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Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Titel: Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
Autoren: Henry Rouy
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CHAPITRE PREMIER

    CONSEIL MUNICIPAL
     
    1 er Août 1914. — 22 Octobre 1918.
    I
    Le Samedi 1 er août, à sept heures du soir, le conseil municipal tenait séance publique.
    Quatorze conseillers seulement se trouvaient réunis sous la présidence du maire, M. Frédéric Bacot ; plusieurs de leurs collègues venaient d’être mobilisés.
    Aussi, la première parole du maire fut pour excuser leur absence et leur envoyer un souvenir ému.
     
    La gravité exceptionnelle des circonstances commande de ne traiter que des affaires urgentes ; et, quand divers secours extraordinaires ( 1 ) sont votés aux familles qui vont se voir dans la nécessité par suite de la mobilisation ; — quand le compte administratif du maire et le compte de gestion du receveur municipal pour l’exercice 1913 sont approuvés ; — quand le budget de 1914 est adopté, et qu’il est, enfin, statué sur diverses demandes d’assistance à des familles nombreuses, le maire, M. F. Bacot, appelé par le devoir à la frontière, adresse ses adieux au conseil et remet à M. A. Grandpierre, premier adjoint, les destinées de la ville de Sedan. — Les deux adjoints ( 2 ), et les douze conseillers présents ( 3 ) serrent la main au maire qui lève la séance.

    Quelques jours après, le 13 août, l’assemblée communale entend la lecture d’une lettre préfectorale demandant au conseil de prendre sans retard les mesures suivantes afin d’assurer la rentrée et le battage des moissons et de sauvegarder les récoltes futures :
    1° Faire l’inventaire de la main-d’œuvre agricole et industrielle existant dans chaque commune, et susceptible d’être employée aux travaux agricoles. (Ceci désignait les hommes non-mobilisés, les femmes et même les enfants) ;
    2° Répartir cette main-d’œuvre sur le territoire de la commune, de manière à préserver les récoltes de tous les administrés, et, en première ligne, les récoltes de ceux qui sont à la frontière ;
    3° Rechercher, avec les propriétaires de machines de culture, le moyen d’utiliser ces machines sur le plus grand nombre de terres possible ;
    4° Faire voter, au besoin, par le conseil municipal les crédits nécessaires.
     
    Le préfet signalait un mode louable adopté par certaines communes, à savoir : l’organisation d’un service de « bons de vivres » ,délivrés en nature aux habitants dénués de ressources ; et, comme moyen pratique, le dressement par le bureau de bienfaisance de la liste des personnes indigentes ou momentanément nécessiteuses, auxquelles seraient remis, au fur et à mesure des besoins, des bons leur permettant de se procurer chez les commerçants les denrées indispensables. Signés par l’administrateur, revêtus d’un cachet d’authenticité, ces bons serviraient de pièces justificatives aux fournisseurs pour obtenir le paiement de leurs marchandises, soit après la guerre, soit avant si les finances de la commune, toutefois, rendent la chose possible.
    Ces dispositions semblaient bonnes ; mais pour Sedan même les travaux agricoles étaient en pleine activité ; la main-d’œuvre s’était bien organisée ; et, grâce au concours de tous, la moisson serait terminée, les blés se trouveraient entièrement rentrés, et les avoines fauchées aussitôt.
     
    Le 20 août, c’était la date ultime, la veille de redoutables événements !
    M. Vautelet déclarait qu’à elle seule la section du Fond-de-Givonne serait en mesure de garantir 700 à 800 quintaux de blé ; — quant aux subsides, ils étaient assurés aux malheureux par les œuvres communales, le bureau de bienfaisance et les sociétés privées, (notamment les fournaux économiques).

    C’était la dernière fois que le conseil devait siéger avant l’occupation ennemie ; toutes ces mesures, toutes ces prévisions allaient devenir illusoires !
    II
    Bien des indices révélaient depuis plusieurs jours une inquiétante situation : aux beaux et bien entraînés régiments des premiers temps avaient succédé les troupes fatiguées de l’ouest et du midi ; le stationnement, téméraire et prolongé d’une nombreuse artillerie, à découvert , dans la prairie avait paru accuser une certaine indécision, un certain « flottement ». Puis les échos de la canonnade se rapprochaient ; dès le dimanche 23 août, les rumeurs préoccupantes s’accentuaient, et bientôt nous arrivaient les épaves de la défaite de Maissin... Allions-nous revivre, date pour date, les anniversaires de
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