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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale
Autoren: Ben Macintyre
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visite, ses factures, et même son passeport où son vrai nom a été
effacé à l’aide d’un détachant spécial et remplacé par sa fausse identité.
« Je connais les produits qu’ils utilisent ; ils s’en servaient
pendant la guerre », déclare l’inspecteur Richardson. « Cela permet
de faire disparaître l’encre de n’importe quel document sans laisser de
trace. » Dans la suite du roman, le héros s’acharne à remonter la piste de
l’identité du mort. « Aussi incroyable qu’une histoire puisse paraître,
nous sommes formés pour enquêter, dit l’inspecteur Richardson. Ce n’est qu’à
cette condition que la vérité peut éclater. » Richardson s’exprime souvent
ainsi.
    L’idée de créer une fausse identité pour un cadavre est
restée gravée dans la mémoire d’Ian Fleming, grand bibliophile, qui possédait
plusieurs romans écrits par Thomson. De l’esprit d’un espion et romancier,
l’idée est passée dans celui d’un futur auteur de livres d’espionnage. Puis, en
1939, année de la mort de Basil Thomson, elle a officiellement germé dans les
réflexions des hauts gradés de l’espionnage britannique qui étaient sur le
point de livrer une féroce bataille du renseignement contre les nazis.
    L’amateur de pêche à la truite, l’amiral Godfrey, écrivit
plus tard que la Seconde Guerre mondiale « nous a offert beaucoup plus
d’anecdotes intéressantes, amusantes et subtiles dans le cadre du travail dans
le renseignement que n’importe quel auteur de romans d’espionnage ne pourrait
jamais en inventer ». Pendant près de quatre ans, cette idée « pas
très sympathique », comme il l’appelait, était restée latente, telle un
leurre brillant lancé par un pêcheur-espion, attendant que le poisson-ennemi y
morde.
    À la fin du mois de septembre 1942, un frisson
d’angoisse parcourut les cercles du renseignement britanniques et américains
lorsque l’on crut que la date prévue pour le débarquement en Afrique du Nord
était tombée entre les mains des Allemands. Le 25 septembre, un hydravion
Catalina FP119 de la RAF, se rendant de Plymouth à Gibraltar, s’écrasa lors
d’un violent orage au large de Cadix, sur la côte Atlantique espagnole, provoquant
la mort de ses trois passagers et sept membres d’équipage. Parmi eux se
trouvait le lieutenant-payeur James Hadden Turner, messager de la Royal Navy,
qui transportait une lettre destinée au gouverneur de Gibraltar pour l’informer
que le général américain Dwight Eisenhower arriverait sur le rocher juste avant
l’offensive et que la « date avait été fixée au 4 novembre ».
Une seconde lettre, datée du 21 septembre, contenait des informations
complémentaires sur le prochain débarquement en Afrique du Nord.
    Les corps des victimes avaient été rejetés par la mer à La
Barrosa, au Sud de Cadix, où ils ont été récupérés par les autorités
espagnoles. Au bout de vingt-quatre heures, le corps de Turner a été rendu au
consul britannique local par l’amiral espagnol en commandement à Cadix. La
lettre était toujours dans la poche de l’uniforme. Même si la guerre faisait
rage, l’Espagne avait plus ou moins réussi à préserver sa neutralité, les
Alliés craignant que le général Francisco Franco ne rejoigne Hitler. L’opinion
officielle en Espagne était majoritairement en faveur des forces de
l’Axe ; de nombreux hauts dignitaires espagnols étaient en contact avec
les services secrets allemands et la région de Cadix, notamment, était réputée
pour être un bastion d’espions pro-Allemands. Était-il possible que la lettre,
révélant la date de l’offensive alliée, soit passée entre des mains
ennemies ? Eisenhower était, semble-t-il, extrêmement inquiet.
    Le débarquement en Afrique du Nord, l’« opération
Torch », avait été préparé durant des mois. Le major-général George Patton
devait prendre la mer depuis la Virginie, le 23 octobre, avec la Task
Force occidentale, forte de 35 000 hommes, en direction de
Casablanca, au Maroc. Au même moment, les troupes britanniques attaqueraient
Oran, en Algérie, tandis que des troupes anglo-américaines envahiraient Alger.
Les Allemands devaient se douter qu’une offensive majeure allait avoir lieu. Si
la lettre avait été interceptée, ils connaissaient désormais aussi la date de
l’assaut et ils savaient que Gibraltar, aux portes de la Méditerranée et de
l’Afrique du Nord, allait jouer un rôle
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