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Madame de Montespan

Madame de Montespan

Titel: Madame de Montespan
Autoren: Michel de Decker
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petit bâtard sera déclaré fils de François Dersy, bourgeois, et de Marie Bernard, son épouse. Tous deux demeurant rue Montorgueil. Quelques mois passeront et le jeune « Philippe Dersy » rejoindra son frère « Charles de Lincour » dans la tombe.
    Décidément, les rejetons du Roi-Soleil ne jouissent pas d’une brillante santé !
    Seconde naissance qui retiendra notre attention, celle du fils d’Athénaïs et de M. de Montespan (le 5 septembre) second et dernier enfant du couple qui devait s’appeler Louis-Antoine de Pardaillan de Gondrin, qui fut d’abord marquis, puis duc d’Antin, qui vécut, celui-là, jusqu’en 1736 et dont Saint-Simon dit qu’il « a su tirer un grand parti de la honte de sa maison ».
    Autant Louise de La Vallière semblait souffrir et rester marquée de ses maternités clandestines, autant Athénaïs s’épanouissait. Sa taille s’était délicatement arrondie, elle était maintenant « admirablement proportionnée au goût du Roy », affirme Primi Visconti.
    C’est un personnage assez insolite que cet abbé Primi (le « Visconti » sera ajouté plus tard) qui raconte souvent des histoires qu’il n’a pas vécues puisqu’il n’arrive à la cour qu’en 1672, présenté au Roi par M. de Montausier, gouverneur du Dauphin. Un abbé aventurier qui mérite qu’on le prenne en aparté, qu’on lui consacre une petite digression, laquelle nous permettra d’ailleurs de constater que la cour du Roi-Soleil brillait par sa crédulité. Il se prétendait magicien, il était surtout fin psychologue, subtil, sagace, voire captieux car la suprême habileté de cette belle figure de sorcier résidait dans le fait qu’il faisait toujours mine de nier ses dons, ses secrets, ses pouvoirs. Une fausse candeur, un savoir-faire, de prétendues prophéties, tout cela lui avait donné ses entrées à la cour et valu 2 000 livres de pension du Roi. Une intervention de Madame fut décisive dans l’attribution de cette pension : puisque l’abbé Primi se prétendait aussi graphologue elle voulut un jour en avoir le coeur net. Elle convainquit, à force de patience, le Roi son beau-frère de lui donner un billet de son auguste main, destiné, disait-elle, à tester la perspicacité de l’abbé Primi. Jamais, songeait-elle, il n’en devinerait l’auteur mais du moins en tracerait-il le portrait.
    Et Primi lut le billet, observa, étudia, analysa et finit par sourire, expliquant que l’écriture en était celle d’un vieil avare, d’un fesse-mathieu, d’un homme, enfin, incapable de ne jamais rien faire de beau ni de bon.
    Madame fut outrée. Elle hésita longtemps à rapporter au Roi les conclusions de Primi mais elle parvint à se décider. Louis XIV, paraît-il, loin de froncer le sourcil, fut tout à fait ravi ! À plaisanterie, plaisanterie et demie, il avait fourni un billet calligraphié par son secrétaire, Toussaint Rose, qui savait si bien imiter son écriture ! Son honneur était donc sauf. Il lui restait à convoquer l’arrogant Italien dans son cabinet et à lui tenir ce propos :
    — M. l’abbé, je n’ai que deux mots à vous dire : votre secret que je paierai avec 2 000 livres de pension, sinon... pendu !
    Et Primi d’avouer qu’il avait su la chose par M. de Vendôme. ... et tous deux de rester bons amis.
    Une autre anecdote, l’amusante histoire qu’il connut avec Mme de Brégy, nous montrera encore que le rôle que tenait à la cour ce Cagliostro avant l’heure n’était pas négligeable. Mme de Brégy était une charmante vieille dame de soixante ans – un âge fort respectable à cette époque – dont la santé était encore bien gaillarde puisqu’elle ne rêvait que d’une chose, devenir la favorite du Roi. Et il ne se passait pas de jour sans qu’elle harcelât Primi de demandes de prédictions. Comment l’abbé allait-il s’en sortir ? Mieux vaut lui laisser la plume pour conter l’aboutissement de cet épisode burlesque.
    « Je dessinai un jour une figure de géométrie. Elle prétendait que je l’interprétasse ; importuné par ses questions, je répondis qu’elle succomberait dans un jardin ; elle voulut alors savoir si c’était à Versailles et par le Roi. Je devais ensuite spécifier si ce serait dans le labyrinthe où il y a des fontaines qui représentent des fables d’Ésope ou bien à Trianon. Je répondis que ce serait à Trianon parce que c’est un endroit écarté où il y a un petit château décoré en
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