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Mathilde - III

Titel: Mathilde - III
Autoren: Alain Pecunia
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dissuada.
    Marinette Breton s’en félicita car il lui sembla que les enfants
et elle-même étaient porteurs d’un lourd secret dont ils ne
devaient, en aucune manière, parler à personne.
     
     
    13
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Depuis que Mathilde avec découvert avec stupéfaction la présence
du capitaine Marchal en l’hôtel de feue sa grand-mère, elle se
sentait comme pétrifiée intérieurement et elle ne savait comment
elle parvenait à garder contenance en sa présence tant elle était
troublée, car il devait nécessairement exister un lien – dont elle
ignorait la nature – entre elle et cet homme pour qu’il se trouvât
en ce lieu. Puis elle songea que, sa visite étant impromptue, cette
rencontre était le fait du hasard. Alors était-il un parent
d’Amandine et de Gustave ? Peut-être même leur fils, se
dit-elle
in petto
. Un autre « secret de
famille », au point où l’on en était ! Mais pourquoi, si
tel était le cas, ne le lui avaient-ils pas présenté car, pour leur
part, s’ils avaient paru surpris de sa visite, ils en semblèrent
tout à la fois soulagés. Ou alors ils n’avaient pas osé.
    Enfin, elle allait en avoir le cœur net, se dit-elle en montant
jusqu’au salon, mais elle sentit ses jambes se dérober lorsque le
capitaine Marchal referma la double porte et elle éprouva
soudainement une sourde appréhension de se retrouver seul avec cet
homme en cet espace clos.
    – Enfin, m’expliquerez-vous ! dit-elle d’un ton peu assuré
en portant instinctivement la main à son médaillon et en lui
tournant délibérément le dos.
    – Je préfère que vous me tourniez le dos, fit le capitaine
Marchal d’un ton neutre. Il me sera ainsi plus aisé de
m’expliquer.
    – Je vous écoute donc, dit Mathilde en tapotant de façon
instinctive le sol du pied gauche, ce qui était chez elle preuve
d’une grande irritation.
    Le capitaine Marchal resta muet.
    – Monsieur, fit Mathilde tout en ne cessant de tapoter du pied,
vous abusez de ma patience.
    Comme le capitaine Marchal se taisait toujours, Mathilde se
retourna fort en colère et poussa un « oh ! » de
surprise.
    Le capitaine Marchal avait ôté son masque de cuir et malgré sa
barbe elle l’avait aussitôt reconnu.
    Mathilde se sentit soudain vaciller.
    – Vous, monsieur ! eut-elle le temps de s’exclamer avant de
s’évanouir dans les bras de feu son mari qui venait de
ressusciter.
    Quand elle revint à elle sur le sofa où il l’avait allongée, son
mari à genoux auprès d’elle et lui tenant les mains, elle se mit à
sangloter nerveusement en répétant : « C’est
impossible et pourtant je l’ai toujours su. »
    Ils restèrent ainsi un long moment, puis Charles-Auguste se
releva en lui demandant de rester allongée jusqu’à son retour.
    Il descendit rapidement l’escalier au bas duquel veillait
toujours Gustave et, sans en avoir consulté Mathilde, lui demanda
d’annoncer à la gouvernante que Mme de La Joyette souhaitait
qu’elle rentrât avec les enfants et que le chauffeur vînt la
chercher le lendemain en fin de matinée.
    Pendant ces quelques minutes, mille questions tourbillonnèrent
dans l’esprit de Mathilde, dont la plus lancinante était :
« Mais pourquoi ne s’est-il pas manifesté plus tôt puisqu’il
était vivant ? »
    Lorsque Charles-Auguste revint au salon, Mathilde s’efforça de
se lever mais dut prendre appui des deux mains sur le dossier d’une
chaise tant elle se sentait faible.
    – Vous n’aviez pas le droit de me faire ça, lui reprocha-t-elle
en pleurant. Vous n’aviez pas le droit…
    – Je n’avais pas le choix, dit-il en s’approchant d’elle, et
lorsque j’ai voulu vous le révéler, j’ai cru que, fort
naturellement, puisque vous me croyiez mort, vous m’aviez oublié et
songiez à refaire votre vie.
    – Comment pouvez-vous dire cela ! se récria Mathilde.
    – J’ai dû fuir et me cacher durant de longs mois, puis, estimant
que l’on devait avoir cessé de me rechercher, je suis venu habiter
rue Duvivier pour être au plus près de vous.
    – Vous pouviez alors vous manifester !
    – J’étais officiellement mort depuis quasi cinq années et, comme
je vous l’ai dit, il était tout à fait naturel que vous songiez à
refaire votre vie et peut-être l’aviez-vous déjà fait.
    – Mais je ne me suis pas remariée ! protesta Mathilde
outragée. Vous pouviez aisément vous en assurer.
    – Certes, mais je ne voulais pas
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