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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198
Autoren: Jean (d) Aillon
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sur un ton
faussement affable, si ces explications lui suffisaient.
    — Presque, maître Aurélien. Savez-vous que je
vous admire ? Votre machination était incroyablement habile. Vous étiez
débarrassé de Madeleine, de Garcine si elle était restée, car les Baussenques
l’auraient aussi tuée, et du viguier qui aurait pu découvrir votre rôle. Reste
cette attaque dont j’ai été victime à l’auberge du Grand-Puits, c’était déjà
vous ?
    — Question inutile, puisque vous le
savez ! Voyez-vous, j’avais demandé sa main à cette… bagasse, car je
tenais vraiment à l’union de nos deux familles. Or, non seulement elle refusa, mais
elle s’afficha avec vous, annonçant à Garcine que vous ramèneriez celui qui
avait tué sa sœur et qu’elle vous épouserait pour vous récompenser ! Je
décidais de la punir en vous faisant tuer, mais les deux écorcheurs de
Draguonet se sont avérés incapables. Aussi, quand Garcine m’a dit que vous
étiez de retour, et que vous alliez passer la nuit ici, j’ai décidé de
recommencer, mais cette fois avec toute la bande d’écorcheurs. Certes,
l’arrivée de l’italien a éveillé mes soupçons, car je savais que vous étiez
partis avec des jongleurs venant de Rome. J’ai donc pris mes précautions. Voilà
pourquoi personne n’est venu à votre aide quand vous avez sonné du cor.
    Il se tourna vers Constance :
    — Vous auriez dû accepter, je n’aurais pas
fait pire avec vous que ce que vous allez subir !
    — Jamais ! cria-t-elle.
    — Je crois que vous n’êtes pas son genre,
Aurélien, persifla Guilhem qui venait d’entendre un claquement au
rez-de-chaussée.
    Brusquement en rage, le tanneur se raidit et se
tourna vers Draguonet :
    — Tue-le !
     

Chapitre 35
    G uilhem
avait expliqué à Constance que celui qui avait tenté de le faire assassiner
était un rival. Si cet homme apprenait – et tout indiquait qu’il avait des
espions chez les Mont Laurier – qu’il passait la nuit avec elle, il
tenterait à nouveau de le faire disparaître.
    Elle devrait donc annoncer à ses domestiques que
Guilhem d’Ussel resterait dans sa chambre. Il lui avait cependant promis que ce
ne serait qu’un leurre, qu’il resterait sur le banc à veiller. On sait qu’elle
n’avait pas accepté et qu’elle lui avait proposé de partager sa couche.
    Guilhem se doutait que le misérable ne viendrait
pas seul. C’est là qu’intervenait Bartolomeo. Le jongleur s’était présenté dans
la soirée sur la place des corroyeurs, racontant qu’il cherchait du travail,
qu’il arrivait d’Italie en barque et qu’il connaissait bien le métier de
tanneur appris à Pise. Prévenu par sa maîtresse, le contremaître des Mont
Laurier l’avait aussitôt engagé.
    Bartolomeo avait soupé avec toute la maisonnée.
Guilhem avait fait semblant de ne pas le connaître, puis le jeune Italien était
parti avec Aicart qui devait le loger.
    La maison du contremaître était proche de celle de
Constance. Étroite, elle ne possédait qu’une petite pièce en rez-de-chaussée
ainsi qu’un grenier.
    La nuit était à peine tombée quand un homme,
solidement armé et porteur d’un grand arc, avait frappé à la porte d’Aicart qui
l’avait vite fait entrer. C’était Robert de Locksley, car Guilhem n’avait
jamais pensé que Bartolomeo serait un renfort suffisant si une bande armée
attaquait la maison de Constance. En revanche, avec le Saxon, il était certain
de venir aisément à bout de quelques truands.
    Chez Aicart, personne n’avait dormi. Locksley
avait donné un fléau d’armes et une courte épée à Bartolomeo. Le contremaître,
prévenu qu’il aurait à se battre, avait préparé un de ses tranchoirs.
    C’est au milieu de la nuit que le cor avait
retenti. Ils s’étaient aussitôt précipités sur la porte qui s’ouvrait vers
l’intérieur.
    Celle-ci n’avait pas bougé, comme si elle était
verrouillée. Ils l’avaient tirée de toutes leurs forces, sans succès.
Finalement Aicart avait compris :
    — Il y a un heurtoir de l’autre côté… Un
anneau de fer forgé sur une tête de sanglier en bronze qui sert aussi de
poignée. Quelqu’un a dû glisser une barre dans l’anneau. Si elle s’appuie sur
les murs, à moins de la briser, on ne pourra pas ouvrir.
    — La fenêtre ? proposa Bartolomeo.
    Robert de Locksley la regarda, mais elle avait une
épaisse grille de fer.
    — Il y a une autre sortie ? s’enquit-il,
terrifié par
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