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Qui étaient nos ancêtres ?

Qui étaient nos ancêtres ?

Titel: Qui étaient nos ancêtres ?
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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le bon roi Henri IV, ont bien du mal à venir à bout. À la belle saison, les Parisiennes qui doivent mettre le nez dans la rue préfèrent se munir d’un bouquet de fleurs à respirer, et l’on dit que c’est pour échapper à cette pestilence que la duchesse d’Angoulême, mère de François I er , décida de quitter l’hôtel des Tournelles pour gagner un quartier excentré et y fixer sa résidence dans une nouvelle demeure, qui deviendra le palais des Tuileries.
    Les rues de la capitale sont de véritables cloaques où, faute d’égout, on pratique le « tout à la rue », n’hésitant pas à jeter par une fenêtre, à toute heure et sans le moindre scrupule, ordures et excréments. On se contente, pour prévenir, de crier « à l’eau ! » avant de déverser son pot de chambre. Et quiconque va par les rues risque de faire cette fâcheuse expérience qui n’épargne personne. Nombre de hauts personnages en ont été victimes, à commencer par Saint Louis, qui reçut, en se rendant à mâtines à l’église des Cordeliers, le pot d’un « estudiant » sur le crâne. Dans sa mansuétude, le saint roi fit accorder une prébende au fautif, pour qu’il ne soit plus obligé « de se relever à cette heure pour estudier ».
    Mais n’oublions pas non plus qu’à Carcassonne, comme à Reims et à Sedan, l’urine est aussi précieusement recueillie, dans des tonneaux disposés dans les rues, pour être ensuite utilisée dans certains ateliers où l’on travaille la laine…
    M. Lapisse et Mlle Lacrotte :
mais comment peut-on se nommer ainsi ?
     
    « Mlle de Lacrotte vient d’épouser M. le comte de Montcuq, elle s’appelle donc Lacrotte-de Montcuq. On dit que le jeune époux à l’intention de demander au roi de changer son nom en Cumont, faveur qu’une autre branche de sa famille a déjà obtenue de la Cour… », tel est le texte qu’a pu relever, dans un journal de son époque, le chroniqueur Rodolphe Apponyi, tout comme on pouvait trouver, dans les années 30, et dans les pages du très chic et aristocratique Bottin Mondain, l’adresse d’une dame Cosnard des Closets, née de Vathaire, domiciliée à Paris, rue de la Planche…
    Autant de patronymes qui jouent aujourd’hui des tours, après avoir été, le plus souvent, parfaitement inoffensifs à leur origine, comme la plupart des noms de ce type, le patronyme vosgien Hanus n’étant par exemple qu’un diminutif de Johannus, forme savante et latine de Jehan et Jean.
    Lacrotte, avec ou sans particule, était en fait un nom de lieu bien classique où l’on avait une grotte (à l’origine une cropte , selon le latin crypta). Montcuq (d’où des Demoncul[d]) et Cuq étaient les noms de fermes construites sur ou près de sommets pointus.
    À un tout autre niveau, des noms de famille comme Vachier, Fauchier ou Pourchier, ne sont que les équivalents provençaux des Vacher, Faucher (= faucheurs) et Porcher d’ailleurs. D’autres comme Chigros, Chirouge ou Chibois avaient été construits autour de l’ancienne racine prélatine, désignant un rocher, une pierre, ici grosse, là rouge et ailleurs près d’un bois… Même Lapisse tirait son nom de celui d’un domaine, arrosé, il est vrai, par une pisse, autrement dit un petit ruisseau, un ru, à l’étymologie clairement allusive.
    La liste de tels noms serait longue, et plutôt que de la dresser, je proposerai ce curieux mais tout à fait authentique enchaînement d’alliances entre familles : « Vers 1480, Catherine Grosseix, dame de Beaudéduit, épousa Léonet de Royère, baron de Brignac. Leur arrière-petit-fils, Jean de Villelune, épousa en 1588 Jeanne Boyol, dame de Montcocut (à Ambazac, en Haute-Vienne). L’un de leurs descendants, Marc-Antoine de Cumont, seigneur de Charmelœil et de Pansacré, se trouvait quant à lui le petit-fils d’une Suzanne Beau-poil, ce qui ne l’empêchera pas, en 1820, d’épouser Mlle de La Taste. »
    Caca, pipi , popo : « tout à la rue »
ou « tout à la Seine »
    Le décor d’autrefois est universellement sale. Les ruelles des villages sont tout aussi peu ragoûtantes que celles des villes, et dans les cours des fermes, le fumier avoisine souvent le puits et le seuil de la porte. Au décès, vers 1750, d’un laboureur de Nonhigny, en Lorraine, l’inventaire dressé par le notaire fait état d’un tas de fumier, représentant une cinquantaine de voitures et qui constitue à n’en pas douter une vraie
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