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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine
Autoren: Lindsey Davis
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Hyacinthus. (Je refusais d’être la cible de la réponse cinglante qu’il devait tenir prête.) Je n’ai jamais entendu parler de ton maître Hortensius. Quel est son problème ?
    — Si tu le lui demandais, il te répondrait aucun.
    Les gens parlent souvent par énigmes quand ils désirent s’assurer les services d’un détective. Peu de clients sont capables de demander de but en blanc : Quel est ton tarif pour prouver que ma femme couche avec mon palefrenier ?
    — Alors pourquoi t’a-t-il envoyé chez moi ? demandai-je patiemment.
    — C’est son entourage qui m’a envoyé, précisa Hyacinthus. Lui n’a pas la moindre idée que je me trouve ici.
    Tout de suite convaincu qu’il y avait beaucoup de deniers en jeu, je lui fis signe de prendre place sur mon banc. L’odeur de l’argent me redonne toujours de l’énergie.
    — Merci, Falco, c’est très généreux de ta part.
    Il apparaissait évident que Hyacinthus s’imaginait que mon invitation à s’asseoir incluait le partage de ma jarre de vin. À mon grand ennui, il repassa à l’intérieur où il s’empara d’un gobelet. Tout en s’installant confortablement sous ma pergola recouverte de rosiers, il demanda :
    — C’est là ton idée de l’endroit idéal pour interroger les clients ?
    — Mes clients se laissent impressionner facilement.
    — Ça pue ! Mais c’est peut-être l’une des planques que tu as dans Rome ?
    — Tu as raison. C’est quelque chose dans ce goût-là.
    — C’est la seule adresse qu’on a trouvée.
    C’était malheureusement la seule adresse que j’avais. Il essaya le vin, qu’il faillit recracher.
    —  Parnassus !
    — Un cadeau d’un client reconnaissant. Pas assez reconnaissant, je l’avoue !
    Je me resservis néanmoins et en profitai pour reposer la jarre hors de sa portée. Il m’observait avec attention. Mon laisser-aller le rendait visiblement pensif, pour dire le moins. Le monde est plein d’idiots aux cheveux raides, persuadés que les frisés qui leur sourient sont nuls en affaires.
    — Je trouve ici tout ce dont j’ai besoin, insistai-je.
    Ma déclaration impliquait que pour pouvoir subsister dans ces conditions sordides, j’étais forcément plus coriace que j’en avais l’air.
    — Les gens que j’ai envie de voir savent où me trouver. Ceux que je cherche à éviter sont rebutés par toutes ces marches… Écoute, Hyacinthus, comme je ne distribue pas de prospectus pour vanter mes services, je vais te dire ce que je peux faire : en résumé, je rassemble des renseignements d’ordre domestique.
    — Divorce ? traduisit-il avec un large sourire.
    — Correct ! Je mène aussi des investigations sur de possibles gendres, pour le compte de pères inquiets. Je m’assure que les legs consentis à des héritiers potentiels ne sont pas inférieurs aux dettes cachées. J’effectue des démarches pour des avocats qui recherchent un supplément de preuves, et il m’arrive d’être cité comme témoin devant la cour. Grâce à mes contacts dans les salles des ventes, je suis spécialiste de la récupération d’œuvres d’art volées. Je refuse de m’occuper des gens qui se livrent à la fraude fiscale, ou de recouvrer les dettes. Je ne truque jamais de combats de gladiateurs.
    — Tu as peur ?
    — J’ai du bon sens.
    — Nous aurons besoin de références.
    — Et moi aussi ! Je ne traite que des affaires légales.
    — Quel est ton tarif, Falco ?
    — Il varie en fonction de ce qu’on me demande de faire. Un forfait, plus le remboursement des dépenses journalières. Et la seule garantie que j’offre, c’est la promesse de faire de mon mieux.
    — Et tu fais quoi pour le palais ? demanda soudainement Hyacinthus.
    — Je ne travaille pas pour le palais en ce moment. (J’essayai de donner l’impression de dévoiler un secret important, et le résultat parut à la hauteur de mes espérances.) C’est la raison qui t’a poussé à t’adresser à moi ?
    — Ceux qui m’envoient pensent qu’un homme du palais peut se passer de recommandations.
    — S’ils retiennent mes services, je ferai du bon travail et je saurai être discret. Alors, Hyacinthus, sommes-nous en affaire ?
    — Je dois t’inviter à la maison. C’est là-bas qu’on te mettra au courant de ce qu’on attend de toi.
    De toute façon, j’avais déjà l’intention d’y aller : j’aime bien jauger les gens qui vont me payer.
    — Alors, on va où ?
    — Dans le
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