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Madame de Montespan

Madame de Montespan

Titel: Madame de Montespan
Autoren: Michel de Decker
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qui lui rongeait le sein, et la reine Marie-Thérèse, enceinte pour la troisième fois, y assistaient aussi.
    En avril, on la retrouve sous d’autres voûtes, celles de Saint-Sulpice, en qualité de marraine d’un jeune Maure à l’âme duquel la cour semblait s’intéresser. L’inévitable Loret était là pour nous consigner cet événement avec les pauvres vers qui sont les siens :
    La marraine fut cette belle
Qui contient tant d’appas en elle,
La marquise de Montespan...
Que depuis quelque temps la cour
Met au nombre de ses miracles...
    L’abbé Bossuet était là, également, dont la voix commençait de retentir loin de l’évêché de Condom.
    Paradoxalement, à l’heure où Athénaïs tenait le Maure sur les fonts, M. de Montespan son mari combattait les Barbaresques !
     Souhaitant se signaler au service du Roi, il avait en effet décidé, avec son beau-frère Vivonne, gonfalonier de l’Eglise et général des galères, de se placer sous les ordres du duc de Beaufort pour s’en aller batailler (dans le cadre de la campagne destinée à soutenir les princes allemands contre les Turcs du Grand Vizir) sur les côtes algériennes. Il s’y battit bravement certes, mais son attitude courageuse lui coûta... 18 000 livres... pour frais d’équipage ! Il n’était pas rare que tel ou tel gentilhomme se ruinât, en temps de guerre, au service de Sa Majesté : frais de chevaux de monture et de bât, dépenses afférentes au campement, tout était à sa charge. Sans oublier les valets qu’il fallait vêtir et nourrir puisqu’ils n’avaient pas le droit au « pain du Roi » et encore moins à l’uniforme. Ajoutez à cela les mortes-saisons, quelques hivers passés à la cour dans le luxe et le jeu, et le courtisan – suprême adresse du monarque – se retrouvait bientôt « ruiné jusqu’à l’os », à genoux devant la cassette royale, dépendant, n’ayant plus aucune possibilité, plus aucune envie de fronder. Asservi. Exception confirmant la règle, M. de Montespan qui, bien que sans le sou, demeurera toujours impertinent.
    L’année 1664 avait donc commencé par des histoires de Maures, elle s’achèvera, pour reprendre une expression du duc de La Force, par la naissance d’une Mauresque : le troisième enfant du Roi et de la reine Marie-Thérèse. Au début du mois de novembre, la future mère se trouve mal. Des contractions prématurées puisque l’enfant qu’elle porte ne doit naître que vers « la Noël ». Les médecins sont perplexes. Chose rare à l’époque. Enfin ils se décident. Ils estiment qu’une saignée ne nuira pas. On la saigne, elle accouche. Le 16 novembre, Marie-Thérèse met au monde « une petite Marie-Anne, velue, qui a l’air d’une Mauresque ». Un enfant monstrueux qui n’a qu’un souffle de vie. Et la mère aussi est au plus mal. La première mourra quelques semaines plus tard, la seconde, à l’agonie, obtiendra du Roi la promesse qu’il oublie La Vallière et qu’il la marie. Mais dès que la Reine sera hors de danger, Louis n’hésitera pas à se parjurer !
    Marie-Anne, le poupon contrefait, mourait le 26 décembre. Quatre jours plus tôt, pour avoir fait ombrage au Roi-Soleil, l’homme de Vaux, le surintendant Foucquet, était conduit vers la forteresse piémontaise de Pignerol... pour ne plus jamais en sortir. Contrairement au marquis de Montespan, il s’était vraiment trop enrichi au service de Sa Majesté !
    À la même heure, Athénaïs se brouillait avec Madame qui la priait de ne plus reparaître en ses appartements. Elle avait intrigué contre Mme de Mecklembourg qu’elle jugeait trop influente. Échec du complot, irritation d’Henriette, disgrâce d’Athénaïs. Mais, à quelque chose malheur étant bon, cette disgrâce engendrera une promotion. À l’instigation de Monsieur, et grâce au crédit du gros Vivonne, son frère, Athénaïs sera en effet choisie par le Roi, désignée en lieu et place de la comtesse de Guiche pour figurer avec deux princesses, deux duchesses et une autre dame, au nombre des nouvelles dames d’honneur de la reine Marie-Thérèse.
    Un grand pas en avant !
    En 1665, deux nouvelles naissances. La première, le 7 janvier, est celle de Philippe, nouveau fruit des amours du Roi et de Louise de La Vallière. Même scénario que pour le premier accouchement. Tout est ordonnancé par Colbert : l’hôtel de Brion, la discrétion, la séparation. Baptisé en l’église Saint-Eustache, le
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