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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198
Autoren: Jean (d) Aillon
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et il refusa. Quant à la tuer ici, ou dans la rue,
personne ne voulut s’en charger.
    Une lueur de compréhension se fit jour dans
l’esprit de Guilhem. Aurélien n’était pas seulement un homme jaloux…
    — C’est alors que j’appris de Garcine, qui
est ma maîtresse, que Madeleine rencontrait le vicomte à sa maison de la Porte
Galle où il se rendait sans escorte. S’en débarrasser là-bas aurait été facile,
mais Draguonet ne voulait pas s’attaquer au vicomte. Je désespérais donc de
trouver un moyen jusqu’au jour où se tint un conseil de la ville durant lequel
Hugues de Fer s’opposa une fois de plus à mon ami Ansaldi. Un peu plus tard, le
procurateur, furieux et désespéré, me confia que la confrérie du Saint-Esprit
ne pourrait jamais s’imposer à Marseille tant que le viguier serait là. Il en
était très affecté, car cela aurait pour conséquence moins de soins pour les
pauvres, pour les malades et pour les nécessiteux, ce qui mettrait
indubitablement nos âmes en péril.
    — Vous… C’est vous qui avez tramé tout
ça ! gémit Constance qui venait de comprendre.
    Aurélien la considéra d’un regard vide, en
égrenant son chapelet.
    — La confrérie était riche, poursuivit-il en
se tournant vers Guilhem. Aussi je demandais au procurateur pourquoi il ne
proposait pas à Roncelin de racheter sa part de la vicomté. Il serait ainsi le
maître. Ansaldi me répondit qu’il avait approché le vicomte, mais que Roncelin
lui avait répondu qu’il ne ferait jamais rien sans l’accord du viguier. Sans
doute ayant besoin de s’épancher auprès d’un ami, le procurateur me raconta
alors qu’en se rendant à Montpellier, il avait plusieurs fois logé chez Rostang
de Castillon dont le frère voulait aussi racheter la part de Roncelin. Mais
Hugues des Baux savait que c’était impossible, car le viguier ferait tout pour
l’en empêcher. Ainsi, curieusement, Ansaldi et Hugues des Baux partageaient les
mêmes appétits sur Marseille et la même animosité envers son viguier !
    Le syndic des tanneurs s’adressa alors à
Constance.
    — Je songeais que Hugues des Baux pourrait
facilement mettre la main sur Roncelin, quand il se trouvait à sa tour de la
Porte Galle avec Madeleine. À cette occasion, nul doute que les soudards des
Baux s’occuperaient définitivement de votre sœur et qu’ils feraient avec
plaisir ce que Draguonet avait scrupule à exécuter.
    Il eut un petit rire grinçant en remarquant les
larmes de Constance.
    — Une fois prisonnier, Roncelin aurait bien
été contraint de vendre ses parts. Le procurateur trouva ma proposition
judicieuse, sans s’inquiéter du sort de ceux qui seraient avec Roncelin. Mais
il est vrai qu’ils ne comptaient guère ! C’est bien sûr par Garcine que je
pus le prévenir suffisamment à l’avance de la prochaine rencontre entre les
deux amants.
    Ainsi Aurélien confirmait qu’Ansaldi était bien le
félon qui les avait livrés. En même temps, Guilhem se maudissait d’avoir fait
preuve d’orgueil en voulant confondre lui-même son rival. Un acte inutile
puisque Hugues de Fer allait découvrir la vérité dans quelques heures en
interrogeant Ansaldi. Par stupidité, il allait être la cause de la mort de la
femme qu’il aimait. Sauf s’il pouvait encore faire parler Aurélien…
    — Comment Ansaldi pouvait-il accepter un tel
arrangement ? demanda-t-il. Une fois que Roncelin aurait vendu ses parts à
Hugues des Baux, la confrérie n’aurait plus eu la moindre chance de les
obtenir.
    — Il y avait un accord secret que je n’ai pas
cherché à connaître. Il restait tout de même un obstacle…
    — Hugues de Fer, avança Guilhem.
    — En effet, ce diable d’homme pouvait tout
faire échouer.
    — Il aurait surtout pu vous découvrir,
remarqua Guilhem.
    — Peut-être. Aussi je suggérais à Ansaldi un
moyen de se débarrasser définitivement de lui. Si les ravisseurs de Roncelin
laissaient sur place une trace les incriminant, cela inciterait le viguier à
tenter de le délivrer. Hugues de Fer est tombé d’autant plus facilement dans ce
piège que ses amis et les consuls lui ont demandé d’aller tirer Roncelin de sa
prison, tant ils redoutaient sa disparition.
    — En vérité, vous vouliez surtout que les
Baussenques tuent ma sœur qui vous gênait. Vous saviez qu’ils ne laisseraient
pas de témoins. C’était cela votre unique dessein ! cria Constance.
    Aurélien l’ignora et demanda à Guilhem,
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