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Petite histoire de l’Afrique

Petite histoire de l’Afrique

Titel: Petite histoire de l’Afrique
Autoren: Catherine Coquery-Vidrovitch
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conséquences sociales tragiques : écoles, universités, hôpitaux sont dans une situation désastreuse ; la démocratisation, qui a fait des progrès évidents dans certains pays (Mali, Bénin, Botswana…), demeure fragile dans d’autres (Sénégal, Niger), ou encore en échec (Cameroun, Togo, Kenya…), et surtout mal comprise : chaque opposant rêvant de créer son propre parti, on peut compter dans certains pays plusieurs dizaines de mini-partis d’opposition ! Dans le pire des cas (comme dans les deux Congo), l’imbrication étroite des intérêts des dictateurs et de leurs féaux toujours en place (mais de plus en plus surveillés par la société) avec ceux des stratégies internationales et des multinationales pétrolières et minières paraît rendre la situation inextricable. Il n’empêche : l’opposition s’organise, la presse se libère, l’assassinat de journalistes fait dorénavant scandale, la bourgeoisie d’affaires se développe, Internet et le téléphone portable révolutionnent l’ensemble de la société, campagnes incluses, et de plus en plus de filles vont à l’école (la parité est parfois même atteinte, sauf dans la plupart des pays musulmans).
    Les femmes, avenir de l’Afrique ?
    Depuis la fin des années 1990, la vision de la condition féminine en Afrique penche vers un certain « afro-optimisme ». Les observateurs, tout en soulignantles handicaps des femmes dans une société globalement machiste, mettent aussi en lumière leur capacité d’invention et d’innovation. La très grande majorité des femmes, souvent encore analphabètes à l’âge adulte, se consacrent à la subsistance, aujourd’hui principalement en milieu urbain. Le travail informel des femmes s’incarne essentiellement dans les «  marketwomen  », qui tiennent les marchés urbains et qui ont pris, surtout depuis l’indépendance, une importance déterminante. Elles assurent en effet la survie de villes entières, dont les habitants se comptent désormais en millions, en veillant à l’approvisionnement en vivres, souvent en liaison et en collaboration avec leurs homologues rurales. Les femmes sont d’ailleurs désormais plus nombreuses que les hommes dans la plupart des grandes villes africaines. On ne peut pas comprendre comment on y survit si on occulte le rôle essentiel qu’elles jouent dans les activités « informelles » (peu ou pas comptabilisées) consacrées à la subsistance.
    Mais il existe aussi aujourd’hui des femmes diplômées (y compris issues des grandes universités américaines) et responsables d’entreprises. Ainsi à Bamako (au Mali), Mme Aminata Traoré, sociologue de formation et ancienne ministre de la Culture, a fondé une entreprise de luxe destinée à mettre en valeur le très bel artisanat de son pays (tissage, poteries, vannerie, etc.) et ouvert deux restaurants de cuisine locale, d’une qualité exceptionnelle. C’est une véritable chef d’entreprise dont l’activité se déploie de façon autonome. Ces exemples se multiplient, et pas seulement dans la mode,le journalisme ou l’administration. La distorsion entre la réalité et la recherche se traduit par un fait simple : on ne sait encore presque rien en France de l’Association panafricaine des femmes d’affaires qui, signe des temps, a tenu son premier congrès en 1999 à Accra — ville où effectivement les commerçantes sont reines depuis longtemps —, le deuxième à Addis-Abeba et le troisième… à Orlando en Floride ! Ces femmes, que leur formation et leur milieu inscrivent parmi les ressources vives de leur pays, savent désormais utiliser à merveille les ressorts du capitalisme contemporain — réseau Internet inclus évidemment — pour en assurer la rentabilité. Le phénomène est en plein essor. C’est en Afrique, au Liberia, qu’a été élue en 2006 la première femme chef d’État (et pas seulement de gouvernement) : Ellen Johnson-Sirleaf, économiste formée dans plusieurs universités américaines de renom. On peut aussi citer la Kényane L. Muthoni Wanyeki, ex-directrice générale du Réseau panafricain des femmes pour le développement et la communication. Il existe par ailleurs plusieurs congrès annuels panafricains organisés par et pour les femmes. Bref, les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler à leur propre émancipation, et beaucoup y sont d’ores et déjà parvenues.
    Villes,  gouvernance et démocratie
    Le travail dit
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