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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve
Autoren: Caroline Roe
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sœur, lui expliqua Serena. Clara. Clara qui nous est revenue.
    — Du ciel ? demanda-t-il, sceptique.
    — Non, Guillem, dit Clara, de Sardaigne. C’est de l’autre côté de la mer, mais pas aussi loin que le ciel.
    Elle se tourna vers la jeune femme qui l’accompagnait.
    — Doña Tomasa, j’aimerais vous présenter ma mère. Maman, Doña Tomasa a été très bonne pour moi lorsque j’étais en Sardaigne.
    — Doña Tomasa, fit Serena. Je suis très honorée. Mais si je ne m’abuse, il y a dans la cour quelqu’un qui vous attend toutes deux.
    Elle les conduisit vers un lourd portail de bois, qui s’ouvrait sur une vaste cour formée par le corps de bâtiment principal, son aile unique et deux gros murs de pierre. Un autre portail donnait sur l’extérieur. Là, dans cette retraite paisible, un siège avait été placé à l’ombre d’un arbuste, le dossier tourné vers la maison.
    — Monseigneur, dit Serena, je vous ai amené des amies. Je vous laisse profiter de leur compagnie.
    L’homme qui occupait ce siège se leva lentement, avec difficulté, puis se retourna.
    — Oliver ! s’écria Tomasa en le prenant affectueusement par les mains. Mais que vous est-il arrivé ?
    Clara se redressa comme si elle venait d’être foudroyée puis elle les regarda l’un et l’autre, alternativement. Ils avaient tous deux la même charpente, les mêmes boucles couleur de miel, le même teint de peau, les mêmes yeux gris.
    — Monseigneur, dit Clara en faisant la révérence, vous vous ressemblez… cela ne m’avait pas frappée.
    — Je plains cette pauvre Tomasa si c’est la vérité. A-t-elle oublié de vous avouer qu’elle est ma sœur ? dit Oliver.
    — Allons, Oliver, répondit Tomasa, vous m’avez demandé de n’en rien faire.
    — Heureusement, son père, Sant Climent, le second mari de notre mère, a meilleure allure que mon propre père, de sorte que la ressemblance n’est pas trop frappante. Je suis heureux de vous revoir toutes les deux, ajouta-t-il. Quant à moi, j’ai été pris au dépourvu par une brute armée d’un bâton et d’un couteau. Cet homme avait apparemment l’intention de m’assommer et de me trancher la gorge.
    — Et il n’y a pas réussi. Je m’en réjouis. J’aurais été attristée de vous perdre. On a toujours besoin d’un frère. Moi, en tout cas.
    — Il m’a surpris, reprit Oliver d’un ton offensé. Il s’est laissé tomber d’un arbre comme un gros fruit trop mûr. D’où ces blessures. Mais je l’ai touché à deux reprises. Je l’aurais achevé, n’eût été ce bâton…
    — Je suis heureuse de me trouver ici, dit Tomasa, où l’on se bat vraiment. J’étais lasse de cette vie paisible sous une tente. Sa Majesté la reine parle de passer l’hiver en Sardaigne. Ou en Sicile. Comment vais-je trouver un mari si je me déplace constamment ? C’est pourquoi j’ai supplié d’accompagner Clara. Mais maintenant, ma tâche va consister à vous ramener chez votre mère. Je suppose qu’elle sera ravie de voir ses enfants voyageurs. Oliver, reconnaissez-vous Clara maintenant qu’elle n’est plus vêtue en garçon ? Ou en moine ? Si tel est le cas, vous devriez lui parler. Aimablement.
    — Je constate qu’à la cour vous n’avez pas perdu votre talent pour débiter des phrases à toute allure, Tomasa, répondit son frère qui chancelait, le visage blême.
    — Il vaudrait peut-être mieux que le seigneur Oliver s’asseye, dit Clara. J’aimerais m’entretenir avec ma mère, avec votre permission, madame. Je vous laisse avec votre frère.
     
    — Où est ma mère ? demanda-t-elle à Dalmau, la première personne qu’elle trouva.
    — Dans sa tour, maîtresse, en haut de cet escalier.
    Clara gravit les marches à toute allure, comme si elle n’avait pas chevauché depuis le lever du jour, et fit irruption dans la pièce.
    — Maman !
    Elle tomba à genoux et enfouit sa tête dans le giron de sa mère.
    — Je vous croyais morte. Pourquoi n’êtes-vous pas venue me chercher ? dit-elle enfin, le visage baigné de larmes. Je n’ai cessé d’espérer, mais vous ne veniez pas, et j’en ai déduit que vous étiez morte.
    — J’ignorais où tu te trouvais, chérie, répondit Serena en lui caressant les cheveux. J’ai cherché, cherché, mais partout c’était la même chose, l’on ne savait rien de toi.
    — Je n’ai jamais révélé à quiconque qui j’étais.
    — Pourquoi ?
    — Vous me l’aviez
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