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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199
Autoren: Jean (d) Aillon
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gaspillerait avec ses
favoris en festins, bijoux et maîtresses.
    Les Huntington descendaient directement des rois
d’Écosse, aussi l’évêque avait-il conseillé à Locksley de se rendre en France
pour convaincre Aliénor, la mère de Richard et de Jean, qui s’était retirée à
l’abbaye de Fontevrault. La vieille reine avait encore assez d’autorité pour se
faire obéir de son fils dévoyé. En dernier recours, Robert irait parler à
Richard, tout en sachant que le roi ne s’intéressait pas aux finances de son
royaume, préférant guerroyer contre Philippe Auguste, et qu’il avait donné sa
confiance à son chancelier, à son trésorier et malheureusement à son frère.
Certes, le Cœur de Lion l’accueillerait avec affection, mais comme il recevait
d’innombrables doléances contre le prince Jean, il avait pour règle de les
renvoyer devant la cour de Londres.
    La comtesse de Huntington, Anna Maria, n’avait pas
voulu rester seule au château avec un intendant et des chevaliers qu’elle
connaissait peu. Comme Aliénor avait fait part, dans une missive, de son désir
de la rencontrer, Locksley avait décidé de l’emmener avec lui.
    Le voyage avait pris trois mois. À l’abbaye de
Fontevrault, la reine Aliénor les avait reçus avec une grande chaleur. Elle
avait écouté Locksley lui exposer ses difficultés avant de faire venir Pierre
Milon, l’abbé de l’abbaye cistercienne de Pin, pour avoir son avis. L’abbé
Milon, aumônier de Richard Cœur de Lion, était d’une grande érudition sur les
coutumes d’Angleterre. Il examinerait les copies des chartes que Locksley avait
apportées et ferait part de ses conclusions à Aliénor.
    Un froid matin des derniers jours de mars, la
duchesse d’Aquitaine avait rejoint l’abbé et Locksley qui travaillaient dans le
scriptorium de l’abbaye. À son expression défaite, Robert avait deviné qu’il
s’était passé quelque grave événement.
    — Mon fils a été blessé, avait-elle dit d’une
voix bouleversée.
    Elle portait la simple robe blanche des moniales
et son visage avait la couleur du tissu.
    — Richard ?
    C’était une question inutile. Pour Aliénor, un
seul fils comptait : Richard.
    — Il assiège un château à Châlus. Il a reçu
un carreau d’arbalète dans l’épaule.
    — Ce n’est pas la première fois et il a
guéri, ma dame, la rassura Locksley.
    — Je le sais, mais, d’après le messager, son
état serait grave et il a besoin de réconfort. Je vais le rejoindre. Je pars
dans une heure.
    Bien qu’elle ait soixante-quinze ans, Aliénor se
déplaçait continuellement dans son duché.
    — Puis-je vous accompagner, dame
Aliénor ? demanda Robert de Locksley en s’inclinant. Si je peux faire
quelque chose pour mon roi…
    — Merci, je savais que je pouvais compter sur
vous.
    — Je viens aussi, avait décidé l’abbé Milon.
Je suis le chapelain de Richard.
    Anna Maria était donc restée avec leurs serviteurs
et l’un des deux écuyers qui les avaient accompagnés en France. L’autre était
parti avec son maître.
    Aliénor voyageait en litière, une caisse de bois
et d’osier soutenue par deux robustes mules, une à l’avant et l’autre à
l’arrière. L’abbé et Locksley, tous deux équipés en guerre avec heaume et
haubert, lui tenaient compagnie et la protégeaient en marchant à côté d’elle.
    Le voyage avait été éprouvant. Ils avaient eu du
mal pour trouver de la nourriture. Beaucoup de châteaux leur avaient refusé
l’hospitalité et des bandes de routiers sans maître ou de paysans ayant tout
perdu rançonnaient les campagnes. Ils avaient d’ailleurs été attaqués par une
horde de ribauds, mais leur escorte était nombreuse et vaillante. À lui seul, Robert
de Locksley avait tué plus de dix assaillants avec son arc.
    C’est le mardi 6 avril, à la mi-journée,
qu’ils avaient enfin aperçu le donjon de Châlus.
     
    En haut d’une butte, c’était une imposante
construction qui dominait la campagne. Elle paraissait imprenable. En
s’approchant, Robert de Locksley distingua l’enceinte et un pan de muraille
écroulée autour duquel des hommes travaillaient sur des échafaudages. Il devina
que c’était par cette brèche que les gens de Richard étaient entrés et qu’on
était déjà en train de la réparer.
    S’approchant de la clôture de bois du hameau,
Aliénor et son escorte découvrirent un corps attaché sur une croix de
Saint-André. C’était un homme
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