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Montségur et l'enigme cathare

Montségur et l'enigme cathare

Titel: Montségur et l'enigme cathare
Autoren: Jean Markale
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haute vallée
de l’Ariège, autour d’Ussat-les-Bains, site privilégié par ses sources d’eaux
chaudes, et qui a été le centre d’un important peuplement. Quant à l’Âge du
Bronze et à l’Âge du Fer celtique, ils se manifestent également par des
vestiges d’abris ou de sépultures assez nombreux dans le voisinage.
    L’occupation romaine du site de Montségur est probable, mais
à part une monnaie en bronze du III e  siècle
de notre ère, les documents manquent : il est vrai que les Romains ne s’installaient
guère sur les hauteurs, préférant établir leurs camps et leurs postes de surveillance
dans les vallées, à des endroits où ils pouvaient facilement contrôler les
routes, très rares en montagne. En fait, c’est à la fin de l’Empire romain, et
à l’arrivée des Wisigoths, que la région de Montségur semble prendre une certaine
importance.
    On sait que les Wisigoths ont laissé une empreinte
indélébile sur une grande partie de l’Occitanie. Entre Narbonne et Agen, les
Rouergue et le Périgord, les Pyrénées moins la Cerdagne et le Comminges, ils
ont occupé un vaste territoire. Ces Wisigoths, venus de Suède en plusieurs
vagues, étaient loin d’être des « Barbares » au sens où on veut nous
le faire croire : d’abord, ils n’étaient pas plus cruels que tous les
autres peuples de cette époque, et ensuite, s’ils détruisaient parfois des
villes, ils en rebâtissaient d’autres et y faisaient régner une brillante
civilisation dont l’archéologie rend témoignage. C’est ainsi qu’ils formèrent
cette fameuse Septimanie, devenue ensuite le Razès, bientôt divisé en trois
comtés, Carcassonne, Narbonne et Razès proprement dit, c’est-à-dire
Rennes-le-Château ou Rennes-les-Bains. Dans le cadre de cette administration
wisigothique, se dessine déjà la seigneurie de Mirepoix qui englobe la région
de Montségur. Après les invasions musulmanes et la reconquête du pays par les
Francs, la structure féodale fit son apparition : alors apparut le comté
de Foix, et la seigneurie de Mirepoix, donc Montségur, y fut rattachée.
    En ce premier Moyen Âge, la vie des habitants de Montségur
devait être semblable à celle de tous ceux qui s’étaient installés dans les
montagnes : en dehors de l’élevage et d’un vague artisanat, qu’auraient-ils
pu faire d’autre en ce pays pauvre, mais non pas inhospitalier, à vrai dire
plus favorable pour se cacher que pour se livrer à des activités rentables ?
Si une communauté cathare n’était pas venue s’installer sur le pog , soit pour s’y réfugier, soit pour y méditer
dans la solitude ou accomplir le rituel, personne ne parlerait aujourd’hui de
Montségur, et les ruines du château ne dresseraient pas ainsi vers le ciel leur
appel énigmatique en une langue que nous ne
comprenons même pas.
    Donc, au début du XIII e  siècle,
les Cathares commencent à fréquenter le pog de
Montségur. De petites maisons ont été bâties sur la face nord, formant un
véritable village. L’une de ces maisons est la propriété personnelle d’une
certaine Forneira, qui est la mère du seigneur du lieu, Ramon de Perella, un
des vassaux de Ramon-Roger, comte de Foix. C’est l’époque où l’hérésie gagne du
terrain dans tout le Languedoc, protégée par le comte de Toulouse, Raymond VI.
Mais les Cathares sentent le danger venir du nord : les prétentions du roi
de France se font plus précises sur les terres occitanes, et ils savent que
Philippe-Auguste se servira du moindre prétexte pour faire intervenir ses troupes
et procéder ainsi à l’annexion d’un pays qui gêne la monarchie capétienne. Ce
prétexte est tout trouvé : l’hérésie albigeoise qui bat en brèche les
prédications officielles et qui, surtout, porte tort aux ecclésiastiques de la
région, abandonnés par leurs fidèles. Philippe-Auguste tente d’obtenir du pape
l’autorisation de procéder à une croisade pour arrêter les progrès de l’hérésie.
    Alors les chefs cathares demandent à Ramon de Perella de
fortifier les ruines de Montségur. Ramon fait rebâtir la forteresse, sachant, lui
aussi, qu’une épreuve de force est inévitable. En 1206, Esclarmonde, la sœur du
comte de Foix, reçoit le consolamentum , le
sacrement suprême, à vrai dire le seul sacrement cathare, affirmant ainsi son
adhésion aux « Parfaits » parmi les « Croyants ». C’est à
la même époque qu’un Espagnol, Dominique de Guzman, qui
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