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Odyssée

Odyssée

Titel: Odyssée
Autoren: Homère , Mimmo Paladino
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et, soulevant les barres, il ouvrit les portes, et il fit entrer Priamos et ses présents splendides dans le camp, et ils parvinrent à la grande tente du Pèlèiade. Et les Myrmidones l'avaient faite pour leur Roi avec des planches de sapin, et ils l'avaient couverte d'un toit de joncs coupés dans la prairie. Et tout autour ils avaient fait une grande enceinte de pieux ; et la porte en était fermée par un seul tronc de sapin, barre énorme que trois hommes, les Akhaiens, ouvraient et fermaient avec peine, et que le Pèléide soulevait seul. Le bienveillant Herméias la retira pour Priamos, et il conduisit le vieillard dans l'intérieur de la cour, avec les illustres présents destinés à Akhilleus aux pieds rapides. Et il sauta du char sur la terre, et il dit :
    - ‘ vieillard, je suis Herméias, un Dieu immortel, et Zeus m'a envoyé pour te conduire. Mais je vais te quitter, et je ne me montrerai point aux yeux d'Akhilleus, car il n'est point digne d'un Immortel de protéger ainsi ouvertement les mortels. Toi, entre, saisis les genoux du Pèléiôn et supplie-le au nom de son père, de sa mère vénérable et de son fils, afin de toucher son coeur.
    Ayant ainsi parlé, Herméias monta vers le haut Olympos ; et Priainos sauta du char sur la terre, et il laissa Idaios pour garder les chevaux et les mulets, et il entra dans la tente o˘ Akhilleus cher à Zeus était assis. Et il le trouva. Ses compagnons étaient assis à l'écart ; et seuls, le héros Automédôn et le nourrisson d'Arès Alkimos le servaient. Déjà il avait cessé

    de manger et de boire, et la table était encore devant lui. Et le grand Priamos entra sans être vu d'eux, et, s'approchant, il entoura de ses bras les genoux d'Akhilleus, et il baisa les mains terribles et meurtrières qui lui avaient tué tant de fils.
    quand un homme a encouru une grande peine, ayant tué quelqu'un dans sa patrie, et quand, exilé chez un peuple étranger, il entre dans une riche demeure, tous ceux qui le voient restent stupéfaits. Ainsi Akhilleus fut troublé en voyant le divin Priamos ; et les autres, pleins d'étonnement, se regardaient entre eux. Et Priainos dit ces paroles suppliantes :
    - Souviens-toi de ton père, ô Akhilleus égal aux Dieux ! Il est de mon ‚ge et sur le seuil fatal de la vieillesse. Ses voisins l'oppriment peut-être en ton absence, et il n'a personne qui écarte loin de lui l'outrage et le malheur; mais, au moins, il sait que tu es vivant, et il s'en réjouit dans son coeur, et il espère tous les jours qu'il verra son fils bien-aimé de retour d'Ilios. Mais, moi, malheureux ! qui ai engendré des fils irréprochables dans la grande Troiè, je ne sais s'il m'en reste un seul.
    J'en avais cinquante quand les Akhaiens arrivèrent. Dix-neuf étaient sortis du même sein, et plusieurs femmes avaient enfanté les autres dans mes demeures. L'impétueux Arès a rompu les genoux du plus grand nombre. Un seul défendait ma ville et mes peuples, Hektôr, que tu viens de tuer tandis qu'il combattait pour sa patrie. Et c'est pour lui que je viens aux nefs des Akhaiens ; et je t'apporte, afin de le racheter, des présents infinis.
    Respecte les Dieux, Akhilleus, et, te souvenant de ton père, aie pitié de moi qui suis plus malheureux que lui, car j'ai pu, ce qu'aucun homme n'a encore fait sur la terre, approcher de ma bouche les mains de celui qui a tué mes enfants !
    Il parla ainsi, et il remplit Akhilleus du regret de son père. Et le Pèlèiade, prenant le vieillard par la main, le repoussa doucement. Et ils se souvenaient tous deux ; et Priamos, prosterné aux pieds d'Akhilleus, pleurait de toutes ses larmes le tueur d'hommes Hektôr ; et Akhilleus pleurait son père et Patroklos, et leurs gémissements retentissaient sous la tente. Puis, le divin Akhilleus, s'étant rassasié de larmes, sentit sa douleur s'apaiser dans sa poitrine, et il se leva de son siège ; et plein de pitié pour cette tête et cette barbe blanche, il releva le vieillard de sa main et lui dit ces paroles ailées :
    - Ah ! malheureux ! Certes, tu as subi des peines sans nombre dans ton coeur. Comment as-tu osé venir seul vers les nefs des Akhaiens et soutenir la vue de l'homme qui t'a tué tant de braves enfants ? Ton coeur est de fer. Mais prends ce siège, et, bien qu'affligés, laissons nos douleurs s'apaiser, car le deuil ne nous rend rien. Les Dieux ont destiné les misérables mortels à vivre pleins de tristesse, et, seuls, ils n'ont point de soucis. Deux
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