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Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Titel: Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
Autoren: Henry Rouy
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Beaumont et des revers qui suivirent ?...

    Après la violation inique de la Belgique ( 4 ) la bourrasque fond, en effet, le mardi 25 août sur Sedan , où les Uhlans, dévalant de Fond-de-Givonne, pénètrent subitement vers huit heures et demie du matin ; on se fusille un peu partout, et les premiers éclaireurs ennemis qui se sont avancés jusqu’au Tribunal, paient chèrement leur audace : un fantassin, merveilleux tireur, les abat tous les trois ( 5 ).
     
    Raconter ces journées des 25, 26, 27 août, n’est pas dans notre plan, et ce récit sortirait de notre compétence. Ce fut l’héroïque et très utile résistance d’une de nos divisions contre trois divisions allemandes, sur les hauteurs déjà célèbres de la Marfée.

    Les gestes militaires du 23 au 28 de ce mois sont résumés d’une façon extrêmement courte, mais précise, dans la deuxième livraison de la brochure allemande : « Der grosse Krieg » :
     
    « L’armée du grand duc Albert de Wurtemberg, y lisons-nous, — armée qui s’avance à droite et à gauche de Neufchâteau ( 6 ) — a complètement battu, le 23 août, une armée française qui avait franchi la Semois. De nombreuses pièces de canon, des objets de campagne et des prisonniers, parmi lesquels plusieurs généraux, sont tombés entre nos mains. »
     
    A la date du 27, le grand-quartier-général allemand disait :
    « L’armée du duc Albert de Wurtemberg a poursuivi l’ennemi vaincu au delà de la Semois et a traversé la Meuse. »
     
    Ainsi, ce que nous pensions devoir s’appeler peut-être une seconde Bataille de Sedan est consigné en quelques lignes, qui montrent que ces engagements furent, en réalité, un ensemble ou une succession de mouvements dont « l’aboutissement » est encore indiqué dans cette simple mention du même grand-quartier, en date du 28 août :
    « Au sud-est de Mézières, nos troupes ont traversé la Meuse sur un large pont après des combats ininterrompus ( 7 ). »
    Et, de fait, les Allemands purent croire alors au succès de « l’attaque brusquée, foudroyante » : dans les premiers jours de septembre — cinq semaines après la déclaration de guerre ! — ils étaient à Meaux !...
    C’était 1870 qui recommençait.
    Dans de bien autres proportions que quarante-cinq ans plus tôt, d’horribles drames couvraient déjà notre France de décombres et de morts.
    Heureusement la victoire de Châlons , (d’autres la nomment : de la Marne ) fera reculer l’étranger, alors qu’il se trouvait déjà à moins de 40 kilomètres de Paris ; mais nous devions demeurer prisonniers dans les Ardennes, opprimés par l’envahisseur, sevrés de toutes nouvelles !... Le sang coulerait à flots ; les blessés afflueraient à Sedan ; et, à la pensée que, de l’autre côté , il en était fatalement de même, nous compatirions profondément aux douleurs de tous ceux que les fureurs des batailles meurtriraient dans leurs plus chères affections ! Malgré le silence dont on voudra nous envelopper sur toutes choses, il se glissera, en effet, assez de lumière dans notre prison, et la vérité s’y fera suffisamment jour pour que nous sachions, à n’en point douter, l’accomplissement d’hécatombes humaines, telles qu’on n’en vit jamais !
    Reconnaissons ici qu’en dépit de « l’encerclement » où ils étaient tenus, les Sedanais — à quelques exceptions près — gardèrent une robuste confiance ; jamais (la suite de notre récit en fait foi dans le premier volume de cette douloureuse histoire) jamais ils ne doutèrent du succès final pour la France, à ce point qu’ils lisaient, avec une sceptique curiosité, les dépêches affichées à la commandanture. Ils gardaient au cœur une indéfectible espérance.

    Aux journées angoissantes des 25 et 26 août allaient en succéder bien d’autres, très dures et très amères ( 8 ) !!
    M. Grandpierre était, le soir du mercredi 26 août, sous le péristyle de l’Hôtel de ville lorsqu’une automobile, arrivant à grande allure, s’arrête devant lui : un officier allemand en descend et demande : « Monsieur le Maire ? » — « C’est moi - même. » répond M. Grandpierre.
    L’officier exige la livraison immédiate de six tonnes d’avoine : — « Vous n’ignorez point, réplique le maire, qu’une partie considérable de l’armée française a passé avant vous, et je doute fort que l’on puisse y trouver ce que vous réclamez. Peut-être y aurait-il quelque chose aux
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