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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger
Autoren: Yves Bigot
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autres. C’est en pensant à cela que je me suis attaché à tenter de lui rendre justice, sans complaisance, sans masochisme non plus, en essayant dechasser les mythes bon marché, la fiction entretenue, d’écarter les rumeurs, ne pas rapporter les ragots et les médisances, pour mettre en valeur les véritables qualités humaines et musicales des différents acteurs de cette histoire, plus riches et méritantes dans la difficulté, la souffrance, le malheur, la trahison, la maladie et la folie qu’elles ne le seraient dans le regard teinté de rose d’une hagiographie qui n’aurait pas été digne de la sincérité, la rigueur et l’exigence que Michel Berger appliquait à son propre travail. C’est certainement pour cela qu’il apparaît chaque jour qui passe un peu plus essentiel à la musique made in France .

    Comme beaucoup de ceux que j’ai rencontrés récemment et qui l’ont aimé, je n’appartiens à aucun clan. Les guerres de succession, les procès en légitimité, même d’intention, intentés depuis son trépas, les menaces, les fatwas, auraient déchiré Michel, l’auraient affligé. Ils mériteraient, à leur tour, une minute de silence.

La camomille
    Ça n’est rien de dire que Michel-Jean Hamburger n’est pas né, ce 28 novembre 1947, jour de pleine lune, dans une cabane de bois sous le soleil sans merci du Mississippi, au sein d’une famille nombreuse de ramasseurs de coton paupérisée, pas plus que dans un deux-pièces sans eau ni chauffage d’un immeuble partiellement détruit par les bombardements chez un chauffeur de bus alcoolique et une assistante infirmière souffre-douleur des faubourgs démunis de Liverpool.
    Ce n’est pas de sa faute, et personne ne saurait le lui reprocher. Cela le rapproche plus de Peter Gabriel et de David Gilmour (comme des autres membres de Genesis et de Pink Floyd), de Randy Newman, de James Taylor et de Carly Simon, que d’Elvis Presley, des Beatles ou de Bob Dylan, sans parler de sa première idole, Ray Charles, devenu aveugle en raison d’un glaucome développé à cinq ans après avoir vu son petit frère se noyer dans la bassine qui leur servait de salle de bains.
    Bien au contraire, dans cet immédiat après-guerre, son sort est tout ce qu’il y a de plus enviable.
    Son père, l’estimé professeur Jean Hamburger (à prononcer « Amburgé ») est un très brillant médecin des hôpitaux, professeur agrégé qui, à trente-huit ans, a déjà publié trois ouvrages : Les Migraines (avec sonmaître, le petit-fils de Louis Pasteur, Louis Pasteur Vallery-Radot, Éditions Masson, 1935), Physiologie de l’innervation (Masson, 1936), Petite Encyclopédie médicale (Flammarion, 1942). C’est un humaniste, fasciné par les arts et la bonne société, extrêmement intelligent, ambitieux, sociable bien que très réservé, froid derrière ses lunettes, prussien, qui consacre tout son temps à sa carrière en plein essor. Un papa qui n’est jamais là, absent, qu’on attend. Troisième d’un lit de sept enfants, né à Paris le 15 juillet 1909, il est issu d’une famille d’antiquaires hollandais, amstellodamois (la capitale néerlandaise comprend une communauté juive très importante), et a perdu ses parents à dix-huit ans. Abraham Hamburger, grand-père de Michel, découvre sa femme, Marguerite Marix, morte au réveil, et la suivra quelques mois plus tard, disparitions aussi soudaines que non expliquées, sinon élucidées, qui ont sans doute cryogénisé le futur académicien.
    Jean Hamburger épouse la concertiste Annette Haas, élève de Marguerite Long au Conservatoire, spécialisée dans les répertoires de Mozart, Chopin et Mendelssohn, soliste des Concerts Colonne et des Concerts Pasdeloup, répétitrice, entre autres, de la très populaire cantatrice Mady Mesplé et de la « Bardot de l’opéra », Jane Rhodes. Elle est la fille de Robert Haas, horloger-bijoutier suisse qui tient boutique à Genève, face au jet d’eau, 5, quai du Mont-Blanc (Haas, Neveux et C ie , qui a succédé à l’Ancienne Manufacture des montres Haas fondée en 1848 par Leopold et Benjamin Haas, inventeurs de la montre plate), mais surtout violoniste sorti du Conservatoire où il se passionne pour Wagner. À Paris, ses créations, montres, pendules et chronomètres, se négocient au 7, rue Scribe, puis au 104, boulevard de Sébastopol, mais, surtout, il composeun opéra donné à l’Opéra Comique où Colette, dans sa période artiste de music-hall,
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