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Quelque chose en nous de Michel Berger

Quelque chose en nous de Michel Berger

Titel: Quelque chose en nous de Michel Berger
Autoren: Yves Bigot
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Les allers et retours à Londres, à New York, à Los Angeles, les négociations des contrats, je sais que ça l’a vidé tellement il allait au charbon comme producteur. Il était épuisé. On savait qu’il avait du cholestérol, j’en ai moi aussi, il en parlait. Mais il ne se soignait pas, zappait le problème, mangeait du chocolat, il s’en foutait. Il avait été prévenu, mais il mettait tous les médecins dans le même sac à cause de la trahison de son père. France nous avait raconté qu’un jour aux sports d’hiver, en altitude, il avait faitun malaise, s’étouffait, s’était assis dans la neige, une espèce d’infarctus. Il en faisait beaucoup, bossait tout le temps. Entre l’enjeu de Tycoon et les tensions de Double Jeu, il était rincé. » « Je ne l’avais jamais vu comme ça, renchérit Top. Il était de plus en plus fatigué. Il bossait comme un malade, il était ruiné. Tu sentais combien tout ça lui pesait. » Christine Haas, elle aussi, le trouve « pâlot, tourmenté. Il n’a pas voulu choisir. »
    Lionel Rotcage, ami de Daniel, de France et de Michel, mon ami aussi jusqu’à sa mort, d’un cancer du poumon, le 26 septembre 2006, disait : « Michel était un homme qui passait son temps à se protéger contre le désir. Il y a cette constante entre contrainte et liberté chez lui. Quand un homme est habité par d’aussi terribles contradictions, et depuis si longtemps, que lui reste-t-il comme issue ? » Certains en ont conclu à sa disparition, sinon volontaire, du moins induite par une impossibilité à assumer, socialement, émotionnellement, un départ qui le renvoyait à celui de son père, la fin d’une histoire de France exemplaire au regard de tant de fans pour lesquels ils représentaient, tous les deux, l’image du bonheur, d’une conjugalité idéale, même si celle-ci est à ce moment-là avant tout une fiction médiatique. « Ils n’étaient plus vraiment ensemble depuis pas loin de quatre ans », confirme Jean-Marie Périer, qui partagera la vie de France pendant dix-huit mois peu après la disparition de Michel.
    Marc Kraftchik continuait de voir Michel régulièrement et d’aller dîner avec lui à la Bastille. Il est stupéfait. « J’étais en vacances aux Baléares. Bernholc n’arrivait pas à parler. Il bégayait : “J’ai une nouvelle terrible à t’annoncer.” On savait tous que ça n’allait pas et qu’il était fatigué. Je dis qu’il s’est suicidé. Il était très malade depuis longtemps, il le savait, ne sesoignait pas parce qu’il était en guerre contre son père. Il était très esquinté. Je lui avais parlé quelque temps auparavant, il avait vraiment une petite voix. Un tennis à Ramatuelle à dix-huit heures par quarante degrés, c’est comme s’il avait voulu mourir. La condamnation de sa môme, les maladies de France, ce couple qui n’allait plus, c’était trop. Pour moi, Véro et Michel n’auraient jamais dû se quitter. »
    Il faut cependant prendre les faits bruts en considération : quels qu’en soient les attendus, lorsque Michel Berger est mort, il était marié à France Gall et à ses côtés comme à ceux de leurs enfants.

    Grégoire Colart a cessé de travailler avec Michel deux ans auparavant, après « Le paradis blanc », parce qu’il craint que Michel ne l’entraîne dans sa déprime. Mais il est resté proche du couple. « Il était vraiment malade. Le cholestérol est génétique dans sa famille. Un an auparavant, il avait fait un mois de régime sans sel, sans beurre, avant de se rebeller, à sa façon, toujours très mesurée. Il s’était mis à fumer deux cigarettes par jour, boire un verre de vin, pour lutter contre le sort. Il voulait arrêter la chanson. France lui avait dit qu’il perdait la main, s’appauvrissait. Il voulait continuer à composer, faire du cinéma, il écrivait Totem . S’il n’était pas mort ce jour-là, ç’aurait été le lendemain, ou un mois plus tard de toute façon. Il ne s’est pas du tout suicidé. Il hurlait : “Je ne veux pas mourir”, c’était déchirant. » Alain Morel, connu au Parisien, qui signera avec Grégoire deux ouvrages consacrés respectivement à France et à Michel, est le dernier à les avoir interviewés, l’après-midi même du drame, dans la villa de leurs vacances tropéziennes, pour son talk-show sur Radio Services Saint-Tropez. France lui raconte cette anecdote incroyable : « La veille de la mort deMichel, un voyant m’a fait les
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