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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger
Autoren: Yves Bigot
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aimiez ? », « Que vous vous intéressiez à elle ou moi ? », « Pour que vous ne m’ignoriez plus ?… »
    Mais, rien, sans doute.
    C’est que je ne détestais particulièrement personne. Je m’occupais juste de certains, par penchant, comme de certains genres, parfois passionnément ; et de certains non. Question de culture, d’affinités… La bonne variété télé par exemple, pas trop ; la ritournelle sentimentale propre sur elle, bons sentiments, hmm. Je n’y étais pour rien, ni personne – d’eux deux ; non plus que de tels autres au même rayon – n’importe les noms, d’autant que les mêmes changent de statut, out puis in ; voir Gainsbourg I er , Raphaël…
    La suite, donc, tourne court. Faute d’enjeu, comme de combattants. Moi in petto , cerné, « Bah blabla,c’est ça, gn-gn… » – et ensemble touché de l’affabilité spatio-temporelle. Eux civils, si déplacés, dans leur attention à peine appuyée, quand ils auraient pu faire poliment mine de rien et ainsi me laisser les ignorer…
    Fin de la visitation. Puis le tempo cardiopop du pianiste et de la groupie française casse, au pont, un néo « fou chantant » meets Michel Legrand, entraînant en vain. Tant tout s’en va. Rideau au filet.
    Longtemps après, je réécoute, céans, Mademoiselle Chang (et pas « Chen » ou « Tcheng », tiens-tiens-tiens…) : pas si fortiche. Passons. La scansion y est, la voix jappée jap (chinée ?), la frappe à pompe. Et ce mémoire qui s’ouvre, en chambre d’écho, orchestré à grands traits, nuit après nuit, par l’ami actif Yves (« hyperact Yves ? »), en session de restauration médium rock, est assez épatant – d’attentions, d’érudition pop, de sérieux chartiste, de fantaisie mêlé. S’il n’existait pas, il faudrait inventer Quelque chose en nous de Michel Berger .
    L’eau des bassins de la nuit claire à la fontaine, de nos vapeurs de minuit hors chant, n’a aucune raison de s’être asséchée avec les bulles de champ’ rosé – tels les draps de la féerique Béatrice à la vie foutue en l’air in extremis –, la mousse d’avoir cessé de cascader, la balle du dernier smash lifté du Little Stevie Dylan yéyé de Ramatuelle de retomber en amorti…
    L’auteur de la biographie de sortie, appelée à faire date et autorité, et des petits, se remémore un véritable appel de juin, à l’aube de la célébration funèbre du chanteur swinguant flûté. Pas moi. Nulle trace, d’émoi ni de quoi que ce soit d’élevé. Évidemment.
    Je revois là à peine une même gêne qu’à la mort parente de Balavoine, vis-à-vis des mêmes proches, amis-tampons qu’on répugne à froisser comme onrépugne à leur complaire. Lionel Rotcage, notamment. Dans les deux cas (Berger sur le court, Balavoine sur le Dakar à forer des puits), fils grouillant de la chanteuse star baudelairienne de Gainsbourg, Régine, Rotcage, reporter scénariste, play-boy junkie fumant, et responsable fatidique de la mort caritative du chanteur mine de rien, s’offusquait de mon détachement.
    Or moi : hmm. Ne mélangeons pas tout : Manset, Bashung, Gainsbourg, Murat, Cabrel… – et les autres, Daniel et Michel, l’autre Ou, pour s’en tenir à la photo de référence des Copains Menier Périer : Johnny, Eddy, Dutronc, Ronnie Bird, Antoine et Christophe, ou Hugues Aufray voire Adamo – et, à part, en pièce rapportée, Berger. Certes Balavoine aurait décollé sur l’épatant Je m’appelle Henri , mais enchaîné au futur antérieur sur le criaillant Quand on arrive en ville ! de Berger. Comme ledit Michel Berger duettisa bel et bien avec le gluant faux rock’n’ roller à postiche glitter exhibo Elton John. Ciel.
    J’ai revu France Gall une ou deux fois, de nuit, avenue Bosquet ou ailleurs en privé, comme l’autre moitié syncopée domestique du Pygmalion défunt, perdue loin des jeux d’eau somnambuliques de nos jeunesses ; tenant la main au Bébé requin blanchi comme à une ex de surpatte sous une soupente bobo rue du Bac il n’y a pas deux mois. Ainsi qu’ami enfin en Berger avec cette Mademoiselle veuve tendre… « Car si pitié de nous autres avez / Dieu en aura plus tôt de vous mercy », dit le couplet des « Frères humains » de Villon. Qui s’entend : si vous êtes clément avec les morts, Dieu le sera assez pour avancer l’heure de la vôtre.

Bayon
    Fin mars 2012

Bibliographie
    Ouvrages généraux
    Françoise Arnould et Françoise Gerber, Véronique Sanson
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