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Odyssée

Odyssée

Titel: Odyssée
Autoren: Homère , Mimmo Paladino
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Herméias, s'approchant, lui prit la main et l'interrogea ainsi :
    - Père, o˘ mènes-tu ces chevaux et ces mulets, dans la nuit solitaire, tandis que tous les autres hommes dorment ? Ne crains-tu pas les Akhaiens pleins de force, ces ennemis redoutables qui sont près de toi ? Si quelqu'un d'entre eux te rencontrait par la nuit noire et rapide, emmenant tant de richesses, que ferais-tu ? C'est un vieillard qui te suit, et tu n'es plus assez jeune pour repousser un guerrier qui vous attaquerait.
    Mais, loin de te nuire, je te préserverai de tout mal, car tu me sembles mon père bien-aimé.
    Et le vieux et divin Priamos lui répondit :
    - Mon cher fils, tu as dit la vérité. Mais un des Dieux me protège encore, puisqu'il envoie heureusement sur mon chemin un guide tel que toi. Ton corps et ton visage sont beaux, ton esprit est sage, et tu es né de parents heureux.
    Et le Messager, tueur d'Argos, lui répondit :
    - Vieillard, tu n'as point parlé au hasard. Mais réponds, et dis la vérité.
    Envoies-tu ces trésors nombreux et précieux à des hommes étrangers, afin qu'on te les conserve ? ou, dans votre terreur, abandonnez-vous tous la sainte Ilios, car un guerrier illustre est mort, ton fils, qui, dans le combat, ne le cédait point aux Akhaiens ?
    Et le vieux et divin Priamos lui répondit :
    - qui donc es-tu, ô excellent ! Et de quels parents es-tu né, toi qui parles si bien de la destinée de mon fils malheureux ?
    Et le Messager, tueur d'Argos, lui répondit :
    - Tu m'interroges, vieillard, sur le divin Hektôr. Je l'ai vu souvent de mes yeux dans la mêlée glorieuse, quand, repoussant vers les nefs les Argiens dispersés, il les tuait de l'airain aigu. Immobiles, nous l'admirions ; car Akhilleus, irrité contre l'Atréide, ne nous permettait point de combattre. Je suis son serviteur, et la même nef bien construite nous a portés. Je suis un des Myrmidones et mon père est Polyktôr. Il est riche et vieux comme toi. E a sept fils et je suis le septième. Ayant tiré
    au sort avec eux, je fus désigné pour suivre Akhilleus. J'allais maintenant des nefs dans la plaine. Demain matin les Akhaiens aux sourcils arqués porteront le combat autour de la Ville. Ils se plaignent du repos, et les Rois des Akhaiens ne peuvent retenir les guerriers avides de combattre.
    Et le vieux et divin Priamos lui répondit :
    - Si tu es le serviteur du Pèlèiade Akhilleus, dis-moi toute la vérité. Mon fils est-il encore auprès des nefs, ou déjà Akhilleus a-t-il tranché tous ses membres, pour les livrer à ses chiens ?
    Et le Messager, tueur d'Argos, lui répondit :

    - ‘ vieillard, les chiens ne l'ont point encore mangé, ni les oiseaux, mais il est couché devant la nef d'Akhilleus, sous la tente. Voici douze jours et le corps n'est point corrompu, et les vers, qui dévorent les guerriers tombés dans le combat, ne l'ont point mangé. Mais Akhilleus le traîne sans pitié autour du tombeau de son cher compagnon, dès que la divine …ôs reparaît, et il ne le flétrit point. Tu admirerais, si tu le voyais, combien il est frais. Le sang est lavé, il est sans aucune souillure, et toutes les blessures sont fermées que beaucoup de guerriers lui ont faites.
    Ainsi les Dieux heureux prennent soin de ton fils, tout mort qu'il est, parce qu'il leur était cher.
    Il parla ainsi, et le vieillard, plein de joie, lui répondit :
    - ‘ mon enfant, certes, il est bon d'offrir aux Immortels les présents qui leur sont dus. Jamais mon fils, quand il vivait, n'a oublié, dans ses demeures, les Dieux qui habitent l'Olympos, et voici qu'ils se souviennent de lui dans la mort. Reçois cette belle coupe de ma main, fais qu'on me rende Hektôr, et conduis-moi, à l'aide des Dieux, jusqu'à la tente du Pèléide.
    Et le Messager, tueur d'Argos, lui répondit :
    - Vieillard, tu veux tenter ma jeunesse, mais tu ne me persuaderas point de prendre tes dons à l'insu d'Akhilleus. Je le crains, en effet, et je le vénère trop dans mon coeur pour le dépouiller, et il m'en arriverait malheur. Mais je t'accompagnerais jusque dans l'illustre Argos, sur une nef rapide, ou à pied ; et aucun, si je te conduis, ne me bravera en t'attaquant.
    Herméias, ayant ainsi parlé, sauta sur le char, saisit le fouet et les rênes et inspira une grande force aux chevaux et aux mulets. Et ils arrivèrent au fossé et aux tours des nefs, là o˘ les gardes achevaient de prendre leur repas. Et le Messager, tueur d'Argos, répandit le sommeil sur eux tous ;
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