Quelque chose en nous de Michel Berger

passé leur carrière à chanter et nous faire partager les bonheurs, les malheurs, les espoirs et les frustrations de leurs vies enchevêtrées. « Ce que je suis, c’est ce que j’écris », convenait Michel. C’est le maître de conférences de l’IUT de journalisme de Bordeaux Jean-François Brieu qui le premier a révélé l’autre femme dans Michel Berger, quelques motsd’amour , qu’il a publié avec Éric Didi dès 1997 (Jean-Claude Lattès). « C’est la sœur de Michel qui m’en a parlé, m’explique-t-il début janvier 2012. Beatrice vivait à Los Angeles à ce moment-là. C’est elle qui m’a appelé au milieu de la nuit. J’ai cru comprendre qu’elle avait été déçue par ce que j’avais restitué, car elle a jugé que je n’étais pas assez “pro-Grimm” et “anti-Gall”, alors que ce n’était pas mon propos. Elle ne risquait pas de me rappeler. Je n’ai aucune autre information que celles publiées et je ne sais pas où elle est passée. »
    Selon différentes sources recoupées entre Paris, Londres, Montréal, Milan, Zurich, New York et Los Angeles, mais qui requièrent toutes l’anonymat, il apparaît que Beatrice Grimm serait allemande, présentatrice de talk-show et top model de profession, fréquentait Jean-Paul Baudecroux, le patron fondateur de NRJ, et que Michel Berger l’aurait rencontrée dans un dîner, ou au cours d’une interview. Inévitablement blonde, les yeux verts, très belle, elle mesurerait 1,78 mètre, chausserait du 41 et afficherait un 90-62-90 revendiqué par les agences successives (Zen, Crystal), pour lesquelles elle aurait travaillé au 217, rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris.
    Plusieurs de ses amis assurent que Beatrice ne serait d’ailleurs pas la seule des « expériences » extraconjugales de Michel. Mais comme souvent dans ce genre de situation, il n’est pas de garde-fou, et elle le rend « Crazy in the Dark ». Peu habitué au grand écart et à l’écartèlement exigés par l’infidélité, par éducation comme par nature ennemi jusqu’à la nausée des « Lying Eyes » si bien chantés par les Eagles, il tombe très amoureux de Beatrice Grimm, laquelle aurait précédemment été la compagne du James Bond gallois Timothy Dalton, ainsi que de Billy Joel. Elleaurait d’ailleurs très longtemps conservé de puissants liens d’amitié avec le « Piano Man » du Bronx, d’origine allemande comme elle, auteur et compositeur superstar de ce « New York State of Mind » qui fascinait tant Michel (c’était juste avant qu’il n’épouse sa collègue Christie Brinkley).
    Plusieurs de ces témoins qui l’ont côtoyée confirment que Beatrice leur aurait fait entendre après la mort de Michel des cassettes de maquettes, sinon d’enregistrements professionnels, où elle chante, en anglais, des chansons inédites de Michel, dans la veine de « La légende de Jimmy », qu’elle hésiterait encore, en 2012, à publier, se demandant si le temps n’en serait pas finalement venu. D’autres affirment que Michel avait l’intention de former un groupe dont elle n’aurait été que l’une des chanteuses (l’autre aurait-elle pu être France ?). Beatrice aurait assisté de loin, de l’autre côté des barrières, en pleurs, à l’enterrement de Michel. Il est certain, en revanche, qu’elle était à Montréal, au théâtre Saint-Denis, en 1994, à la présentation de Starmania dans la version de Lewis Furey, sans doute invitée par Luc Plamondon, qui ne pouvait ignorer son existence. Mais la disparition de Michel la brise, brise ses espoirs, brise ses projets. Pendant de longs mois, elle erre sans trop savoir quoi faire, sans quiconque à qui en parler. Elle trouvera finalement une confidente, une amie, avec laquelle partager sa peine, son désarroi, lui confiera qu’elle ne savait plus quoi faire de cette maison de Santa Monica où elle attendait Michel, qui devait l’y rejoindre, plus ou moins définitivement, trois semaines après la date fatidique. Selon celle-ci, Beatrice était extrêmement blessée de voir son existence niée par tous ou presque à Paris, fauchée en pleine passion, alors même qu’une nouvelle vie s’ouvrait à elle en Californie, « Too Young to NeverLove Again ». C’est elle qui contactera Bernard Saint-Paul pour tenter de lui apporter de l’aide logistique angéline.
    Depuis son appel nocturne à Jean-François Brieu, Beatrice semble à nouveau s’être évaporée, et ne plus donner signe de vie