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Montségur et l'enigme cathare

Montségur et l'enigme cathare

Titel: Montségur et l'enigme cathare
Autoren: Jean Markale
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deviendra le célèbre
saint Dominique, s’installe à Fanjeaux, en plein cœur d’un pays qu’il a reçu
pour mission de convertir à la doctrine orthodoxe. Puis, en 1206, c’est l’assassinat
de Pierre de Castelnau, légat du pape, et cet assassinat sert de prétexte au
pape Innocent III pour prêcher la croisade. Le sort en est jeté. Simon de
Montfort, à la tête des troupes royales, ravage le pays et obtient des succès
incontestables. Mais si l’Occitanie cathare semble perdue, la forteresse de
Montségur n’est pas attaquée, et de plus en plus nombreux, des « Croyants »
viennent s’y installer. En 1213, la défaite de Muret sonne le glas de l’Occitanie
libre, et en même temps de la tranquillité des Cathares. Désormais, pour
survivre, ils devront se cacher et tenter d’échapper aux redoutables agents de
l’Inquisition, cette énorme machine à opprimer les consciences et à brûler les
corps, qui a été confiée aux religieux de saint Dominique, sous la responsabilité
du Saint-Siège. Simon de Montfort meurt en 1218, saint Dominique en 1221, Raymond VI
de Toulouse en 1222. Le fils de celui-ci, Raymond VII, est excommunié en
1226 parce qu’il se montre trop tolérant à l’égard des Cathares et qu’il
manifeste le désir de reconquérir l’ensemble des domaines que les Croisés du
nord ont commencé à lui prendre. Mais, en 1229, le comte de Toulouse est obligé
de se soumettre, par le traité signé à Meaux entre lui et Louis IX, en
réalité entre lui et Blanche de Castille qui tient les rênes du gouvernement
royal pendant la minorité de son fils.
    Le traité de Meaux porte un coup très dur au catharisme :
même si Raymond VII joue un double jeu évident, il est obligé de sacrifier
certains hérétiques trop voyants pour en sauver d’autres. Les Cathares, généralement
très bien acceptés par la population même catholique, parce qu’ils représentent
la résistance à l’occupation française, doivent s’organiser. En 1232, sous l’impulsion
du diacre Guillabert de Castres, ils tiennent un important synode. Au cours de
cette réunion, ils demandent officiellement à Ramon de Perella, qui n’était pas
des leurs, mais qui les protégeait, d’accepter l’établissement dans le village
de tous les Cathares qui voudraient s’y réfugier, ainsi que le renforcement des
défenses du château. Ramon de Perella hésite : il sait qu’en acceptant ce
que lui demandent les Cathares, il se met hors la loi et qu’il risque de voir
se dresser contre lui l’Église et le roi de France. Mais il a confiance dans la
situation du pog de Montségur, jugé imprenable.
Il finit par accepter et ordonne de renforcer la place et la garnison.
    Il faut dire que les Cathares ont les moyens de payer leur part
dans ces préparatifs de défense. Ils possèdent un immense trésor, dont l’origine
demeure toujours quelque peu mystérieuse, et ils l’entreposent dans les caves
du château. Ils paient largement Perella et contribuent à l’entretien de la
garnison.
    Montségur devient alors le véritable phare du catharisme, la
« synagogue de Satan », comme le disent certains chroniqueurs de l’époque.
De nombreux pèlerins y affluent de toute l’Occitanie, pour écouter les sermons
des « bons hommes ». Ce qui est surprenant, c’est que les sénéchaux
du roi n’aient fait alors aucune tentative pour s’emparer de Montségur avant le
renforcement des défenses, et qu’ils n’aient également rien entrepris de
sérieux contre les pèlerins. Il semble que Blanche de Castille, pour des
raisons qui nous échappent, ait voulu ménager, en pratique, les Cathares tout
en affirmant bien haut la nécessité de les détruire. L’attitude de la régente à
l’égard de Raymond VII est loin d’être nette [1] .
    Cependant, Raymond VII, en position inconfortable, devait
donner des gages tant au pouvoir royal qu’à la papauté. Certes, il protestait
régulièrement contre les agissements de l’Inquisition sur ses domaines : il
savait très bien que les évêques et les prêtres du clergé local étaient bien
moins sévères que les frères de saint Dominique dans leur lutte contre les hérétiques,
et il aidait ceux-ci de cette façon. Il obtint d’ailleurs la suspension de l’Inquisition
dans ses États, pour quatre ans, de 1237 à 1241, ce qui constituait un succès
relatif. Mais, en compensation, il devait se montrer lui-même sévère à l’encontre
de certains
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