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Morgennes

Morgennes

Titel: Morgennes
Autoren: David Camus
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marmonna Guillaume de Tyr. En effet, pour Isidore de Séville, un tombeau «  est quod mentem maneat  »…
    — P-p-parle français, s’il te plaît, fit Amaury. Rien n’est plus agaçant que ces lettrés qui s’expriment en latin sans t-t-traduire. Que veux-tu p-p-prouver ? Que tu sais le latin ? Eh bien c’est fait.
    — Pardonnez-moi, Sire. Parfois la raison s’égare et rend ce qu’elle a appris comme elle l’a appris. Je voulais dire qu’un tombeau est le lieu où réside l’esprit, la mémoire, des défunts… Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que saint Georges nous apparaisse ainsi, dans toute sa vérité, au sein de son tombeau. On ne saurait trouver lieu plus approprié…
    — Gardez-vous ! cria soudain l’un des chevaliers d’Amaury.
    Ils venaient de déboucher dans une grande salle, bordée sur chaque côté par trois petits escaliers, menant chacun à une grande porte circulaire. Au pied de chacun des six escaliers se trouvait un gong, et près du gong un lourd marteau de fer, suspendu au plafond par une chaîne. Si le garde avait crié, ce n’était pas à cause de cette succession d’escaliers et de gongs, mais à cause d’une douzaine d’ombres qui avançaient en sifflant dans leur direction.
    — Des morts vivants !
    — Attention, fuyez vite ! cria le chevalier.
    — Il en arrive de partout ! brailla un autre.
    L’un d’eux, voyant une ombre marcher vers lui bras tendus, dégaina son épée pour la pourfendre. Mais l’ombre le frappa si violemment au visage que sa tête fit un demi-tour. Ainsi vit-il, avant de succomber, Morgennes entrer dans la tombe, les cheveux et la barbe en bataille.
    — N’attaquez pas ! cria Morgennes.
    Alexis se tourna vers lui, surpris et heureux à la fois, et s’exclama :
    — Nous te croyions mort !
    — Désolé !
    — Mais d’où arrives-tu ? lui demanda Amaury, éberlué.
    — Du Krak, Majesté ! répondit Morgennes en dévalant les marches menant à l’intérieur du tombeau, et remarquant au passage que saint Georges et le dragon le suivaient du regard.
    Comme les ombres s’approchaient dangereusement du roi, deux des plus puissants chevaliers du royaume brandirent leur épée.
    — Formez le cercle autour du roi, cria l’un d’eux.
    — Non ! hurla Morgennes. N’ayez pas peur ! Elles ne sont pas nos ennemies…
    — Traître ! lui cria un autre chevalier.
    Mais Morgennes se contenta de hausser les épaules, et courut au milieu des ombres sans paraître les craindre.
    — Voyez, c’est un mort vivant lui aussi, dit un Templier qui avait croisé Morgennes au pied du Krak.
    — Moins que toi dans pas longtemps, rétorqua Morgennes.
    Effectivement, l’une des ombres venait de mettre en pièces le bouclier orné d’une grande croix que le Templier opposait à ses coups, l’obligeant à reculer.
    — Aidez-moi, beaux doux frères ! appela-t-il. Et vous, messire Guillaume, qu’attendez-vous pour prononcer votre vade retro  !
    Tandis que six ombres s’attaquaient aux chevaliers, Guillaume, désemparé, regarda Morgennes afin de recueillir son avis. Morgennes secoua la tête, montra la fine dague – une miséricorde – qu’il avait au fourreau, puis la grande croix de bronze qu’il avait au cou, et dit à Guillaume :
    — Ne touchez pas à vos armes. Nous ne sommes pas venus ici en ennemis, mais en quéreurs de pardon. Si saint Georges nous juge indignes de son épée, eh bien tant pis pour nous. En attendant, montrons-nous droits et intègres. N’ayons pas peur de la mort.
    — Plus facile à d-d-dire qu’à faire ! s’exclama Amaury.
    En effet, hormis Guillaume, Amaury, Alexis et Morgennes lui-même, tous les courageux chevaliers qui avaient suivi leur roi jusqu’ici et avaient juré de donner leur vie pour lui, la donnèrent effectivement. Les ombres formèrent une haie d’honneur aux quatre survivants, les escortant vers un septième et dernier escalier placé au fond de la nécropole, juste en face de l’entrée. Cet escalier était précédé lui aussi par un gong, et menait à une porte ronde, en bronze comme les six autres.
    Les quatre hommes regardèrent le gong et le marteau, dont la masse avait la forme d’une lune. Le gong, quant à lui, montrait un serpent dont la tête suivait un long et sinueux labyrinthe l’amenant à se mordre la queue.
    — Sa tête a la taille du marteau, fit remarquer Alexis de Beaujeu.
    — C’est exact, dit Guillaume en approchant le marteau
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