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Serge Fiori : s'enlever du chemin

Serge Fiori : s'enlever du chemin

Titel: Serge Fiori : s'enlever du chemin
Autoren: Louise Thériault
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Mais Hélène, ça ne la dérange pas, elle est pareille   !   »
    Il faut ajouter qu’auprès de Serge, Hélène ne se sent pas
jugée   ; elle se sait belle, intelligente et acceptée telle qu’elle est. Au besoin, elle trouve tout de même refuge dans sa
bulle qui la soustrait au regard des autres. Hélène peut se
lever au milieu d’un repas et se retirer dans son espace,
sans rien dire ou expliquer   : elle s’efface discrètement. Au
cours des premiers mois de leur relation, le couple se rencontre à l’hôtel, ou encore à mon appartement, que je leur
prête à l’occasion.
    Hélène, tout comme Serge, est une boulimique de musique. Pas une semaine ne s’écoule sans qu’elle achète trois
ou quatre CD qu’elle écoute avec son amoureux le weekend venu, quand elle vient à Longueuil pour le rencontrer
et partager sa fin de semaine. Ils écoutent de la musique
sans interruption, des nuits durant. Elle partage aussi avec
Fiori l’amour de l’art et de la culture, ce qui les rapproche
davantage. Toutes les occasions où ils sont ensemble, à
Montréal, Québec, Longueuil ou au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ils assistent à des dizaines de spectacles   : musique,
théâtre, danse.
    Hélène se bute aux obsessions de son nouvel amoureux
en ce qui concerne le sommeil   : ce dernier éprouve une
hantise profonde de ne pas dormir ses huit heures d’affilée. S’il n’a sommeillé que sept heures et quart il se prétend
fatigué, épuisé, et s’annonce incapable de fonctionner.
Il l’appelle chez elle, ces matins-là, et se plaint d’avoir eu
une nuit écourtée qui l’a laissé exténué. Cette lubie amuse beaucoup Hélène et elle se moque gentiment de son
amoureux. Le cycle de sommeil de Serge engendre parfois des décalages avec lesquels elle apprend à composer   :
puisqu’il se lève vers quatre heures de l’après-midi, elle ne
peut jouir de sa présence que durant la soirée et la nuit   ; de
quatre heures de l’après-midi à quatre heures du matin,
ils discutent, visionnent des films, écoutent de la musique, alors que Serge sirote lentement sa demi-bouteille de
rhum. Mais cela ne constitue pas un frein à leur relation et
Hélène s’attache de plus en plus solidement à l’artiste, qui
éprouve les mêmes sentiments à son égard.
    Au moment de leur rencontre, Hélène s’abstient de
consommer de l’alcool depuis plus de dix ans et Serge traverse une période où il boit beaucoup, mais cette situation
ne la dérange nullement   : elle prend un grand plaisir à lui
préparer ses «   drinks   » qu’elle mesure toutefois scrupuleusement. Lorsqu’elle a fait part à sa famille de sa récente
rencontre avec son idole de jeunesse et qu’elle leur a confié
qu’elle en était amoureuse, tous se sont inquiétés pour
elle   : la dernière fois qu’ils avaient vu Fiori, c’était à l’entrevue qu’il avait accordée aux Francs-tireurs, à Télé-Québec,
au cours de laquelle il avait bu près de deux bouteilles de
vin   ! Pourvu qu’Hélène soit solide dans sa sobriété, ont-ils
pensé.
    C’est sur Facebook, dont Hélène découvre les possibilités en même temps que Fiori, que le couple s’éclate le plus
et s’ouvre au monde   : il y découvre une tribune qui lui permet de manifester talent et humour. Tous les ingrédients
sont réunis pour investir la toile et s’amuser. Serge et Hélène créent ensemble une sorte de journal, qu’ils partagent
avec des milliers d’abonnés qui les lisent religieusement   :
le document s’intitule Le journal de Bulle et Sergey , des surnoms qu’ils se sont attribués dès leur première rencontre
dans l’hôtel de Longueuil, au cours de laquelle ils se sont
tout de suite reconnus dans leur côté gaffeur. Dans le cadre de ce journal, suivi de près par un public avide (ils recueillent parfois des centaines de commentaires après une
publication   !), ils relatent, le plus souvent par la voix d’Hélène, les menus incidents du quotidien, évoquent leur relation, commentent les spectacles auxquels ils ont assisté,
mais s’amusent surtout à mettre en valeur le côté gaffeur de
chacun, et celui de Serge en particulier. Ainsi, on peut y lire   :
    «   Cher journal, je ne sais pas si les Italiens mangent tous
leurs pâtes de la même façon… Sergey, lui, a une bien drôle
de façon de le faire... Tout d’abord, il s’habille avec des vêtements pâles, coupe ses spaghettis en tout petits
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