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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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ton
nom sur ma fiche. »
    Les prédictions de Beaupré tombent
d’autant plus justes qu’il aide parfois à établir les fameuses listes.
    Au bout de quinze jours, grand
branle-bas de combat dans la prison. Le conventionnel Lebon en personne vient
passer l’inspection.
    Tous les prisonniers, se tiennent au
garde-à-vous, essayant de passer le plus inaperçus possible. Le proconsul,
panaché de tricolore, inspecte les lieux, suivi de ses principaux
collaborateurs. Au moment où ceux-ci passent devant lui sans le voir, Vidocq
reconnaît parmi eux, l’ancien perruquier de son père. Il le salue à
mi-voix : « Citoyen Lantillette !
    — Par exemple. François.
Qu’est-ce tu fais là ?
    — J’ai été arrêté il y a deux
semaines. Je ne sais même pas si mes parents savent que je suis ici. »
    D’un signe, il lui indique qu’il va
s’occuper de lui.
    Joseph Lebon finit son tour de salle
en s’arrêtant devant Vidocq, le regarde d’un air sévère, tout en lui lançant
d’un ton amusé :
    « C’est donc toi le fameux
François. Alors il paraît qu’on singe les aristocrates, on séduit les filles,
on se bat en duel et on dit du mal des sans-culottes. Prends garde car j’en ai
fait raccourcir pour moins. Tu devrais écouter les bons conseils de ta
maman. » Et se tournant vers le concierge :
    « Beaupré, tu laisseras entrer
la mère Vidocq. »
    L’après-midi même, elle est au
parloir et lui apprend que c’est le capitaine qu’il avait giflé et provoqué en
duel qui l’a dénoncé comme dangereux aristocrate. Elle conclut en croisant ses
mains l’une contre l’autre :
    « Tu as eu une chance
formidable.
    — Vraiment ? grimace son
fils.
    — Il a déposé sa dénonciation
auprès d’un nommé Chevalier qu’il connaît bien. Tu étais perdu si par une
chance inouïe, sa sœur Anne-Marie n’avait le béguin pour toi.
    — Qui ça ?
    — Une brune que tu as fait
danser au bal. Elle est intervenue auprès de son frère pour éviter que tu ne
passes en jugement. Elle est venue me trouver à la boutique pour m’avertir. Mon
grand, je crois que tu es sauvé. »
    Le 21 janvier, Vidocq est conduit à
la société patriotique et jure avec conviction « Fidélité à la République,
haine aux tyrans et amour de la Liberté. » Il est relâché.
    Dès sa libération, toute la famille
s’empresse de remercier le citoyen Chevalier. Pendant la visite, Vidocq accorde
tous ses regards à la souriante Anne-Marie.
    Profitant de ce que la ville recrute
de nouveaux bataillons pour repousser l’ennemi, les parents de Vidocq le
proposent comme instructeur. Il a dix-huit ans, une réputation de bretteur et
est bon soldat. Valmy et Jemappes sont les meilleures références possibles. On
l’engage, transformant la fin de sa permission en mission d’instruction.
    Promu sous-lieutenant, Vidocq
s’installe avec sa troupe, dans le village de Sylvestre-Capelle. Les habitants
doivent héberger les soldats. Si tout est prévu pour l’apprentissage des
nouvelles recrues, la nourriture est fonction des hôtes qui les reçoivent.
Vidocq, logé chez le premier magistrat ne partage pas ses repas. Il constate
avec amertume que si celui-ci se fait mitonner des plats copieux, il ne lui
donne que des rations ridicules. Or Vidocq a faim, très faim même et décide
d’écouter son estomac. Il donne ordre au tambour-major de battre la charge sous
les fenêtres du maire. Plus question de repos, ni même de conversation.
Abasourdi, il demande à Vidocq d’intervenir. Ce dernier fait redoubler le vacarme.
Pour plus de sûreté, il envoie même ses élèves s’exercer à l’arrière de la
maison. À chaque protestation, Vidocq répond d’un air innocent qu’il n’entend
rien : « Ventre affamé n’a pas d’oreille. »
     
    Son hôte finit par comprendre et les
conscrits ont enfin droit à une nourriture abondante. L’instruction terminée,
Vidocq retrouve Arras, ses parents, ses amis et Anne-Marie Chevalier. Ils
sortent ensemble, s’amusent, s’aiment… jusqu’au moment où elle lui annonce
qu’elle est enceinte. Haussement d’épaules de Vidocq : « Tu n’es pas
la première », rit-il de bon cœur. Mais Chevalier ne l’entend pas de cette
oreille. Un tel beau-frère ne lui fait pas grand plaisir mais il doit réparer.
Il lui présente un choix très clair : le mariage ou la guillotine.
    Le 8 août 1794 (21 thermidor an II),
le citoyen Vidocq et la citoyenne Anne-Marie sont unis, pour
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