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Montségur et l'enigme cathare

Montségur et l'enigme cathare

Titel: Montségur et l'enigme cathare
Autoren: Jean Markale
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assez variées.
Ils assuraient la surveillance des défenses, aménageaient ou réparaient l’armement,
accompagnaient les convois de ravitaillement ou étaient commis à la garde de
tel ou tel personnage quittant les lieux ou y revenant. En dehors de leur
service, ils devaient passer le temps à jouer aux dés : on a retrouvé en
effet, dans les fouilles, de nombreux dés en os et en ivoire.
    La plate-forme orientale du château constitue la partie la
plus épaisse des murailles, 4,20 mètres, ce qui est considérable. Ce point,
entièrement couvert de hourds, était à la fois l’endroit le mieux adapté pour
la surveillance et le centre même de la défense.
    À l’ouest, en réalité au nord-ouest, se trouvaient le donjon
et une vaste citerne. Celle-ci était alimentée par l’eau récupérée des toitures
au moyen de canalisations de pierre ou de terre cuite ; un trop-plein
permettait d’approvisionner le village qui était sur la terrasse, au-dessous du
donjon. On estime que cette citerne pouvait contenir cinquante mètres cubes d’eau.
    La salle basse du donjon était percée de cinq fentes pour l’éclairage.
Quatre de ces fentes sont opposées deux à deux, et sont orientées vers le lever
du soleil au solstice d’été. Cette particularité, on s’en doute, constitue un
argument de poids pour ceux qui voient dans la forteresse de Montségur un temple solaire , mais ce n’est qu’un argument : il
y a bien d’autres édifices qui tiennent compte, dans leur architecture, du
lever solsticiel, sans qu’il soit besoin d’y voir une motivation religieuse d’aucune
sorte. Mais comme l’ensemble de la construction tient également compte du lever
solsticiel d’hiver, on ne peut pas éliminer d’office cette hypothèse du temple
solaire combiné avec un système de défense remarquablement efficace.
    Dans cette salle basse, une porte donnait accès à un
escalier hélicoïdal menant à un étage éclairé par quatre grandes fenêtres. C’était
là que se trouvait le logis seigneurial. Cet étage était pourvu d’une grande
cheminée adossée au mur sud, et communiquait, par un accès unique, avec le
corps de logis. Le tout était recouvert de terrasses et de tuiles. Mais, dans
cette architecture compliquée, rien n’est vraiment spécifique. La construction
a tenu compte, avant tout, des caractéristiques du terrain, et les travaux qui
ont été entrepris après le siège de 1244 faussent la vision que nous pouvons
avoir du château cathare proprement dit.
    Sur le versant sud, trois chicanes étaient aménagées sur le
chemin qui permettait d’accéder au château. Ce chemin, à quelques mètres de la
forteresse, est taillé dans le roc et forme une sorte d’escalier en « pas-d’âne »
d’une vingtaine de marches. La porte sud est particulièrement grande, 1,95 m
sur 3,25 m, et elle était protégée par des hourds, c’est-à-dire des
galeries de bois montées sur le sommet des murailles pour en défendre l’accès. Ces
hourds reposaient sur des « corbeaux », c’est-à-dire des pierres en
saillie qui servaient à soutenir l’extrémité des poutres. Ces « corbeaux »
sont encore visibles à l’heure actuelle. L’accès au seuil se faisait par un ensemble
de paliers en menuiserie qui étaient en partie amovibles, prouvant que cette
porte, la plus vulnérable, était aménagée dans les meilleures conditions
possibles de défense.
    Protégés par cette masse imposante, les habitants de Montségur,
les Cathares, vivaient dans une agglomération qui s’étendait au pied du château
et sur une partie du pog . Pendant la première
partie du XIII e  siècle, le quartier le
plus important du village ceinturait le donjon. Les fouilles récentes ont
permis de dégager, sur une surface de six cents mètres carrés, et sur cinq
niveaux, trois habitations, avec leurs dépendances et leurs réseaux de
communication. À l’une de ces demeures était juxtaposée une citerne pour l’alimentation
en eau. Ces constructions en bois et en pierre communiquent entre elles par d’étroits
escaliers. Elles sont imbriquées les unes dans les autres, et toutes les
surfaces planes semblent avoir été utilisées. Il est même probable qu’on a
fabriqué, grâce à du remblai, ou en creusant le rocher, d’autres surfaces
planes pour y établir des demeures. Il y a une cinquantaine d’habitations de ce
type dans l’ancien village de Montségur. Après le siège de 1244, les
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