureau général se
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