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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale
Autoren: Ben Macintyre
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de l’Army et de l’Air Force, ainsi que du
MI5 (le Security Service, chargé du contre-espionnage) et du MI6 (le
Secret Intelligence Service, SIS, chargé de la collecte de renseignement hors
des frontières du Royaume-Uni). En tant que secrétaire et représentant du MI5 à
cette réunion hebdomadaire d’espions tout-puissants, Cholmondeley était au
courant de quelques-uns des projets les plus secrets de la guerre. Il avait lu
le mémo de 1939 qui avait été rédigé par Godfrey et Fleming et qui contenait la
suggestion « pas très sympathique » qui proposait de se servir d’un
cadavre pour communiquer de fausses informations. L’accident du Catalina au large de Cadix avait démontré qu’un plan de ce type pouvait fonctionner.
    Le 31 octobre 1942, un mois tout juste après
l’échouage du corps du lieutenant Turner sur une plage d’Espagne, Cholmondeley
exposa au Comité XX l’une de ses idées, qui portait le nom de code
« Cheval de Troie » et qu’il décrivait comme étant « un plan
permettant de remettre des documents de nature extrêmement secrète entre les
mains de l’ennemi ». Il s’agissait, pour l’essentiel, d’une version étendue
du plan décrit dans le Mémo de la truite .
    Un cadavre est récupéré auprès d’un hôpital londonien (prix
habituel par temps de paix : 10 livres) et revêtu d’un uniforme de
l’Army, de la Navy ou de l’Air Force, du grade voulu. Ses poumons sont remplis
d’eau et les documents sont disposés dans une poche intérieure. Ensuite, le
corps est largué par un avion du Coastal Command, le commandement chargé de la
protection des côtes, à une position appropriée, où les courants devraient le
faire dériver vers la côte en territoire ennemi. Lors de la découverte du
cadavre, l’adversaire pensera que c’est l’un des passagers d’un avion abattu.
Même s’il n’est pas certain que les documents arriveront à bon port, s’ils y
parviennent, des informations présentées sous cette forme peuvent être de
nature beaucoup plus confidentielle que celles habituellement transmises par
une voie classique du B1A.
    Des agents vivants ou des agents doubles peuvent être
torturés ou retournés et contraints à révéler la supercherie. Un cadavre ne
parle jamais.
    Comme la plupart des idées de Cholmondeley, celle-ci est à
la fois délicieusement simple et effroyablement problématique. Ayant dressé la
première ébauche de son futur cheval de Troie, Cholmondeley entreprit d’en
combler les failles. Une autopsie pourrait révéler que l’homme n’était pas mort
de noyade. Ou bien, l’avion chargé du « largage » pourrait être
intercepté. Même si un cadavre convenable était trouvé, il faudrait encore
qu’il puisse « passer pour un officier ». Un membre du Comité XX
fit remarquer que si un corps était largué d’un avion, quelle qu’en soit
l’altitude, il serait certainement endommagé, « et les blessures infligées
post mortem se voient toujours ». Si le corps était placé à un endroit
depuis lequel il échouerait en territoire ennemi ou occupé, comme la Norvège ou
la France, une autopsie complète serait certainement pratiquée par des
scientifiques allemands. L’Espagne et le Portugal, pays neutres, penchaient
tous les deux en faveur de l’Axe : « Sur ces deux pays, l’Espagne
était certainement le pays où les documents avaient le plus de chance d’être
remis ou au moins montrés aux Allemands. »
    Le plan de Cholmondeley était à la fois novateur et très
ancien. En effet, le choix du nom de code Cheval de Troie n’avait rien
d’innocent et montre à quel point cette ruse est ancienne. Même si l’Odyssée
est le premier récit qui relate le don d’un cadeau attrayant à l’ennemi dans le
but de lui réserver une désagréable surprise, il y eut de nombreuses
imitations. Dans le jargon anglais du renseignement, la technique consistant à
introduire des informations trompeuses par le biais d’un faux accident se nomme
« haversack ruse » ou ruse de la musette.
    Cette ruse a été imaginée par Richard Meinertzhagen,
ornithologue, sioniste antisémite, chasseur de gros gibier, escroc et espion
anglais. Dans Les Sept Piliers de la sagesse , T. E. Lawrence
(d’Arabie) dresse le portrait de son contemporain Meinertzhagen sous les traits
d’un homme à la fois extraordinaire et extraordinairement mauvais.
« Meinertzhagen ne connaissait pas de demi-mesures. Esprit
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