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Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Titel: Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
Autoren: Henry Rouy
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représentant la collectivité des habitants et pour le ravitaillement, et pour l’imposition de guerre.
    Enfin, le Conseil promit expressément, pour la Ville, de dégager le débiteur principal et ses cautions en se substituant à eux purement et simplement, dès que les circonstances mettraient Sedan à même de s’alléger en remplissant les formalités administratives d’usage, de façon à ce qu’en dernière analyse, le débiteur principal et ses garants — dont la présente intervention était pure obligeance, ne subissent aucun préjudice de quelque nature ou de quelque importance que ce pût être.

    Dès le début de la semaine suivante, le maire était saisi, par l’Inspection d’Etape de Rethel d’une autre grosse communication se rattachant à cette imposition de 141.000 francs, et il en faisait part ainsi, le 29 janvier, à ses collègues :
    « La contribution, versée par les Sedanais, comprenait, tout compte arrêté, des titres, actions ou obligations déposées en nantissement pour une valeur de 221.000 francs, et le surplus en espèces.
    « Maintenant l’autorité allemande, malgré un traité signé des deux parties contractantes , veut impérativement que notre ville verse la totalité, c’est-à-dire 221.000 francs en numéraire.
    « Il y a lieu d’être surpris, ajoutait le maire, de la modification apportée à un contrat qui devait exister au moins six mois ( 19 ), et j’ai expliqué au délégué de l’Inspection de Rethel toutes les garanties valables et indéniables que présentaient pourtant toutes les valeurs déposées... »
     
    Après examen, le délégué avait rappelé qu’à la date du 5 février 1915, une 3 me contribution de 141.000 francs incombait encore à Sedan, et il avait proposé, eu égard aux difficultés de négocier des titres, d’abandonner sur cette 3 me imposition 41.000 francs, ce qui réduisait la somme entière à verser par la ville, au 15 février 1915, à 321.000 francs ( 2 ).
    Le maire compléta encore son exposé au Conseil, puis le pria de délibérer : l’assemblée communale reconnut que M. Grandpierre avait agi pour le mieux dans ces pourparlers, décida le versement de la somme exigée de 321.000 francs et conféra pouvoirs, à cet effet, à M. le Maire.

    Cette pénible affaire n’était pas terminée : elle revint sur le tapis un mois plus tard.
    Le 6 février, au cours d’une nouvelle entrevue, M. Grandpierre expliquait au même officier supérieur délégué que Sedan s’efforcerait d’être en mesure de satisfaire à la proposition du 27 janvier ; il demandait, en échange, l’assurance qu’aucun nouvel impôt de guerre ne frapperait la commune dans l’avenir...
    Mais reproduisons ici le compte rendu officiel de la séance du 27 février 1915 : il consacre le souvenir précis de cette affaire, et il doit passer à la postérité comme un fait pouvant rivaliser avec les plus frappants exemples de la foi punique ; il faut le lire attentivement :
    « Mon interlocuteur, dit le maire à ses collègues, mon interlocuteur m’objecta qu’un tel engagement ne pouvait être pris par l’autorité militaire allemande, qu’il serait d’ailleurs fort difficile, sinon impossible, d’en assurer l’exécution. Puis il ajouta que la proposition par lui présentée le 27 janvier devenait maintenant une injonction notifiée ferme à la ville de payer 264.000 marks pour le 15 février prochain.
    « Toutes les démarches furent faites aussitôt pour pouvoir donner satisfaction. Plusieurs demandes furent adressées, en temps voulu, à la Commandanture à l’effet d’obtenir pour M. Jacques, directeur de la Société Générale, notre dévoué mandataire; le sauf-conduit nécessaire et indispensable pour se rendre auprès de la Banque internationale de Luxembourg. L’autorisation ne lui fut donnée que le 11 février, délai manifestement et matériellement insuffisant, ainsi que la Banque internationale de Luxembourg l’a certifié elle-même par écrit.
    « Bien qu’informé de ce fait, l’autorité allemande n’en persista pas moins dans ses exigences, et fit savoir qu’en raison du retard apporté c’était, non plus la somme de 321.960 fr. 35 qu’elle exigeait, mais le surplus, c’est-à-dire les 41.000 francs qu’auparavant elle avait consenti à abandonner, ainsi qu’il a été expliqué dans la délibération sus-rappelée du 29 janvier 1915.
    « Devant cette nouvelle mise en demeure et pour défendre en tous points les
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