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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ?
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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greniers des maisons urbaines, équipées de conduits emportant leur contenu dans des fosses, que l’on assainissait régulièrement avec des cendres de bois. En 1531, une ordonnance royale obligea tout propriétaire d’immeuble parisien à munir sa maison d’une « fosse a rettraict », cela sans trop se choquer, il est vrai, quelque temps plus tard de voir nos maîtres Fifi s’en aller directement jeter le fruit de leur collecte dans les eaux de la Seine.
    Il n’empêche qu’à la veille de la Révolution, le Parisien Louis-Sébastien Mercier envie les paysans qui se soulagent à l’air libre, derrière une haie ou un mur, quand il fait beau, sinon à l’étable ou à l’écurie. La chasse d’eau n’arrivera qu’avec l’eau courante.
    De la « chaise d’affaires » au Jules
     
    Connu dès l’Antiquité, le vas necessarium avait souvent été un objet de snobisme. Jean Feixas rapporte que Cicéron se moquait des nouveaux riches ne voulant se servir que de vases en bronze de Corinthe, que celui de la belle Gabrielle d’Estrées était en argent massif, et que Mazarin en possédait plusieurs, dont un en verre…
    Au fil des siècles, le nom de ce « pot à pisser » va beaucoup varier : surnommé au XVII e siècle, sans que l’on sache très bien pourquoi, un Bourdabue, nom du fameux jésuite qui prêchait à la cour du Roi-Soleil (on a dit que ses sermons étaient trop longs !), il sera ensuite baptisé Thomas au temps de Vidocq, avant que les soldats du Second Empire ne l’appellent à leur tour Jules. Mais on en arriva bientôt aux cabinets « clos » à l’origine du closet anglais, qui selon un effet boomerang classique dans l’histoire des langues, nous étaient, dès la Restauration, revenus d’outre-Manche sous notre moderne appellation de water-closet.
    Cependant, dès l’époque de Louis XI, on avait connu une installation plus sophistiquée, que l’on avait nommée chaise de retrait ou chaise d’affaires. Garnie de velours de Damas et parfois rehaussée d’armoiries ou de décors peints, elle n’en était pas moins « percée » et cachait un bassin d’aisances, parfois émaillé.
    Si ces « garde-robes » ont trouvé leur place dans les grandes maisons, les voyages aux Pays-Bas – comme on appelait volontiers ces passages aux « petits coins » ou à ce qui en tenait lieu – se faisaient néanmoins encore essentiellement en plein air ou dans les endroits retirés, ruelles et impasses, souvent baptisées « rue des Basses-Fesses », et ce n’est que très lentement qu’apparaîtront des installations publiques, Paris voyant des « barils d’aisance », disposés aux coins de ses rues à partir de 1771.
    Et le PQ ? Selon Jean Feixas, les Grecs se seraient torchés avec des cailloux, de préférence bien raboteux plutôt que trop lisses. Louis XI faisait acheter à cette fin de l’étoupe de lin. Si Richelieu avait préféré la rudesse du chanvre, le poète Scarron, premier mari de Mme de Maintenon, utilisait le son. La même Mme de Maintenon se servait, elle, de coupons de laine de mérinos, alors que Mme du Barry donnait dans la dentelle. Le papier hygiénique, lorsqu’il sera inventé aux États-Unis en 1857, mettra une bonne trentaine d’années à arriver en France…
    Quand on courait après l’eau non-courante,
et que l’on se parfumait à « l’eau de pucelle »
    Faute d’être courante, l’eau que l’on consomme est rare et, sinon chère, lourde lorsque l’on doit aller la puiser à la source ou la ramener de la fontaine. Cosette, tout comme les Aveyronnais qui se sont approprié le monopole de sa livraison, à Paris, peut en témoigner.
    Cette eau est à ce point lourde qu’elle est, aussi longtemps que faire se peut, conservée dans des baquets et des fontaines, économisée et réutilisée, pour la lessive, la vaisselle et les ablutions. Nos ancêtres ont l’habitude de ne pas en abuser, et lorsqu’elle arrivera sur les éviers, dans le courant du XX e siècle, ils ne risqueront pas de laisser le robinet ouvert !
    Mais en fait, en abusait-on ?
    Le Moyen Âge avait été, dans une certaine mesure et à l’intérieur d’une certaine sphère, un siècle du beau et du propre. Même si de telles pratiques étaient généralement désapprouvées par la morale religieuse, les femmes des classes dominantes usaient volontiers d’onguents, de graisses, de fards rouges pour le visage et de pâtes épilatoires.
    Peu à peu, les
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