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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve
Autoren: Caroline Roe
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NOTE HISTORIQUE
    En 1354, le roi d’Aragon Pedro (ou Pere) le Cérémonieux était préoccupé par les problèmes qui agitaient la Sardaigne, partie de son vaste royaume. De vieilles dissensions avec les gouverneurs catalans de l’île s’étaient changées en une révolte ouverte. Après plusieurs avertissements à ses sujets, le roi partit en juin avec sa flotte afin de soumettre la ville portuaire d’Alghero.
    Bien que Don Pedro fût capable de lever des sommes considérables destinées aux vaisseaux et au ravitaillement, la perspective d’une nouvelle campagne en Méditerranée n’était pas du goût de tous. Quelques années auparavant, sous la direction stratégique de Bernat de Cabrera, un des conseillers de Pedro depuis son accession au trône à l’âge de dix-sept ans, les royaumes d’Aragon et de Venise étaient entrés en guerre contre Gênes. Les forces aragono-vénitiennes avaient remporté quelques spectaculaires batailles navales, mais avaient aussi perdu beaucoup d’hommes et de navires. En outre, la façon de conclure la guerre de Cabrera avait suscité les difficultés actuelles que la Couronne connaissait avec la Sardaigne.
    Pedro décida de diriger personnellement cette nouvelle campagne. Il avait espéré voir la foudre s’abattre sur la ville d’Alghero, une rapide reddition de la part de sa population, une résolution sans détour de ses problèmes. La pauvreté de l’équipement avait entraîné l’échec de l’attaque initiale, et les forces du roi s’étaient installées en vue d’un siège prolongé. La chaleur de l’été avait amené des fièvres malignes, qui avaient tué un nombre indéterminé de soldats aragonais ainsi que plusieurs officiers et dangereusement affaibli les autres. Le moral était au plus bas ; l’air sarde passait pour malsain dans l’esprit des Aragonais. Quelques malades furent renvoyés dans leurs foyers afin de se rétablir et un certain nombre d’officiers partirent avec eux, mais oublièrent de revenir. Les lettres de Pedro et d’autres écrits témoignent de l’amertume qu’il éprouva devant un tel manque de loyauté.
    Le ravitaillement manqua pendant cet été-là, surtout pour ceux qui étaient frappés par les fièvres. Don Pedro écrivit avec insistance à ses représentants à Valence et en Catalogne pour leur demander de l’aide. Valence et Barcelone lui firent une réponse empressée sous forme de vaisseaux, de denrées alimentaires et de remèdes. Ainsi renforcé, le siège dura jusqu’à la reddition en novembre de la ville d’Alghero.
    La reine, Eleanora de Sicile, intrépide femme de vingt-neuf ans, accompagna son époux sur le champ de bataille. Bien avant ses noces avec Don Pedro, ceux qui la connaissaient parlaient avec admiration de son intelligence, de son esprit et de sa capacité à gérer les affaires publiques. Il est certain qu’à ce stade de leur vie commune, Eleanora de Sicile était le plus influent conseiller du roi, supplantant en cela le malheureux Bernat de Cabrera, qu’elle n’aimait pas et dont elle se défiait.
    Don Vidal de Blanes, abbé de Sant Feliu, abbaye bénédictine située juste au-delà de la porte nord de la ville de Gérone, fut nommé procurateur de la province de Catalogne pendant la durée de la campagne, avec toute liberté d’action en l’absence du roi. Don Vidal ne tarda pas à remplacer Huc de Fenollet, souffrant, comme archevêque de Valence. Vers 1356, Vidal de Blanes détenait l’une des plus importantes charges ecclésiastiques des royaumes réunis d’Aragon.
    La vie quotidienne ne changea pas pour autant pendant cette période. La Catalogne et Valence étaient des nations maritimes, pleines de cartographes et de charpentiers de marine. Leurs marins et leurs habiles navigateurs s’étaient déjà rendus dans pratiquement chaque port de la Méditerranée, ainsi qu’à Londres et Bruxelles et dans les autres villes commerçantes de l’Atlantique. Les déplacements en mer étaient chose commune. Des vaisseaux tels que la galée de la reine – d’un fonctionnement coûteux, mais rapide – transportaient épices, soieries et denrées périssables convoitées par les pirates mais très lucratives ; aux navires plus vastes et plus robustes revenaient les cargaisons plus lourdes telles que la laine et le vin. Cependant la différence entre navires marchands et vaisseaux de guerre, ou entre commerçants, officiers de marine et pirates n’était pas aussi nette qu’elle
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